l’Afrique doit quitter le Franc CFA et avoir sa propre monnaie. Le franc CFA, une monnaie coloniale qui retarde l’Afrique
31 août 2015
l’Afrique doit quitter le Franc CFA et avoir sa propre monnaie. le franc CFA, une monnaie coloniale qui retarde l’Afrique
Le débat sur le franc CFA s’enfle, mobilise et inquiète la France. De plus en plus, les africains s’imprègnent des réalités monétaires et s’interrogent sur le bien-fondé du maintien du franc CFA, une monnaie coloniale. En fait, la guerre mondiale des monnaies a fini par ouvrir les yeux de ceux qui s’efforçaient encore de les fermer. Les Etats-Unis font marcher la planche à billet pour faire chuter le dollar. On se souvient que la banque centrale des Etats-Unis avait annoncé début novembre 2010, qu’elle allait racheter pour 600 milliards de dollars (443,5 milliards d’euros) de bons du Trésor. Le but, affirme-t-elle, est de maintenir les taux d’intérêt à de très bas niveaux afin de soutenir la reprise économique.
Officiellement, le franc CFA est né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI). Il signifie alors « franc des colonies françaises d’Afrique ».
Certains pays ont choisi, lors de l’indépendance ou après, de quitter la zone franc coloniale : Algérie (1963), Maroc (1959), Tunisie (1958), Mauritanie(1973), Madagascar(1973), Guinée (1958), l’ex- Indochine (Cambodge, Laos, Viêtnam) en 1954. Le Mali l’a quittée en 1962 pour la réintégrer en 1984.
POURQUOI SORTIR DE LA ZONE FRANC
La question à laquelle nous répondons ici est celle de savoir pourquoi les pays africains de la zone franc doivent-ils sortir de cette zone ou du moins décoloniser le franc CFA sinon la remplacer par une monnaie purement africaine. Notre thèse se justifie pour au moins trois raisons.
Premièrement, le franc CFA et ses mécanismes sont des leviers du pillage des économies africaines.
Deuxièmement, le franc CFA est un instrument de domination de la France en Afrique.
Troisièmement, le franc CFA entame la souveraineté des pays membres.
Le franc CFA n’a pas apporté le développement mais la pauvreté Déjà , parmi les 49 pays moins avancés (PMA), 35 sont en Afrique subsaharienne (ASS).
La zone franc, elle, représente 12% de la population africaine, 12% du PIB et 1,5% des exportations.
Avec une population de 25% supérieure à celle de la France, les PAZF représentent 4,5% du PIB français ou 1,5% de masse monétaire.
La zone franc n’a pas apporté le développement aux pays membres mais le développement du sous-développement.
Pour atténuer cette pauvreté, l’aide française est venue comme une bouée de sauvetage.
En effet, les pays de la zone Franc sont des principaux bénéficiaires de l’aide publique au développement française. En 1997, ils ont reçu environ la moitié de l’APD bilatérale française aux pays d’Afrique sub-saharienne, ce qui représente 23 % des apports bilatéraux de la France aux pays en développement (6,5 MdF sur 27,8 MdF d’aide bilatérale en 1997). Dans le cadre du traitement de dette au sein du Club de Paris, 10 pays de la Zone franc[6]ont bénéficié d’annulations pour un montant total rééchelonné de 23 MdF. La France a apporté près de 50 % de l’effort ainsi consenti par les créanciers. En plus des accords conclus dans le cadre du Club de Paris, la France a pris des mesures bilatérales exceptionnelles de réduction de dettes, en annulant en 1989, les crédits d’aide publique au développement (Dakar I), puis en procédant à une nouvelle annulation en1994 (Dakar II), soit une annulation de dette de 55 MdF au profit des pays de la zone Franc. Entre1993 et 1996, l’effort de réduction de dettes a représenté en moyenne une contribution annuelle de la France de 3,2 MdF, soit plus du tiers de l’aide bilatérale française à la zone Franc.
La zone franc n’a pas apporté le développement aux pays membres mais le développement du sous-développement.
Pour atténuer cette pauvreté, l’aide française est venue comme une bouée de sauvetage. En effet, les pays de la zone Franc sont des principaux bénéficiaires de l’aide publique au développement française. En 1997, ils ont reçu environ la moitié de l’APD bilatérale française aux pays d’Afrique sub-saharienne, ce qui représente 23 % des apports bilatéraux de la France aux pays en développement (6,5 MdF sur 27,8 MdF d’aide bilatérale en 1997). Dans le cadre du traitement de dette au sein du Club de Paris, 10 pays de la Zone franc[6]ont bénéficié d’annulations pour un montant total rééchelonné de 23 MdF. La France a apporté près de 50 % de l’effort ainsi consenti par les créanciers. En plus des accords conclus dans le cadre du Club de Paris, la France a pris des mesures bilatérales exceptionnelles de réduction de dettes, en annulant en 1989, les crédits d’aide publique au développement (Dakar I), puis en procédant à une nouvelle annulation en1994 (Dakar II), soit une annulation de dette de 55 MdF au profit des pays de la zone Franc. Entre1993 et 1996, l’effort de réduction de dettes a représenté en moyenne une contribution annuelle de la France de 3,2 MdF, soit plus du tiers de l’aide bilatérale française à la zone Franc.
Ce n’est pas sans hésitation que les gouvernants des pays africains de la zone franc traitent le sujet du franc CFA. En dépit de la lassitude, qui, épisodiquement, gagne ces sphères politiques, il faut une plus grande volonté politique pour « décoloniser » le franc CFA et la zone franc. Toutes ces structures abêtissantes et infantilisantes de la zone franc qui infestent le développement des pays membres devraient pourtant être abandonnées.
le franc CFA agit comme un virus qui détruit la structure économique des pays africains de la zone franc. En conséquence, si ces pays veulent amorcer un véritable développement autocentré, alors il leur faut sans tarder oeuvrer à la disparition du franc CFA qui retarde leur développement.