Pendant longtemps, Bradley Burston, éditorialiste au quotidien israélien de gauche Haaretz, a refusé d’utiliser le terme «apartheid» pour décrire la situation de son pays vis-à-vis des Palestiniens. Mais il a changé d’avis, explique-t-il dans un éditorial titré : «Il est temps de l’admettre. La politique israélienne est ce qu’elle est : un apartheid.» Ce qui l’a amené à changer d’avis, ce sont les événements des dernières semaines, explique-t-il : d’abord quand des colons israéliens ont tué un bébé palestinien de 18 mois en brûlant une maison en Cisjordanie – sans que la famille des victimes bénéficie ensuite du soutien financier accordé normalement aux victimes de terrorisme.
Puis quand le gouvernement Nétanyahou a répondu à l’agression d’Israéliens pro-colonies qui avaient jeté des pierres et de l’urine à des soldats «en promettant de construire des centaines de nouvelles habitations» dans les colonies. «Voici ce qu’est devenue la loi : deux versions des livres. Une pour nous, et une à jeter contre eux. Apartheid», écrit Bradley Burston.
Cerise sur le gâteau : quand le ministre de la Sécurité intérieure a déclaré que les grèves de la faim de prisonniers palestiniens étaient «une nouvelle forme d’attentat-suicide à travers laquelle ils menacent l’Etat d’Israël». «Il n’y a que dans un système aussi dérangé que l’apartheid qu’un gouvernement a besoin de qualifier et de traiter la non-violence comme du terrorisme», conclut-il.