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La-Hague_nucleaire_stockage_dechets-survol-.jpgLa Hague-Areva, dans le département de la Manche, est à saturation et dégueule de déchets nucléaires en tout genre et toutes morts venant de toute la France. Mais l’industrie nucléaire (EDF, Areva, CEA) continue de tourner et d’en produire chaque jour. En complément de leurs rejets radioactifs quotidiens dans l’air et dans les eaux. Alors plutôt que d’arrêter le massacre, le lobby nucléaire tente de passer en force, d’imposer au pays et à la population son diktat. Et de soumettre aussi l’ASN. Et comme les solutions techniques n’existent pas hormis l’ignoble, à savoir refiler sous terre et aux générations futures les déchets radioactifs mortels : c’est la fuite en avant et l’irrationnel qui l’emportent dans les cerveaux déglingués et fous des atomistes.

Cheval de Troie de l’opération « no futur » : deux « dossiers » glissés en catimini sous couvert d’ « enquête publique » estivale échue et à venir – limitée par les préfets-, et déposés sur les bureaux des autorités administratives (Autorité de Sûreté Nucléaire, Agence de l’environnement) et mis en scène aseptisée lors de commissions d’intégration des associations environnementalistes à la co-gestion de la merde radioactive (Cligeet).

Les dossiers soumis par Areva comportent des centaines de pages et dizaines de documents, souvent contradictoires ou bien d’une imprécision d’illusionniste professionnel, impossible à comprendre pour le commun des mortels et même pour des spécialistes et experts.

Socatri, Georges Besse, Trident et Atlas

Trident et Atlas : que voilà des noms des plus ésotériques pour des installations nucléaires .  Ésotériques et de puissance.  L’attribut de Poséidon/Neptune et l’Antiquité gréco-romaine sont convoqués par Areva avec « Trident », les divinités primordiales géantes au nombre de six qui ont précédé les dieux de l’Olympe sont appelées en renfort avec « Atlas » (*). Mais là, force est de constater que ce ne sont pas les  dieux qui « sont tombés sur la tête » mais bien ces humains qui se prennent pour eux et s’y identifient. L’atomisme a quelque chose à voir avec le mysticisme et le religieux, la mystification tout comme avec la démesure, la démence et la folie.

2013-10-23_Barrage_Donzere-Mondragon_Bollene_cetrale-nucleaire_Tricastin_.jpgAu Tricastin Areva ne s’étale-t-il pas sur un paradis sans limite ou presque, sur 650 hectares amputant la commune vauclusienne de Bollène au sud et les communes drômoises de Pierrelatte au nord et de Saint-Paul-Trois-Châteaux à l’est. A moins de 5 km des centres villes des trois villes et en bordure du canal de Donzère-Mondragon emprunté par une importante navigation fluviale, longé à l’est par l’autoroute du soleil A7 non moins utilisées et par la voie ferrée TGV Paris-Marseille au trafic intense. A 9km aussi de l’aérodrome de Pierrelatte. Et accolé à la centrale atomique de EDF avec ses quatre réacteurs en état de délabrement avancé. Avec, en prime, un accord pour la construction d’un oléoduc gigantesque non loin des installations nucléaires.

Les fourches caudines du Trident et l’embrouille du public et de l’ASN

Derrière son nouveau projet « Trident » Areva avance cachée derrière l’installation nucléaire de base n° 138, exploitée par la Socatri (voir annexe 1) sur le site du Tricastin en Vaucluse. Sous couvert d’adapter celle-ci au démantèlement de l’usine à l’arrêt « Georges Besse I » Areva veut donner naissance à une nouvelle monstruosité. La stratégie du nucléariste : faire passer pour une soit disant modification mineure une nouvelle installation nucléaire sauvage.

L’embrouille du public et de l’ASN par Areva est en marche car, en la circonstance, la loi oblige au dépôt d’un dossier de demande de création de nouvelle installation nucléaire (INB) pour le traitement. Et aussi à redéposer un nouveau dossier de démantèlement de « George Besse I » devenu caduc puisque le montage du dossier n’est plus celui prévu initialement qui a été déposé en mars 2015 (notamment le traitement des déchets sur place et la récupération de l’uranium résiduel de ceux-ci).

Il faut dire que l’ASN avait bien préparé le terrain voici peu en donnant, contre tout entendement, la liberté au lobby nucléaire de s’auto-autoriser des modifications « mineures » en interne sans en référer à quiconque (ref decision ASN ici).

Et Areva est expert en la matière puisqu’au cours des décennies passées, elle a modifié sans arrêt l’objet de la Socatri, jouant pour certains à la lisière de la légalité (voir Annexe 1), comme elle l’a fait aussi, par exemple, avec son entité Comurhex de Malvési près de Narbonne.

cylindre-transport_UF6_Tricastin_Areva.jpgInitialement (voir annexe 1) le CEA-Cogema devenu Topco puis Areva avait créé la Socatri dans les années 70 pour  assembler et traiter des pièces chaudronnées entrant dans la construction à venir de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse (Eurodif Production). Présentée comme ne faisant pas partie du cycle nucléaire  elle obtint le statut d’ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) de 1976 à 1981. En 1981 Areva lui fixe de nouvelles activités d’usinage comme les chromage et nickelage électrolytiques mais aussi la décontamination et la maintenance nucléaire, le traitement des effluents et des déchets radioactifs. Trois ans plus tard, en 1984, la Socatri est finalement qualifiée de ce qu’elle est : une installation nucléaire (« INB n°138 ») dénommée IARU (Installation d’Assainissement et de Récupération de l’Uranium). Nouveau rebondissement en 2002, les activités de traitement de surface sont définitivement arrêtées et au 1er janvier 2014 le personnel passe directement sous statut d’Areva NC Tricastin et … mis à disposition de Socatri. Compliqué et difficile à suivre non ? C’est le but, car en parallèle Areva NC, en accord avec sa  filiale Eurodif Production (c’est à dire elle-même), dépose une demande d’autorisation pour devenir… l’exploitant direct de la Socatri.  L’autorisation devait être délivrée aux alentours de 2018-2019. Mais Areva NC existera-t-elle encore ?

Le nucléaire jusqu’à la lie

Avec leur « Trident » les nucléocrates habitués à faire ingurgiter tout et n’importe quoi à la population et à ces gogos des ministères et de politiciens si dévoués et aux ordres sont certains que tout passera, encore une fois, comme une lettre à la poste. Mais il arrive qu’un grain de sable vienne perturber la mécanique.

Ainsi pour l’Agence officielle Environnementale du ministère (AE) qui est légalement sollicité pour avis, le dossier d’Areva est une demande de «  modification notable de l’installation nucléaire de base (INB) n°138 » et non pas de simples aménagements subalternes. Une création nouvelle donc qui « consiste principalement en la réalisation d’un nouvel atelier de traitement de déchets à l’intérieur des bâtiments existants de la Socatri » et qui vise « à faire évoluer les normes de rejets (radioactifs et chimiques) et les autorisations réglementaires applicables à l’entreprise ». Areva doit donc déposer un nouveau dossier de création d’une nouvelle INB (2). Et l’Agence Environnementale pointe du doigts bien d’autres lacunes dans le dossier d’Areva (voir Annexe 2)

Des recommandations, des exigences, des obligations,… et surtout une exigence de clarté

Eurodif_INB138_Socatri_Tricastin.jpg« L’AE recommande de reprendre le dossier dans sa forme, afin que le public dispose d’un document et d’un résumé non technique clairs et actualisés où les liens avec les annexes sont précis et explicites. » Notamment de faire la clarté sur « les risques chroniques pour l’environnement et la santé humaine liés à la gestion et au traitement des rejets liquides et gazeux et des déchets solides, » qui seront rejetés dans la nature ainsi que « les risques accidentels pour l’environnement et la santé humaine (notamment des équipes de travail et des populations riveraines) d’origine interne ou externe. ».

Dans son « Avis délibéré sur la modification de l’installation nucléaire de base n° 138» (n°Ae : 2015-95) l’Agence environnementale vole au secours de l’ASN plutôt malmenée en ce moment par les exploitants atomistes qui ont engagé un bras de fer avec les inspecteurs qui osent révéler des accidents et « incidents » et les pressions dont ils sont l’objet.

Un florilège d’affirmations péremptoires et sans justification

La moindre des choses serait, selon l’AE elle-même, de rappeler dans le dossier « l’historique du site, la bonne justification du champ de la demande d’autorisation » et de permettre « la lisibilité  du dossier » indispensable « pour la complète information du public. » Mais avec Areva on en est très loin.

socatri_Areva.jpgAinsi comment  justifier « l’augmentation à 93,5 % du plafond du taux d’enrichissement de l’uranium traité par l’installation » . Surtout sans « expliciter les types de déchets concernés et leurs provenances possibles » ? Mystère et boule de gomme. Comme dit l’autre « si c’est flou, c’est qu’il y a un loup ».

Par exemple les déchets de matériaux radioactifs ne pourraient-ils pas provenir discrètement, un jour ou l’autre, d’autres sites nucléaires que du simple démantèlement de l’usine d’enrichissement d’uranium « George Besse I » du Tricastin comme présenté dans le dossier. Déjà il est laissé entendre que de vilaines choses pourraient venir de l’usine d’assemblage FBFC-Areva de Romans sur Isère. Et dans la suite logique, potentiellement et inéluctablement de toute la France.

Autrement dit une porte ouverte mais non-déclarée d’autres activités comme, par exemple, un second « Centraco » puissance X, ce four de fusion de déchets radioactifs qui a explosé, non loin du Tricastin sur le site de Marcoule (Gard), le 12 septembre 2011 à 11 h 45. Faisant au moins  un mort et deux blessés graves avec des retombées radioactives tout en aval de la région (voir article ici). Là les tenanciers avaient quelques peu chargé la bête et même surchargé les limites du four avec des tonnes de matériaux supplémentaires. Ni vu ni connu. Mais mortel à coup sûr. Illégal aussi.

Avec ce dossier « modificatif » Trident d’Areva un second « Centraco » et même un nouveau « La Hague » (centre gigantesque de stockage national et de compactage de déchets nucléaires en Normandie (3) serait possible, tant il est imprécis.

Mille et une modifications qui changent la nature des choses

De son côté la CLI (Commission Locale d’Information sans aucun pouvoir autre que d’exprimer un simple avis) mentionne qu’Areva veut en fait  7 modifications :

2013-10-30_areva-tricastin.jpgune extension de l’activité de traitement des déchets radioactifs à l’ensemble des déchets radioactifs de la plate-forme Areva du Tricastin qui comporte 6 installations nucléaires; l’augmentation de la capacité de traitement des déchets radioactifs et autres; le traitement des déchets en provenance d’autres installations parmi lesquelles les INB n°63 et n°98 exploitées de Romans; une augmentation à 6% de la teneur maximale en isotope 235 de l’uranium liée à l’autorisation de la SET pour son usine Georges Besse 2 (4) qui utilise un procédé d’enrichissement de l’uranium anglais allant jusqu’à 6% en uranium 235; une augmentation jusqu’à 93,5% de la teneur maximale en isotope 235 de l’uranium spécifiquement pour le traitement de déchets (mis en œuvre notamment au sein de l’INB n°63); une modification relative à une nouvelle activité de maintenance, de traitement et d’assainissement de pièces provenant notamment de la SET (usine Georges Besse 2) dans le bâtiment 64D  pour des opérations de traitement et de maintenance sur des pièges chimiques à alumines et charbons actifs; une modification des prescriptions des rejets d’effluents liquides et gazeux; la modification du niveau de radioactivité pour les activités d’entreposage et de traitement des déchets et leur rejet dans le canal Donzère-Mondragon.

Ce n’est plus une évolution c’est bien une nouvelle installation nucléaire.

Que fait-on des déchets radioactifs? On les disperse ? On les intègre dans des biens de consommation ?

Eurodif_cascade-diffusion-gazeuse_uranium.jpgLe démantèlement d’Eurodif (George Besse I) et son traitement par la Socatri est un chantier pharaonique qui pourrait durer 30 ans. Ou bien plus car personne n’est vraiment en mesure d’en fixer les délais avec précision. Il existe bien un échéancier-directeur mais au vue des expériences à rallonge de coûts et de durées des chantiers nouveaux de l’EPR-Areva de Finlande et de l’EPR-EDF de Flamanville l’incertitude est une réalité. D’autant que Areva est en faillite, réclame 5 milliards d’euros d’impôts sur les contribuables pour tenter de s’en sortir et doit céder une bonne moitié de ses activités à EDF qui est lui-même endetté à hauteur de 84%.

periodes-radioactives-isotopes.pngUne quasi certitude en revanche : ce démantèlement, si il avait lieu, générera au bas mot 200.000 tonnes de déchets radiaoactifs TFA à « vie courte » (jusqu’à 300 ans) ou à « vie longue » (jusqu’à plusieurs milliards d’années ).  Ces déchets proviendront notamment des structures métalliques des 70 groupes de 20 étages de diffusion de 40 m de haut dont il faudra extraire les 1.400 éléments filtrants en céramique placés à l’intérieur qui ont produits jusqu’à 3000 tonnes d’hexaflorure d’uranium UF6 . La quantité d’uranium résiduel encore présent dans les équipements a été estimée à plus de 200 tonnes selon le Projet de Rinçage Intensif Suivi de Mise à l’air d’Eurodif (PRISME).  Auquel s’ajouteront les déchets des autres installations périphériques comme l’Annexe U, REC, Labo, atelier 420, chaudière 4 de la calo,…

Seul hic : l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) indique une saturation d’ici 4 à 9 ans du site de stockage des déchets TFA de Morvilliers (Aude).  Fin 2014, 43% des 650.000 m3 des capacités étaient déjà utilisés. Et prêt de 180.000 m3 sont déjà attendus sur le centre . L’option retenue par Areva est d’utiliser pour une trentaine d’années le CIRES (5) qui accepte des déchets radioactifs à hauteur de 100000 Bq/kg soit 100 000 000 Bq/tonne.

CIRES_interieur-Alveole_stockage-dechet-radioactif_vrac.jpgPremier avantage : les déchets peuvent être récupérés à n’importe quel moment pour le business et de la revente. Ils sont simplement stockés en surface sous des tunnels de style agricole de 176 m de long et 25 m de large dans de la terre creusée sur seulement quelques mètres de profondeur dans une couche d’argile.  Ensuite y sont jetées dessus quelques pelletées de sable de quelques dizaines de centimètres, puis est placée dessus une géomembrane censée garantir l’imperméabilité puis un géotextile anti-uv et une couverture argileuse. Pas plus. Les têtes d’oeuf nucléocrates pensent qu’il n’y aura pas de fuite et espèrent que l’herbe y repoussera un  jour ou l’autre pour oublier bien vite ce qu’il y a là. La chasse, les promenades avec les enfants et, pourquoi pas, un parc de loisirs et des habitations pourraient pouvoir s’y implanter avec l’oubli…

CIRES-Aube_centre-strokage-dechet-radioactif_cstfa_implantation_aout-2016.jpgAutre gros très gros avantage : ce centre de stockage de déchets issus du nucléaire n’est pas considéré comme une installation… nucléaire (INB) mais comme une ICPE ne répondant pas aux mêmes obligations en matière de radioactivité et de protection de la population et de l’environnement. Un stratagème pour « blanchir » la radioactivité de matériaux métalliques issu du démantèlement de « George Besse I ». Pour commencer et ouvrir la prote aux déchets d’autres démantèlement d’installations atomiques. Un peu plus tard en fonction des lois du marché, ls pourraient potentiellement être intégrés ainsi discrètement en plus ou moins grande quantité, dans des biens de consommation courante (ustensiles de cuisines, parpaing de construction et carrelage, métaux de véhicule ou de construction, remblais de stade et parking public et zones d’activités économiques ou commerciales,…).

Stocker sur place ? Pas stocker ? Répartir un peu partout en France ?

Alors ? stocker une partie des déchets radioactifs au Tricastin ?  Areva ne veux pas arguant de la vulnérabilité hydrologique du site. Ah là Areva reconnaît que le site est bien vulnérable. Le nucléariste préfère privilégier le recyclage des déchets métalliques sous forme de…  conteneurs de stockage de déchets radioactifs. Nous sommes au pays des shadocks !   Mais c’est le business qui prime et il faut donner l’impression que l’on sait où l’on va.

Tout comme l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui lui aussi détient sa solution :  il faut mixer les possibles, un peu sous cette forme, un peu planqués là, un peu stocker ailleurs. Tout y passe : le recyclage de certains déchets, le stockage dans des sites d’enfouissement conventionnels non-nucléaire,  la réouverture de certains bâtiments nucléaires et d’anciens sites telles les anciennes mines d’uranium. Pour l’IRSN cela « permet  un partage équitable des risques et nuisances« . Ah bon on vous a demandé votre avis avant de lancer cette connerie de nucléaire et de décider de stocker autour de votre habitat ses déchets radioactifs?

Et pourquoi pas tenter le tout pour le tout ? Un recyclage en dehors des débouchés proposés par la filière nucléaire. Autrement dit agir pour que les déchets radioactifs nucléaires ne soient plus considérés sur le papier comme nucléaires et radioactifs. On fait modifier la réglementation qui interdit de telles pratiques ainsi que les limitations et doses, et le tour serait joué.  Un groupe de travail étudie sérieusement ce coup de force depuis 2 ans au sein de la Commission locale d’information du Tricastin. Certes le dossier d’Areva ne propose pas noir sur blanc et dans le détail cette option mais si une petite dérogation au code de la santé publique pouvait voir le jour… D’autant que l’élection présidentielle approchant, tous les candidats de droite, d’extrême-droite et de gôche sont pro-nucléaires.

Mais pourquoi démanteler ? Le projet « Trident » et le démantèlement d’Eurodif-Georges Besse I doivent être abandonnés

Démanteler semble aller de soi. Comme une évidence sournoisement inculquée dans les esprits. C’est sale, on nettoie, on met à la poubelle et tout redevient comme avant. Seule se poserait la question du « comment ? », du comment faire ? Le green-washing intégral en quelque sorte avec son business florissant à la clef.

Eurodif_tonnage-a-demanteler.jpgEt la question principale du « pourquoi ? » s’en trouve totalement occultée. Mais pourquoi démanteler ? Alors que l’on sait que le démantèlement va produire de nouveaux volumes et tonnages démentiels de déchets radioactifs. Qu’il n’existe pas de lieu quelque part en France pour les stocker sans risque et pour des dizaines à des millions d’années. Que si il y a démantèlement il faudra faire circuler ces déchets mortels par la route et par le rail en milliers de convois supra-dangereux d’un point à un autre du pays. Qu’ainsi la population et les travailleurs affectés à ses taches seront exposés en permanence au risque de contamination et d’irradiation. Et qu’il en coûtera à la collectivité des sommes astronomiques qui auraient mieux à s’investir dans l’éducation, la santé, la culture, les énergies renouvelables, une agriculture non-toxique, la coopération.

Au nom d’une idéologie fanatique démiurge, du saint-profit et de l’emploaaa d’esclaves-machine à consommer modernes faut-il accepter cette option qui, de toute façon, ne restituera jamais ou grand jamais les zones nucléaires ni propres ni vierges de toutes trace radioactive.

N’est-il pas plus sage de laisser tomber cette fuite en avant obsessionnelle et de geler sur place les installations, de les sécuriser au maximum, d’y maintenir une vigilance sans faille, de les cerner d’un périmètre de sécurité infranchissable en attendant que le temps, et lui seul malheureusement, permette à la radioactivité de décroître suffisamment jusqu’à ne plus représenter de danger pour le vivant ?

Car, ironie cynique de cette pseudo-modernité et croissance sans fin, avec le nucléaire enfanté par les bellicistes militaires avec l’aval des politiciens et affairistes de tout poils : l’ensemble des peuples et de la population se voient imposés pour des générations sans fin  un sinistre dilemme.

Ce qui manque le plus dans le monde de l’atomisme est la sagesse et le bon sens. Car la mégalomanie technocratique et de pouvoir l’emportent sur la science et la raison. Le plus sage et rationnel n’est-il pas d’arrêter de produire sans fin des déchets radioactifs ? De mettre à l’arrêt toutes les installations nucléaires et réacteurs atomiques ?

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* un  prochain article traitera de « Atlas »

  1. voir l’histoire de la création d’Eurodif
  2. La loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, dite loi TSN, et notamment son article 29, précise que les installations nucléaires doivent être autorisées par un décret du Premier ministre après instruction des autorités compétentes. L’exploitant doit à cet effet déposer un dossier démontrant comment son installation fonctionnera en limitant au maximum les impacts sur l’homme et son environnement et en maîtrisant les risques associés. Après une instruction technique, le public est consulté dans le cadre d’une enquête publique et au travers d’éventuels autres organismes (Commission locale d’information, Autorité environnementale, Autorité de sûreté nucléaire). Le décret d’autorisation de création fixe le périmètre et les caractéristiques de l’installation, les règles particulières auxquelles doit se conformer l’exploitant et les prescriptions techniques.
  3. centre de traitement des produits de fission (combustibles) nucléaire usés pour en récuparer 1% d’éléments radioactifs recyclés en « Mox » et d’autres en déchets radioactifs en provenance des réacteurs atomiques français et de réacteurs d’Allemagne, de Belgique, de Suisse, des Pays-Bas et du Japon.
  4. L’usine Georges-Besse II (ne pas confondre avec « George Besse I ») est, dans le cadre de la nouvelle réglementation postérieure à 2006, l’installation nucléaire de base INB168. Elle a été autorisée par décret du 27 avril 2007
  5. http://www.andra.fr/pages/fr/menu1/les-solutions-de-gestion/stocker/deux-centres-en-exploitation—le-csa-et-le-cires-76.html

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ANNEXES

-> Annexe 1 : Socatri
Socatri pour « Société auxiliaire du Tricastin ». Encore une appellation qui vise surtout à ne pas dire la réalité. Auxiliaire de quoi ? De puéricultrice ? De voie publique ? D’aide à la personne ? Non, vous n’y êtes pas, il s’agit d’une installation nucléaire de récupération d’uranium (IARU) et d’assainissement (autre appellation pour couvrir le démantèlement des installations et l’empaquetage des déchets radioactifs). Sur une surface de 196 000 m² dont les bâtiments couvrent environ 82 000 m². Le bâtiment principal s’appelle historiquement URS pour usine de revêtement de surface. Avec une telle appellation on se croirait chez Saint-Maclou et le roi de la moquette. La dissimulation est un art de la guerre. 600 m de long sur 80 m de large implanté au long de la départementale 204. Du nucléaire dur et radioactif. Avec une habitation-ferme juste en face, à 50mètres, dont les habitants buvaient allègrement et inconsciemment l’eau du puits. Et où une jeune femme, voici encore peu, était enceinte. Qu’importe.

A l’origine la Socatri, créé en 1974 pour les besoins d’« Eurodif » (1) avait comme raison d’être l’assemblage de pièces entrant dans la construction de l’usine d’uranium enrichi « Georges Besse I» le monstre technique de tuyaux et cocotte-minutes géantes visant à produire par diffusion gazeuse d’uranium les produits atomiques que l’armée réclamait pour sa bombe et que dans son sillage l’électronucléaire appelait de ses vœux pour ses réacteurs.

Pour gagner un peu plus de rentabilité et de clients à travers le monde, Areva a fermé en 2012 « George Besse I» et ses vieux procédés états-uniens datant des bombes d’Hiroshima et Nagasaki pour construire « George Besse II » avec la technique d’enrichissement de l’uranium par centrifugation achetée à son concurrent européen Urenco (**) basé en Grande-Bretagne . Elle est inaugurée en décembre 2010. Areva réoriente dès 2002 la Socatri sur des activités nucléaires de récupération maximum d’uranium présent soit sur des pièces ou équipements obsolètes et périmés soit dans des déchets d’effluents provenant d’autres installations nucléaires ou d’installations dangereuses ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement dangereuse ou avec des nuisances pour les riverains, la santé, la sécurité, la salubrité publique, l’agriculture, la protection de la nature et de l’environnement, la conservation des sites et des monuments). En 2008 Socratri prend en charge le traitement de « Georges Besse I »

Socatri qui, à l’été 2008, balançait « par inadvertance » dans la nature et les cours d’eau voisins près de 75 kg d’uranium. Socatri condamnée par la justice à 300 000 euros d’amende et 20 000 euros de dommages et intérêts.

**  https://fr.wikipedia.org/wiki/Urenco

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-> ANNEXE 2 : autres menaces sur la vie et l’environnement pointées du doigts par l’Ae

Pour l’AE la moindre des choses serait aussi et par ailleurs qu’Areva «  unifie la méthode d’estimation des concentrations des retombées dans les sols des substances (radioactives et chimiques) émises dans l’air », de « reprendre l’évaluation des risques écotoxicologiques pour les eaux douces et les sols en comparant la PEC  ajoutée avec la PNEC  ajoutée (Concentration prévisible ou non-prévisible dans l’environnement) » et en justifiant du caractère « naturel » ou non des évaluations. afin de « justifier les hypothèses choisies » tout en fournissant « les valeurs de tous les paramètres ». Effectivement se serait la moindre des choses pour que la population puisse savoir de quoi il s’agit au juste. Avec quelle jus nauséabond elle peu et doit accepter d’être détruite. Ou ne pas accepter.

Mais chez ces gens du nucléaire on procède, du haut de sa mégalomanie, par affirmation péremptoire, bien loin de toute approche rationnelle et scientifique. Surtout que la populasse elle comprend rien. Puisqu’on vous le dit, croyez-nous sur parole, « nous n’avons jamais faillit »… (euh pour ça nous avons quelques doutes sérieux.) Il serait bien, par exemple, de « compléter l’étude de scénario d’impact aigu en tenant compte de scénarios accidentels explicites majorants et de leurs conséquences sur les eaux de surface et souterraines, les sols et l’atmosphère » Bah oui, c’est tout bête mais quand on bricole des substances et matières polluantes et toxiques mortelles il faut s’attendre à quelques défaillances. Même celles présentées avec constance comme improbables ou impossibles (Fukushima aussi était très sûr). Près de 1000 incidents par an en France sur les installations nucléaires : ça donne à réfléchir et à envisager quelques soucis, non ?

Ca crache à longueur de jours et de nuits

Au Tricastin il y a déjà une flopée d’installations nucléaires qui recrachent à longueur de journée leurs poisons. Donc, la moindre des choses serait aussi pour l’Agence officielle de l’Environnement de « fournir une appréciation de l’ensemble des rejets de radionucléides du site du Tricastin dans les eaux de surface », histoire de constater ce que chacun apporte dans le marigot nauséabond et de savoir si on en veut encore plus.

D’autant qu’au Tricastin, encore, existe aussi un risque d’inondation puisque pour rejeter la merde certifiée « propre » il faut un égout, un gros et c’est le canal de Donzère-Mondragon qui en fait office. Et là aussi le dossier d’Areva est d’une extrême pudeur. Une vrai jeune fille effarouchée. Mais l’émotionnel est-il de mise avec la radioactivité ? Pas du tout certain. Et donc l’autorité officielle environnementale recommande (elle ne peut rien imposer) de « mettre à la disposition du public une synthèse précise et claire des études conduites pour évaluer l’impact et démontrer que le risque inondation est maîtrisé, en particulier en cas de pluies intenses sur le site et le bassin versant ».  C’est ballot, dans la vallée du Rhône il pleut et parfois dru. Et pas qu’en automne, l’été connaît des averses parfois torrentielles. Qui peuvent charrier branches, troncs d’arbres, boues et détritus promptes à boucher les prises d’eau et les grilles d’écoulement d’un réacteur atomique ou d’une installation nucléaire. Comme dans la nuit du 24 au 25 octobre 2013 (****)

Tout cela mis bout à bout, et pour n’en rester qu’aux menaces et risques sur l’eau (celle que l’on boit après et avec laquelle les agriculteurs arrosent les fruits et légumes, ou celle avec laquelle on se lave et prépare les biberons des petits), l’AE implore d’Areva de « consacrer un paragraphe particulier de l’étude d’impact à l’analyse des effets des activités de l’INB138 sur la nappe alluviale » et de bien vouloir s’il vous plait merci présenter et justifier la solution retenue de pérennisation des pompages comme lors de la pollution de 2008. Mauvais souvenir.

**** http://lesmoutonsenrages.fr/2013/10/25/incident-centrale-nucleaire-du-tricastin-une-premiere-mondiale-limprevu-nest-pas-previsible/