Par Chérif Abdedaïm. collaboration spéciale. Janvier 2016. Source : http://www.lnr-dz.com/index.php?page=rubrique&rub=9&archives=2015-12-31
(Nous amorçons la publication d’un dossier spécial sur DAESH, paru dans le quotidien La Nouvelle République d’Alger. Les articles rédigés par Chérif Abdedaïm paraitront dans cette section au cours des 4 prochains jours. Bonne lecture à tous. Robert Bibeau. Directeur. Les7duQuébec.com)
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EDITO DE CHERIF ABDEDAÏM/ Jeu de dupes Multiples sont les acteurs, multiples sont les enjeux qui caractérisent la situation actuelle au Moyen-Orient. Les différents acteurs impliqués se disent prêt à lutter contre Daech ; néanmoins la scène nous expose une toute autre réalité. La Turquie joue maintenant essentiellement une délicate opération de racket à l’UE. La zone de sécurité, qui est en fait le rêve de Erdogan, depuis le début, une zone d’exclusion aérienne dans le nord de la Syrie. La zone d’exclusion aérienne est dirigée contre Damas ; elle permettra certainement de garder intacts les corridors d’approvisionnement de Daesh. Pour imposer la zone de sécurité, Ankara veut une couverture diplomatique de l’Otan dont il est un membre. Mais ce qu’Ankara veut vraiment ce sont des bottes sur le terrain, ce qui, à toutes fins pratiques, signifie une invasion par l’Otan. Voilà où les souhaits du Pentagone pourraient finalement être exaucés, alors que la coopération militaire entre Ankara et Washington est déjà en vigueur. Pour sa part, Moscou n’acceptera jamais une invasion par l’Otan. Qu’est-ce qu’on fait de la possibilité terrifiante de voir les forces de l’Otan – même accidentellement affronter les forces de la coalition russe « 4 + 1 » sur le terrain ? La Maison des Saoud pose un problème supplémentaire au double jeu de la Turquie. Important rappel : Bandar Bush a été envoyé par la Maison des Saoud pour gérer l’opération de changement de régime en Syrie. Sa stratégie était de renforcer une avant-garde « révolutionnaire » de machines à tuer : ISIS / ISIL / Daesh, qui, jusqu’ici, n’avait eu qu’un impact local marginal. Le wahhabisme pur et dur tel que pratiqué par Daesh a fini par transformer tous les rebelles modérés de Syrie en licornes imaginaires. Et les donateurs proverbiaux du Golfe, riches en pétrodollars, ont continué à nourrir le monstre, Le wahhabisme saoudien est la matrice idéologique de toutes les nuances des opérations djihadistes, Daesh inclus. Il n’y a aucun moyen que Daesh soit vaincu si les questions du jeu géopolitique trouble de la Turquie et de l’intolérance wahhabite meurtrière ne sont pas abordées dans leur intégralité. Chérif Abdedaïm |