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25 décembre 2024

Les grosses orchades, les amples thalamèges.. Littératures vagabondes – états d’âme à La Thalamège


13/04/2017

HALTE À L’AMÉRICANISATION DU MONDE !

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Halte à l’américanisation du monde !

 

1 – L’espèce humaine est-elle ingouvernable ?
2 – La démocratie et le pouvoir durable
3 – Talleyrand le civilisateur
4 – De la culture politique à la civilisation

 

1 – L’espèce humaine est-elle ingouvernable ?

Il avait suffi de quelques lignes à Cicéron pour démontrer l’impossibilité de jamais rendre le genre humain gouvernable. La royauté, écrivait-il, conduit au despotisme, l’oligarchie aux factions, la démocratie à la chienlit (turba et confusio). Mais Cicéron ne portait encore aucun regard d’anthropologue sur l’histoire et la politique des Romains. A ce titre, il n’était pas en mesure de comprendre le sens de la guerre entre les riches et les pauvres, c’est-à-dire la guerre entre les patriciens du Sénat et la plèbe.

Quelle était la signification à moyenne et à longue échéance de la désignation tardive d’un « tribun de la plèbe » ? Si Cicéron avait disposé d’un regard de l’extérieur sur l’histoire du genre humain, il aurait compris que les tribuns du peuple deviendraient des chefs de guerre. Il en fut ainsi de Jules César d’un côté, et de Pompée de l’autre. Le premier prit la tête des masses plébéiennes, le second de la foule des notables du moment. Ces deux chefs d’État major se sont livrés à une rivalité féroce afin de se porter à la tête de l’empire romain.

Depuis lors, la postérité de cette évidence est devenue flagrante, à savoir que tout pouvoir démocratique qui croit sceller une alliance avec la durée quitte l’arène de la démocratie et se change fatalement en un pouvoir personnel. C’est pourquoi l’année même de la mort de Franklin Delano Roosevelt, le Congrès américain, c’est-à-dire les membres du Sénat et ceux de la Chambre des représentants réunis, ont décidé de réduire à deux les mandats présidentiels et d’imposer au candidat à sa propre succession le dangereux devoir de repartir à zéro, c’est-à-dire d’entrer une seconde fois dans l’arène du corps électoral afin de conquérir à nouveaux frais le rang d’un Président pour quatre ans de la nation.

Mais que faire quand seul un pouvoir durable permet à une nation de franchir un cap difficile?

 

2 – La démocratie et le pouvoir durable

La postérité de Cicéron est une clé de l’histoire contemporaine: sans Vladimir Poutine, qui se trouve au pouvoir depuis dix-huit ans, il serait impossible à la Russie de jeter l’ancre suffisamment au grand large pour poser à l’histoire mondiale la question centrale de savoir si, après avoir détruit les Peaux-Rouges et la civilisation des Incas, qui se caractérisait par de gigantesques holocaustes au Dieu Soleil, le Nouveau Monde rebroussera chemin ? Pourra-t-on éviter que l’Amérique vassalise à jamais le Vieux Monde ?

Il est évident que tout l’avenir de notre astéroïde dépend de cette seule question et que, sans un homme capable d’arracher le destin du monde au cabotage à ras des côtes, nous nous retrouverons à l’âge de l’édit de Caracalla qui, en l’an 212, faisait du patchwork d’une démocratie universelle l’arbitre des dernières heures de l’empire romain.

Tel est l’abîme grand ouvert par l’incompatibilité entre le Charybde de la médiocrité durable et le Scylla de la durée suicidaire à long terme. Nul ne devra se laisser tromper par l’accord tout apparent et superficiel qui est intervenu momentanément les 6 et 7 avril 2017 entre les États-Unis et la Chine. Car il sera à nouveau démontré, s’il en était besoin, qu’aucun État souverain n’est en mesure de changer le cours de son histoire et de paraître quitter l’arène que son destin lui impose : les États-Unis d’Amérique continueront d’exploiter leur victoire planétaire de 1945 et de tenter de conduire jusqu’à son terme naturel la subordination de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre à l’écoute de leur aventure d’empire militaire mondial.

 

3 – Talleyrand le civilisateur

Dans ces conditions, un devoir s’impose à ces trois États, celui de penser l’avenir du monde. Car s’il est prouvé d’avance que la question focale sera de savoir si oui ou non ces trois nations peuvent encore se bâtir un avenir autonome ou si elles sont d’ores et déjà devenues des naufragées, perdues corps et biens. Pour tenter de répondre à cette question, le socle solide de la réflexion anthropologique sur la politique et sur l’histoire reviendra à se demander si une épopée souveraine demeure à leur portée. Malgré les apparences contraires d’aujourd’hui, la France forme encore ses élites dans de hautes écoles issues de la Révolution de 1789. L’Allemagne, de son côté, demeure armée de la ténacité dans laquelle Tacite fut le premier à prophétiser l’avenir de l’empire romain.

Or, tout récemment, Angela Merkel est allée montrer patte blanche à Washington où elle a cru judicieux de trahir Airbus et elle a acheté six C-130J Hercules, du constructeur américain Lockheed-Martin. Aucun dirigeant de l’Allemagne de demain ne pourra avaliser ce type d’américanisation de la nation des Germains. C’est également l’option choisie par la France, qui a commandé quatre appareils de ce type.

L’avenir des trois principales nations du Vieux Monde sera national ou ne sera pas. Certes, en temps de paix l’histoire de la planète semble s’arrêter. Mais dans les profondeurs, l’histoire à la fois réelle et visionnaire continue en secret de jeter l’ancre au grand large des côtes, tellement l’avenir ne s’est jamais écrit à l’école d’un cabotage au ras des rivages.

Comment, face à la montée en puissance de la Russie, de la Chine et de l’Inde, Berlin, Londres et Paris se bâtiront-ils encore une histoire à l’échelle du globe terrestre et cela sans passer de la tutelle du Pentagone à celle des trois chefs de file du monde de demain ? Par les retrouvailles de la réflexion géopolitique avec la solitude à la fois héroïque et tragique du genre humain.

Rien de tel avec les négociations que l’Angleterre ouvre en ce moment avec l’Europe: la question des relations de tout ce beau monde avec l’OTAN sera purement et simplement effacée des tablettes de Clio.

 

4 – De la culture politique à la civilisation

Qu’est-ce qu’une civilisation si, d’un côté, le simianthrope ressemble aux autres animaux, qui ne se soucient de leur progéniture que dans leur petite enfance, puis les abandonnent à eux-mêmes, tandis que les civilisations les éduquent leur vie durant.

C’est ainsi que même les tribus primitives disposent d’une culture politique, en ce sens qu’elles hiérarchisent des pouvoirs, précisent l’étendue et les limites des apanages des sorciers. C’est ainsi que Rome a passé très tôt d’une organisation politique fondée sur le droit coutumier à une législation écrite, parce que la vie politique précède la civilisation proprement dite. Rome précisait qu’on ne pouvait briguer le consulat avant l’âge de quarante ans pour ne prendre que cet exemple de la maturité précoce de la vie politique interne des Romains.

La civilisation romaine ne s’est elle-même baptisée une civilisation qu’à l’heure où les Grecs vaincus ont converti l’élite romaine, la civilisation grecque sur l’initiation des citoyens aux devoirs et aux pouvoirs de la pensée logique et de la dialectique. Quant à la civilisation chinoise, elle repose sur les liens de parenté. À son tour, la civilisation occidentale ne conservera son avance sur les autres continents que si elle assimile sa solitude dans une culture devenue consciente de son isolement sans remède dans l’immensité. Mais la vassalisation du Vieux Continent se trouve de nos jours tellement avancée que personne n’osera soulever la question de la nature de nos attaches avec le sceptre et le joug du Pentagone.

Telle est la question que Talleyrand poserait fermement et même rudement aux successeurs aveugles du Général De Gaulle, telle est la question qui se posera inévitablement à l’Europe, parce qu’il n’a jamais existé de politique réelle qui ne se trouve contrainte de préciser la nature et le statut des nations souveraines.

Le 14 avril 2017

Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024…

 

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Une analyse des faits en cours qui ne manque pas de piquant, par quelqu’un qu’on ne connaissait pas :

 

Polyphonie syrienne

Observatus geopoliticus  – Chroniques du Grand jeu12 avril 2017

Dans la grande série Donald s’est-il converti à l’empire, véritable feuilleton du printemps, les signaux sont toujours contradictoires. Et la possibilité que les états d’âme de fifille aient eu une influence, si minime soit-elle, sur la décision de lancer les Tomahawks apporte une pointe de burlesque. La harpie de l’ONU dit une chose (Assad doit quand même partir finalement), le secrétaire d’État aux Affaires étrangères en dit une autre (Assad ne doit pas forcément partir), la Mad dog du Pentagone [Nous, on aurait dit Mad Bitch, nde] semble s’accorder sur ce dernier, le tout dans une cacophonie qui confine au vaudeville. Le pauvre Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, en est tout tourneboulé et se perd dans le labyrinthe freudien de sa conscience :

 

Notre but est de déstabiliser la Syrie… heu… (j’ai dit une bêtise, là)… déstabiliser… (mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir inventer ?)… déstabiliser le conflit en Syrie (ça ne veut rien dire mais bon…)

Ces clowneries ne semblent guère amuser Moscou et Poutine ne rencontrera apparemment pas Tillerson qui arrive aujourd’hui dans la gueule de l’ours. Celui-ci se contentera de Lavrov et les deux se sont déjà envoyés des amabilités début avril, juste avant l’affaire syrienne :

Lire la suite…

Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/polyphonie-syrienne

 

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