Par Gilles Munier/
Interviewé hier 21 novembre, par la chaîne 2 de la télévision israélienne, à l’occasion du rétablissement des relations diplomatiques entre Ankara et Tel-Aviv, le président Recep Tayyip Erdogan ne s’est pas excusé quand la journaliste Ilana Dayan – d’origine argentine, avec un lien de parenté avec le général Dayan – lui a rappelé avoir déclaré que l’offensive militaire israélienne de 2014 contre Gaza était plus barbare que celles menées par Hitler*.
Le président turc lui a répondu qu’il comprend la réaction des juifs à l’évocation du nom du leader nazi, mais a ajouté : « Moi, je n’approuve pas ce qu’a fait Hitler, et je n’approuve pas non plus ce qu’a fait Israël. Quand il est question de la mort d’autant de gens, il est déplacé de se demander qui était le plus barbare ». La communauté juive est-elle au courant de ce qui s’est passé à Gaza, lui a-t-il demandé ?
Poursuivant sur sa lancée, il a accusé Israël de ne pas respecter la sainteté de Jérusalem, ville « sainte pour trois religions », et de tenter de modifier le statut de l’esplanade des Mosquées.
Enfin, le président Erdogan a déclaré que pour lui le Hamas n’est pas une organisation terroriste mais un « mouvement politique résultant d’une résistance », avec lequel il est en « contact constant ». Le nombre de morts causé par les roquettes du Hamas est infime par rapport aux milliers de civils tués par Israël à Gaza, a-t-il précisé.
Après cette interview, difficile de parler de véritable réchauffement des relations turco-israéliennes…
*Pour mémoire (meeting de Recep Tayyip Erdogan à Ordou): « Les Israéliens n’ont aucune conscience, aucun honneur, aucune fierté. Ceux qui condamnent Hitler nuit et jour ont surpassé Hitler dans la barbarie »