L’opération «Tempête décisive» menée contre le Yémen depuis le 26 mars dernier par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, avec l’appui des Etats-Unis, est en train de tourner au fiasco.
On rappelle que cette agression a bafoué la souveraineté de ce pays, le plus pauvre de la région, afin de le maintenir sous la mainmise saoudienno-sioniste et le priver de toute velléité d’indépendance, contrairement au prétexte avancé qui était de stopper l’extension des «rebelles houthis chiites» aux villes yéménites du Sud après avoir pris le contrôle de Sanaa et celles du Nord.
En effet, suite aux changements qui se sont produits au Yémen après la révolution du 21 septembre 2014, ayant amenés les houtis à s’emparer du pouvoir, sans effusion de sang et en toute légalité, le pays semblait avoir décidé de s’affranchir de la tutelle saoudienne pour mener une politique indépendante et rejoindre l’axe de la résistance au sionisme et à l’impérialisme occidental.
Malheureusement, les États-Unis et l’entité sioniste ne l’entendaient pas de cette oreille; ils ont donc chargé leur vassal saoudien de faire le sale boulot, en déclenchant l’opération « tempête décisive », qui consistait essentiellement à bombarder des populations civiles sans défense, dans la droite ligne de ce qui est enseigné à « l’école israélienne » en matière de stratégie militaire.
Résultats des opérations, au moins 6 000 morts et 28 000 blessés, dont de nombreux civils, alors que 2,3 millions de personnes ont été déplacées, selon des évaluations de l’ONU (probablement sous estimées) et dans le silence complice de la communauté internationale.
Sur le terrain, la coalition de plus de dix pays, aidée par les Etats-Unis et d’autres états occidentaux, n’a pas réalisé de percée et les forces populaires yéménites (armée et comités populaires proches d’AnsarAllah) contrôlent toujours entre 60% et 70% du territoire, à l’exception d’Aden sous l’emprise d’al-Qaïda, depuis le retrait tactique des forces d’AnsarAllah de cette ville du sud du pays en juillet.
Les missiles et les roquettes des forces yéménites ciblent quotidiennement les positions de l’armée saoudienne, qui a aussi perdu la bataille de Bab El-Mandeb, et n’arrive pas à avancer à Maarib et Taez, malgré le renfort de soldats de plusieurs pays, dont des Soudanais et des Colombiens.
L’opération «Tempête décisive», qui devait durer quelques jours seulement et stopper l’avancée des soit disant «milices chiites», n’a pas réalisé ses objectifs et, bien au contraire, elle s’est retrouvée face à un nouveau front, interne, ouvert par les forces yéménites à ses frontières, à Jizan, al-Assir et plus en profondeur dans le Sud saoudien à Najran, dont la conquête est imminente.
Ainsi, en réponse à son agression et aux raids meurtriers de l’aviation de la coalition qui font toujours plus de victimes civiles, l’Arabie se retrouve désormais face à deux guerres : l’une au Yémen et l’autre sur son propre territoire. Ainsi, des villes et villages saoudiens entiers sont passés sous le contrôle des forces de la résistance yéménite, alors que douze bases militaires ont été prises à l’armée saoudienne qui a perdu des centaines de soldats, des dizaines de véhicules, des chars, des blindés, ainsi que des avions et des navires de guerre.
Ces dernières semaines, les opérations militaires contre les agresseurs se sont intensifiées, avec pour point culminant l’attaque au missile du 14 décembre dernier contre le centre de commandement des forces de la coalition au détroit de Bab el-Mandeb, faisant 152 tués dont 42 membres de la société de mercenaires Blackwater (dont leur commandant colombien), du commandant des militaires saoudiens, et de plusieurs commandants émiratis.
Ainsi donc, malgré tous ses moyens et face à la motivation et la détermination des Yéménites, l’Arabie a déjà perdu cette guerre.
Pourtant de nombreuses voix avaient prévenu que la nature tribale et complexe de la société yéménite, ainsi que les particularités géographiques de ce pays, rendaient impossible toute volonté de le soumettre à travers une intervention militaire extérieure. Son embrasement revient à embraser l’Arabie saoudite… Il semblerait que Riyad vienne de s’en rendre compte.
Le royaume vient d’ailleurs d’avouer implicitement son échec en affichant sa disponibilité à mettre fin à la guerre à condition que les forces populaires et l’armée yéménite se retirent des frontières saoudiennes et ne manifestent pas d’opposition au président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi et à son gouvernement siégeant à Aden. Elle renonce ainsi aux autres conditions posées jusque-là, comme celle du retrait des villes par «les milices houthies» et la remise de leurs armes, et admet sa défaite piteuse qui était prévisible, en ne réalisant aucun de ses objectifs déclarés.
Le Parti Anti Sioniste salue, une nouvelle fois, la résistance héroïque du peuple yéménite qui est en passe de faire plier l’agresseur saoudien qui semble enfin prendre conscience de sa terrible erreur stratégique.
Son alliance avec les américano-sionistes l’ayant gonflé d’assurance, le vassal saoudien a pensé qu’il suffisait de bombarder aveuglement des civils innocents pour soumettre le Yémen, sous-estimant ainsi la force et l’esprit de la résistance qui lui a fait mordre la poussière, jour après jour.
Apres cette débâcle, qui était prévisible, il n’y a plus qu’à attendre la non moins prévisible et imminente chute de ce royaume criminel qui semble désormais inéluctable…