Guerre en Syrie (2011-2017)
IV. 36 – L’humanitaire ?
une bonne affaire pour les investisseurs…
Tandis que, cinq ans après le prétendu « Printemps arabe » qui a fait couler le sang africain et le sang arabe, sous le regard criminellement complice, entre autres, du Secrétaire général de l’ONU (Organisation des Nations Unies), Mr Ban Ki-moon, au mépris du Préambule de la Charte qui stipule qu’il s’agit de « préserver les générations futures du fléau de la guerre », de « vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage », d’« accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intérêt commun », de « recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples », etc., les États occidentalo-golfico-sioniste belliqueux font toujours la guerre à la République Arabe Syrienne, à son armée, à son gouvernement et à son président réélu, Bachar El Assad, en prétendant la faire à l’ÉI (État Islamique), avec toutes les conséquences sur les populations, les voici qui pensent aux millions d’hommes, de femmes, d’enfants, qui sont déplacé(e)s à l’intérieur de la Syrie ou qui émigrent dans les pays voisins jusqu’en Europe, et qui vont leur tomber sur les bras. [Nations Unies, Préambule : Nous, peuples des Nations Unies, Préambule de la Charte.]
Angela Merkel, un Golfique du Koweït,
David Cameron,
et, à la tribune, Ban Ki-moon
Les 3 et 4 février 2016, une Conférence des donateurs pour la Syrie a lieu à Londres, organisée par le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Koweït, la Norvège et l’Organisation des Nations Unies, sur le thème : « Aider le peuple syrien et les pays hôtes de la région »…
« Elle vise à générer une nouvelle aide massive pour répondre aux besoins immédiats ainsi que ceux à plus long terme des personnes touchées par le conflit syrien, y compris un financement accru. » [UNHCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), Andrej Mahecic, Conférence de Londres sur la Syrie : Les dirigeants doivent venir en aide au peuple syrien déraciné, 3 février 2016.]
L’humanitaire
Le texte de l’UNHCR apporte cette précision quant aux participants : « Plus de 70 chefs d’État, le Secrétaire général des Nations Unies, des dirigeants d’organisations internationales, des représentants d’ONG [Organisations non gouvernementales] et du secteur privé se réunissent cette semaine à Londres lors d’une conférence clé pour engager leur soutien face aux besoins croissants du peuple syrien. » [Idem. Note FP : La précision entre crochets est de moi.] « Plus de 70 chefs d’État » y participent, dont, en tout premier lieu, ceux des pays organisateurs.
Le Premier ministre David Cameron (11 mai 2010-13 juillet 2016), petit-fils d’un banquier juif allemand émigré en Grande-Bretagne, et qui n’a jamais caché son sionisme, est à l’origine, avec Nicolas Sarkozy, juif par sa mère, des guerres contre la Libye et la Syrie (pays arabo-musulmans). Nicolas Sarkozy a échoué, en 2012, à l’élection présidentielle française et a été dégagé une nouvelle fois, en 2016, lors des élections primaires qui devaient faire de lui un candidat à l’élection présidentielle pour 2017 ; David Cameron devra déguerpir de son poste, le 13 juillet 2016, soit cinq mois après la conférence sur la Syrie, et moins d’un mois après le référendum du 23 juin qui a provoqué le Brexit (la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne). Mais ces sinistres individus, qui devraient répondre, devant une Cour Pénale véritablement Internationale, de leurs crimes de guerre et de l’assassinat commandité sur la personne de Muammar Gaddhafi, osent encore s’imposer ici et là.
La France ne figure pas parmi les pays organisateurs mais le socialiste, Mr Laurent Fabius, issu d’une famille juive convertie au catholicisme, ne perd pas une occasion de manifester son sionisme et sa haine des dirigeants arabes à tendance socialiste… Il a été impliqué, en tant que Premier ministre (17 juillet 1984-20 mars 1986) sous la présidence du socialiste François Mitterrand, dans l’affaire du sang contaminé vendu, en toute connaissance de cause et d’effet, officiellement jusqu’en février 1986, à l’Irak, à la Tunisie, à la Libye, à la Grèce, au Portugal, à l’Argentine… mais il n’a jamais répondu de l’empoisonnement d’hommes, de femmes et, surtout, d’enfants vivant dans ces pays… Les guerres contre l’Irak (2003) et la Libye (2011) et les assassinats de Saddam Hussein (2006) et de Muammar Gaddhafi (2011) ont mis un point final aux procès engagés par ces deux pays contre la France… [Cf. Françoise Petitdemange, La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), Éditions Paroles Vives 2014, pages 361-362, 401 à 403, 405 à 407, 408 à 410, 431 à 435, 451 à 454.] Après cela, Mr Fabius a poursuivi sa carrière politique – comme si de rien n’était – jusqu’à être nommé, sous le président socialiste François Hollande, ministre des Affaires Étrangères et du Développement international (16 mai 2012-11 février 2016). D’où sa présence, les 3 et 4 février 2016, à la conférence de Londres sur la Syrie… Il sera débarqué quelques jours après cette conférence, le 11 février 2016, mais il aura une promotion : il est dorénavant président du Conseil constitutionnel, c’est-à-dire l’une des plus hautes fonctions de l’État français…
Angela Merkel qui, sans doute fâchée avec la géographie, avait été chagrinée que l’Allemagne ne soit pas invitée, en 2008, durant la présidence de Nicolas Sarkozy, avec les pays du pourtour méditerranéeen, aux discussions en vue de la création de l’UPM (Union Pour la Méditerranée), est cette fois, à la faveur de ces guerres contre les pays méditerranéens, présente à tous les débats.
La Norvège est parmi les pays organisateurs de cette Conférence pour « aider le peuple syrien »… Il faut dire que le Secrétaire général de l’OTAN est le Norvégien Jens Stoltenberg qui a succédé, le 1er octobre 2014, au Danois Anders Fogh Rasmussen à qui les peuples libyen et syrien doivent d’être dorénavant dans des pays détruits. Difficile de penser que ces monarchies nordiques, qui donnent des secrétaires généraux à l’OTAN, organisation peu pacifique d’être le bras armé de l’ONU, d’une ONU très serviable pour ne pas dire servile à l’égard des États occidentaux, soient des démocraties exemplaires…
À Londres, chacun(e) y va de ses enchères dans cette foire occidentale aux immigré(e)s qui permet de se livrer à toutes les spéculations… Il suffit de se rappeler les affaires en or faites lors de l’embargo « Pétrole contre nourriture », imposé à l’Irak (1991-21 novembre 2003), qui a fait mourir les familles à petit feu : 1.500.000 Irakien(ne)s dont 500.000 enfants sont mort(e)s tandis que les spéculateurs s’en mettaient plein les poches ; ceux-ci verront leurs affaires judiciaires s’éteindre en 2013 et 2016.
Les investisseurs qui font d’une pièce unique un tas
En système capitaliste, on ne donne pas, on place… Tout dépend si l’affaire qui s’annonce pour la Syrie sera juteuse. Dans le doute, il arrive que les « généreux » « donateurs » se fassent tirer l’oreille. L’appel urgent est donc lancé : « Pour répondre au drame syrien, les donateurs devront se montrer plus généreux que lors de la précédente conférence, en 2015, où seuls 3,3 milliards avaient été récoltés sur les 8,4 milliards réclamés. » [RTBF (Radio Télévision Belge Francophone), À Londres, la Belgique débloque 75 millions et l’Allemagne 2,3 milliards pour aider la Syrie, 4 février 2016.] C’est dire qu’en cette année 2016, à Londres, les collecteurs de fonds souhaiteraient faire mieux.
Suite : IV. 37 – La mise aux enchères de la misère produite par la guerre occidentalo-golfico-sioniste
Françoise Petitdemange
30 mars 2017