Par Les Pacifistes de Tunis
Mouammar Al-Gaddafi: « J’avais promis à ma mère d’améliorer le statut de la femme en Libye… »
Le rouge et le noir chez Hala Misrati, héroïne mondiale du journalisme et symbole libyen universel de la femme moderne et vraiment libre.
Souvent habillée de rouge et de noir, couleurs ô combien lyriques et dramatiques, la journaliste de la télévision libyenne Hala Misrati resplendissait d’une beauté immense due notamment à son extraordinaire courage. Elle présentait, parfois tard dans la soirée, des émissions alors même que les missiles de l’OTAN tombaient, sept mois durant, sur Tripoli. Dans l’urgence et entre des dépêches qui lui parvenaient sous forme de petits papiers, elle expliquait didactiquement à ses concitoyens ce qui se jouait au niveau national et international. Elle fut l’une de ces héroïnes et héros libyens (Dr Yousif Shakir, Hamza Touhami, etc.) qui ont fait face à un bombardement parallèle non moins grave : celui des puissants médias mondiaux (Al-Jazeera, BBC, France 24, etc.) mobilisés aux côtés de l’OTAN. Le Dr Musa Ibrahim, porte-parole de la Grande Jamhiriya Libyenne, aimait à souligner qu’à travers sa résistance héroïque, le peuple libyen était en train d’écrire pour l’humanité une épopée (malhama) universelle.
Hala ne portait pas de voile et s’habillait tantôt de manière traditionnelle, tantôt moderne, sans complexe, à l’image du Guide de la Révolution. A l’époque de la mondialisation hyper-capitaliste et de ses menaces pour les cultures, Hala et la très grande majorité des femmes libyenne savaient harmonieusement conjuguer ces deux tendances.
D’une manière générale et pour la forme, les présentateurs de télévision étaient souvent habillés selon les coutumes locales : par exemple coiffés de la chéchia de feutre noir si typique de la Libye. Les journaux télévisés ne pratiquaient pas la censure ethnocentrique si caractéristique des médias « occidentaux » ou de ceux, arabes, singeant ces derniers, à l’image d’Al-Jazeera et de ceux précédemment cités.
Par exemple, il est une règle hautement cynique intériorisée par tout journaliste formé en « Occident » qui fait que les gros titres d’un journal (en papier, sur écran d’ordinateur, à la radio ou à la télévision) commencent quasi-inévitablement par les nouvelles (même les plus banales) relatives à l’« actualité » locale. Dans une telle « configuration », et pour prendre un exemple courant, l’annonce d’un déraillement de train s’étant soldé par une centaine de morts en Inde ou au Pakistan, est « naturellement » « renvoyée » en fin de journal. Cette règle inhumaine de propagande journalistique porte un nom : « la loi du mort kilométrique », particulièrement quand les accidents ou les tueries ont lieu en Afrique et en Asie…
Or, celles et ceux qui ont eu le bonheur de suivre les programmes de la télévision de la Grande Jamahiriya Libyenne pendant des années savent que quand un tel événement survenait, il était, à l’inverse de son « traitement » dans les médias « occidentaux », présenté en début de journal. Ainsi, l’interprétation immédiate par le téléspectateur moyen était qu’une catastrophe naturelle en Ouganda ou au Bangladesh avait en réalité plus d’importance qu’un dîner d’apparat de Nicolas Sarkonazi avec Hitlery Clinton [1]. La Grande Jamahiriya Libyenne affirmait ainsi, chaque jour, son internationalisme, particulièrement africain et, par là, les valeurs humanistes de son système de démocratie directe au moyen des conférences populaires [2].
Lors de la « Nuit de Cristal » des mercenaires du CNT/OTAN, au cours de laquelle ces derniers sont entrés à Tripoli (21 août 2011), la journaliste libyenne Hala Misrati était restée à l’antenne. Vers 2h du matin environ (heure de Tunis), elle annonça soudainement que des individus munis de sabres étaient en train de forcer les portes du bâtiment de la télévision nationale. Telle Salvador Allende, un autre révolutionnaire faisant face le 11 septembre… d’une autre année (1973) à la même menace impérialiste, elle brandit alors un pistolet pour montrer comment elle se défendrait personnellement. Elle lança : «Ya qatel ya maqtoul!» («A la vie, à la mort!»). Les émissions en direct de la télévision ont ensuite pratiquement cessé cette nuit-là. Elles furent relayées un moment par des journalistes de l’émetteur de Syrte, puis brouillées pour finalement s’éteindre…
Hala fut arrêtée selon les sources du CNT/OTAN [3]. Elle fut torturée et violée, comme tant d’autres femmes et cet enfer n’a pas cessé à ce jour. En effet, selon les informations qui nous parviennent personnellement de Libye, le viol est une pratique systématique sur les femmes dès l’instant où elles ont été identifiées comme ayant défendu le projet de société démocratique de la Grande Jamahiriya Libyenne. Les prisons secrètes, comme celle dans laquelle Hala est détenue, sont très nombreuses. Comme le firent les Nazis dans un autre contexte, les mercenaires du CNT/OTAN, rasent souvent le crâne de leurs victimes et c’est certainement pour cette raison que la journaliste, était vêtue d’un voile recouvrant sa tête, lorsqu’elle est apparue dans une vidéo, le 19 février 2012 à 18h, pour démentir la rumeur de son assassinat lancée par des sites et des pages Facebook pro-CNT/OTAN, puis repris par la chaine de télévision « Al-Arabiya », avant de faire le tour du monde.
Pour une comparaison utile, le lecteur peut imaginer un pays comme la France attaqué par le ciel, la mer et la terre et livré à des hordes armées et fanatisées. Soudain, la présentatrice vedette du journal télévisé national de 20 heures (quelqu’un comme Claire Chazal par exemple) brandit une arme pour annoncer à ses concitoyens que la patrie est en danger et qu’il faut se défendre contre les armes par les armes. Une telle scène serait-elle critiquée par les médias du Système ou plutôt « passée en boucle » dans le but de « démontrer » le courage des « vrais Français »?
Hala est le symbole de la femme (arabe en particulier) moderne vraiment libre parce qu’affranchie socialement, culturellement, économiquement, moralement et politiquement, du joug millénaire de l’oppression grâce à la Révolution de Mouammar Al-Gaddafi et l’instauration de la Grande Jamahiriya Libyenne.
Une militante française écologiste et anti-colonialiste témoigne: « Je connais bien les femmes libyennes. J’ai beaucoup d’amies parmi elles. Elles sont très politisées et très instruites. J’ai participé à maintes reprises à des congrès organisés par des femmes. Kadhafi est à l’origine d’un statut de la femme qui est le plus avancé du monde arabo musulman et également de l’Afrique. Sous la Jamahiriya, elles ont dirigé des facs, des écoles, des entreprises, des hôpitaux etc. Certaines sont sorties officiers de l’école militaire des femmes. Elles étaient également très bien représentées dans les différents congrès et comités. Je souhaite bien du plaisir à ceux qui veulent domestiquer les femmes libyennes »[4].
C’est cette libération que les mercenaires du CNT/OTAN, misogynes violents et violeurs, ne pardonneront jamais à Gaddafi (Mouammar Al-Kadhafi) et qu’ils s’évertuent à tenter d’effacer. Ils ont aussi vu les manifestations monstres en soutien à Gaddafi (1er juillet 2011, etc.) dans lesquelles les femmes étaient majoritaires et à tel point que ces rassemblements, uniques au monde de par leur nature (festive et innovations multiples), ont été surnommés «référendums du henné» et ont donc constitué de véritables plébiscites censurés par les médias du Système [4].
En réaction, n’ont-ils pas tenté récemment, dans la « Libye de Sarkozy », en vain, de réduire la participation politique des femmes à 10% dans une parodie d’« élections démocratiques » qu’ils prétendent organiser[4] ? En effet, un tel « quota » ne pouvait être accepté par leurs maîtres aux USA, en France et au Royaume-Uni parce qu’il aurait révélé, trop ouvertement, le vrai visage de leur fausse « démocratie » imposée à coups de missiles, jour et nuit, pendant près d’une année. Par conséquent, le « gouvernement » du CNT/OTAN s’est vu contraint de revenir sur son projet initial. La très grande majorité des femmes libyennes savent gré à Gaddafi, et c’est presque viscéral, des services qu’il a rendus à leur cause pendant 42 ans [5][6], sans parler de son sacrifice ultime. Aussi, il est fort à parier que les agents de la réaction impérialiste trouveront, avec l’aide de leurs « conseillers en communication » audiovisuelle et politique étrangers, un autre artifice pour dissuader les femmes libres libyennes de continuer à exprimer leur soutien aux idéaux démocratiques de la Grande Jamahiriya Libyenne mis en place par le guide de la Révolution El Fateh, Mouammar Al-Kadhafi.
Pourquoi les femmes aiment donc tant Gaddafi [7]? Évidemment, et contrairement à une conception ethnocentrique, ces femmes ne sont pas « nécessairement occidentales». La réponse est évidente. Le Guide de la Révolution libyenne a permis à des femmes comme Hala Misrati de s’épanouir, socialement et professionnellement. D’autres diront plus simplement que c’est parce que Gaddafi a également eu beaucoup d’égards pour leurs hommes et leurs enfants en garantissant les droits humains fondamentaux de toute société démocratique digne de ce nom : celui à une maison et un travail notamment. Or, ces mêmes droits sont inexistants ou bafoués en permanence dans le monde capitaliste dit « démocratique, développé, avancé, civilisé»[8]… Ainsi, la violence due à ces problèmes sociaux de base (timidement, rarement ou jamais explicités dans la sociologie officielle de ces mêmes sociétés) ne touchait-elle pas les familles dans la Jamahiriya ; comme si l’anarchiste authentiquement libertaire qu’est Mouammar Al-Gaddafi, avait aussi lu tous les écrits du révolutionnaire égalitariste français Gracchus Babeuf au 18ème siècle:
« que ce gouvernement fera disparoître les bornes, les haies, les murs, les serrures aux portes, les disputes, les procès, les vols, les assassinats, tous les crimes ; les tribunaux, les prisons, les gibets, les peines, le désespoir que causent toutes ces calamités, l’envie, la jalousie, l’insatiabilité, l’orgueil, la tromperie, la duplicité, enfin tous les vices ; plus (et ce point est sans doute l’essentiel,) le ver rongeur de l’inquiétude générale, particulière, perpétuelle de chacun de nous, sur notre sort du lendemain, du mois, de l’année suivante, de notre vieillesse, de nos enfans et de leurs enfans»»[9].
Gaddafi a même eu l’audace, dans un pays et monde musulmans, d’ouvrir aux femmes les métiers des armes. Tous les vomissements de la presse « occidentale » à ce sujet n’ont fait que révéler l’obsession et la misère sexuelles et psychologiques de leurs « journalistes » qui qualifiaient d’« amazones » les officiers féminins en y ajoutant de leurs connotations racistes et sexistes aux accusations de viols imaginaires dans une société où la relation entre les sexes n’est pas dénaturée comme si souvent ailleurs…
Honneur à toi Hala et à toutes les femmes libyennes, universel symbole de la femme libre au temps de l’impérialisme le plus totalitaire que l’histoire ait jamais connu. Nous continuons ton héroïque combat car la Jamahiriya continue [10].
Sources citées :
- Qaddafi Morality vs. Clinton Hitlery. Mathaba, 27 Oct 2011
- People’s Conferences. Mathaba
- الثوار يسيطرون على التلفزيون ويعتقلون “مذيعة القذافي”. Al-Jadidah, 22 Aug 2011
- Le danger que représentent les femmes libyennes pour les Frères Musulmans. Les Pacifistes de Tunis (écrits sur le vif), 10 janv. 2011
- How Gaddafi improved the situation of the Libyan women. Mathaba, 7 nov. 2011
- Libyan Woman on Gaddafi
- Kadhafi, un symbole. Par Calixthe Beyala, 25 fév. 2011
- Révolutionnaire tunisien, que savais-tu et que sais-tu encore de la Libye? Les Pacifistes de Tunis, 25 janv. 2012
- Conspiration pour l’égalité. Par Gracchus Babeuf, le Tribun du Peuple n° 35, 17 brumaire an IV (8 nov. 1795).
- La Jamahiriya Continue. Mathaba, 1 déc. 2011
Post-scriptum: sur les médias du monde mobilisés dans leur grande majorité pour l’OTAN et Al-Jazeera, en particulier, comme modèle de cette tragique évolution criminelle, lire deux articles essentiels centrés sur le cas de la Libye:
Al-Jazeera: Un revirement criminel récent contre la révolution tunisienne, la Jamahiriya Libyenne et la Syrie ; pas un complot originel Les Pacifistes de Tunis, 22 fév. 2012;
La mission secrète des médias dominants «Révélations» médiatiques : l’OTAN a armé les rebelles libyens Julie Lévesque, 25 fév. 2012.
Sur Les Pacifistes de Tunis
Nous sommes un collectif de citoyens (en majorité des femmes) ayant décidé de réagir à la guerre impérialiste et hyper-totalitaire contre la Grande Jamahiriya Libyenne, menée avec la complicité des médias et partis politiques tunisiens dans leur très grande majorité… Depuis près d’un siècle, l’opposition à l’impérialisme implique de défendre sans hésiter tout pays à travers le monde (du Zimbabwe à Cuba et de la Syrie au Nicaragua) qui serait agressé par une ou des puissance(s) néocoloniale(s). Aussi, nous nous tenons sans ambigüité aux côtés de la SYRIE dans son épreuve actuelle. Nous défendrons aussi l’Iran et le Liban malgré les graves et suicidaires erreurs morales («crier avec les loups» contre la Jamahiriya) de leurs dirigeants politiques. Nous n’oublierons jamais les millions de morts causés par les guerres incessantes de l’impérialisme contre les peuples d’Asie (particulièrement les 200 000 victimes, dont 100 000 morts immédiates, des bombes d’HIROSHIMA et NAGASAKI ; la guerre contre le Vietnam, l’Afghanistan, le Pakistan) ; les peuples d’Amérique Latine; du Moyen Orient; d’Afrique. Nous faisons nôtre les consignes humanistes de Che GUEVARA et Mouammar AL-GADDAFI : « Surtout, restez toujours capables de ressentir au plus profond de vous-même toute injustice commise contre quiconque, n’importe où dans le monde. C’est là la qualité la plus belle chez un révolutionnaire ». Les Pacifistes de Tunis.