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22 novembre 2024

Israël : le pacte secret entre Netanyahou et un patron de presse révélé par des enregistrements


Benjamin Netanyahou et le patron du principal journal israélien auraient négocié un meilleur traitement du Premier ministre dans ses colonnes en échange de l’affaiblissement d’un quotidien concurrent… détenu par un proche du Premier ministre.

Benjamin Netanyahou a été entendu deux fois par la police cette semaine. (Reuters)

C’est un nouveau coup dur pour Benjamin Netanyahou. Empêtré dans l’affaire des cadeaux qu’il aurait reçus de la part de riches donateurs et soupçonné d’un possible financement illégal de campagne, le Premier ministre israélien aurait été enregistré en train de négocier un traitement de faveur auprès d’un journal d’opposition. Dimanche, la télévision israélienne Channel 2 révèle en effet que Benjamin Netanyahou aurait rencontré à une date qui demeure inconnue Arnon Mozes, patron du journal Yedioth Ahronoth, réputé pour ses divergences d’idées avec l’exécutif en place. Selon ces enregistrements, le Premier ministre aurait demandé à Arnon Mozes un meilleur traitement dans les colonnes de son journal (le plus vendu du pays) en échange d’une limitation de la diffusion de son concurrent, le journal Israel Hayom (journal gratuit le plus lu).

Cette information est d’autant plus explosive que c’est le journal de son ami et confident, l’Américain Sheldon Adelson, que Benjamin Netanyahou se propose d’affaiblir. En novembre, The Marker rapportait déjà que quelques mois avant son retour au pouvoir en 2009, Benjamin Netanyahou avait rencontré Arnon Mozes et que les deux hommes avaient conclu un pacte. « Il m’avait promis que (le journal) Israel Hayom ne publierait pas le week-end », avait déclaré ce dernier à un proche. Arnon Mozes espérait que ce pacte sauve son journal, confronté à des difficultés financières depuis l’avènement de son rival gratuit en 2007. Mais cet accord entre les deux hommes n’avait pas vu le jour et Israel Hayom avait finalement publié une édition du week-end à partir de 2009.

« Il n’y aura rien parce qu’il n’y a rien »

Cette semaine, Benjamin Netanyahou a été entendu à deux reprises par les enquêteurs dans le cadre d’une enquête sur des cadeaux qu’il est soupçonné d’avoir reçus illégalement d’hommes d’affaires. La valeur totale de ces cadeaux a été chiffrée par les médias à des dizaines de milliers de dollars. Ces investigations ont soulevé des interrogations sur la possibilité que le Premier ministre, sans rival apparent sur la scène politique, puisse être inculpé et poussé à la démission. Ce dernier se défend farouchement de tout méfait, répétant qu' »il n’y aura rien parce qu’il n’y a rien ». Il accuse ses adversaires ainsi qu’une partie des médias de cabale contre lui pour le faire tomber.

La justice israélienne peut avoir la main lourde contre les plus hauts dirigeants. Le prédécesseur de Benjamin Netanyahou, Ehud Olmert, est devenu en février 2016 le premier ancien chef de gouvernement incarcéré. Il purge une peine de 19 mois pour avoir touché des pots-de-vin. Les soupçons de corruption pesant contre lui l’avaient contraint à renoncer à se présenter aux primaires de son parti Kadima et à quitter la tête du gouvernement, ouvrant la voie à Benjamin Netanyahou.

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