Les grosses orchades, les amples thalamèges.. Littératures vagabondes – états d’âme à La Thalamège
7 juin 2017
07/06/2017
UN BOEUF SUR LA LANGUE
Vous comprendrez pourquoi en lisant Debilandia
Un bœuf sur la langue : le Traité de Lisbonne
Il existe un tragique de la médiocrité, il existe un tragique de l’ignorance, il existe un tragique de la sottise.
Comment faire sauter ce triple verrou?
Je ne vois pas d’autre explosif que celui la pensée logique. Que dit cette bombe atomique ? Qu’une religion repose sur un récit mythologique chargé de rendre l’humanité auto-propulsive et trans-animale et qu’il n’y aura pas de retrouvailles de l’Occident avec la souveraineté des États sans une guerre ouverte avec les États-Unis. Mais le terme « guerre ouverte » nous renvoie à des armes cérébrales.
Si nous refusons de situer le Traité de Lisbonne au cœur du tragique moderne, si nous feignons d’ignorer que nous devons renvoyer l’Amérique dans ses foyers, en un mot, si nous refusons le combat intellectuel, nous ne comprendrons rien en profondeur à la faillite des prétentions de la « République en marche » qu’a illustrée la terrible cécité des entretiens de Versailles entre Vladimir Poutine et une France qui s’est mise cérébralement hors jeu. Il est clair qu’Emmanuel Macron est résigné, en sous-main, à demeurer l’otage du monde anglo-saxon et qu’il se satisfait du joug et du glaive du Pentagone.
Ainsi, M. Bernard Guetta en a tiré, dans son édito du 31 mai, des conclusions énergiques : à ses yeux, l’Allemagne était devenue française et l’Élysée, placé sous le regard courroucé de l’OTAN, se verrait contraint de se déclarer pour le moins aussi patriote que Berlin. Mais rien n’est moins sûr : on ne se retrouve pas aisément les mains libres quand votre passé vous renvoie à votre statut de Young Leader et de banquier du groupe Rothschild. Il ne suffit pas de s’être résigné à voir la terre tourner autour du soleil et non l’inverse, encore faut-il se rendre capable de quitter l’astronomie de Ptolémée.
Tels sont les faits dans toute leur évidence et toute leur crudité : nous nous auto-proclamons à la fois souverains et ficelés de la tête aux pieds au traité de Lisbonne. C’est dire que nous sommes abâtardis, ensorcelés et vassalisés d’avance et que nous serons ligotés à perpétuité par l’ interdiction qui nous est imposée par nos propres « représentants du peuple » de chasser l’occupant manu militari.
Il est clair comme le jour qu’une situation de ce genre nous contraindra à mener une guerre permanente, puisque le traité de Lisbonne nous conduit à une auto-vassalisation contraire à la définition même de toute démocratie et de toute souveraineté. Les mois à venir nous obligeront à constater que nous sommes au pied du mur. On ne peut jouer à la fois la carte de la vassalité et celle de la souveraineté. Dans mon analyse du 26 mai, je me demandais si une Marion Maréchal, par exemple, qui a vingt-sept ans, appartient déjà à la génération aux yeux ouverts sur le courage propre à l’intelligence et à elle seule qu’évoquait le Théétète de Platon ou si notre attente du réveil durera une génération de plus en raison du formidable conditionnement médiatique que nous subissons. On comprendra enfin, aux côtés d’un Général de Gaulle, que la victoire de 1945 était exclusivement anglo-saxonne et à laquelle la France n’avait pas été appelée à participer. Le gaullisme de demain trouvera alors toute sa portée « thermo-nucléaire ».
Dans ces conditions, comment serions-nous concernés par une République soi-disant « en marche », alors qu’elle refuse catégoriquement de mettre la France en marche vers sa souveraineté ? Le Général de Gaulle disait: « Tout est simple et clair : voulez-vous élire vous-mêmes votre Président ? » Mais il n’a pas imaginé un instant que le peuple français choisirait un Président de la République qui s’interdirait de poser aux Français la question de la souveraineté de la nation.
C’est ici qu’on mesure les conséquences à long terme du triple verrou de l’ignorance, de la médiocrité et de la sottise. Les décadences se révèlent inéluctables à l’heure où la faculté s’est perdue de jeter l’ancre au grand large, car la cécité d’une raison occidentale dégénérée a oublié l’aveuglement, le grégarisme et la faiblesse d’esprit des foules décrites par Gustave Le Bon (1841-1931).
Prenons l’exemple de Salman Rushdie dans Les versets sataniques. Le scribe censé coucher par écrit le texte que l’ange Gabriel est réputé dicter mot à mot à Mahomet, achève lui-même une phrase laissée en suspens par le prophète et ce dernier, dans un court moment de distraction, l’entérine comme dictée par le ciel. Souvenons-nous de l’épouvante du scribe : il s’enfuit à toutes jambes, terrorisé par sa découverte que les paroles de l’ange Gabriel ne sont autres que celles de Mahomet.
Ce degré extrême d’ensevelissement de la raison humaine a disparu en Occident. Même le Kierkegaard du Crainte et Tremblement, même le Kierkegaard du Fascinendum et du Tremendum est loin de la cécité du sorcier qu’évoque Levy-Bruhl, lequel se croit à la fois assis sur le rivage et installé dans la baleine. De même, l’homme moderne ne sait pas encore quelle part de lui-même se trouve assise sur le sable et quelle part habite l’équation e=mc².
La raison moderne se voit contrainte d’explorer une cécité intellectuelle antérieure à la découverte déjà distanciée de l’animal auto-propulsif et en quête d’une raison trans-animale. Quand, en 1788, l’Abbé Barthélemy, dans le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, décrit le tremendun de la Pythie de Delphes, soumise à la torture d’accoucher des prophéties artificielles, il ignore quel sortilège accable la malheureuse. Sans le savoir clairement, il a retrouvé la source de l’enfouissement de l’homme dans la bête torturée par le sacré qu’évoquent les Versets sataniques de Salman Rushdie.
Tel est le paysage terrifiant sur lequel s’ouvre le délitement et la déconfiture d’une Europe clouée au piquet du traité de Lisbonne et condamnée à légitimer son auto-vassalisation au nom de la Démocratie, donc de la Liberté, de l’Égalité, de la Fraternité et de la Justice.
Le 9 juin 2017
Source : http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024…
La Schizonoia en 7 points d’Anatole Atlas avait une « Conclusion ». La voici :
Hors l’enclos sous le joug
Quel stratagème a-t-il ourdi l’abolition d’une conflictualité démocratique entre « droite » et « gauche » (happy few et many unhappy), comme expression politique de l’antagonisme économique entre capital et force de travail, par la duperie d’une prétendue « troisième voie » dépassant un clivage dit obsolète ? Comment Mai 68 et Mai 81 ont-ils engendré la structure contre-révolutionnaire d’une social-démocratie libéralitaire ? Pourquoi les communistes français furent-ils pris en tenaille par Debord et Mitterrand, dans une manœuvre ayant également sacrifié le gaullisme, pour que triomphe aujourd’hui le Fiston des Fistons de Tonton ? Dans ce jeu de simulacres, à quels illusionnismes font appel toutes les apparences de transcendance auquel recourt l’immanence pure nommée Baby Mac ?… Vous le saurez quand sera rendue publique une Mélopée en sept tomes, conçue d’après les chants d’une sirène africaine et selon la vision globale d’un aède grec lesté de mémoire homérique : hors l’enclos sous le joug. Mais il vous en fut offert un aperçu dans les 7 livraisons de Schizonoïa. Derrière la colonisation marchande, unique option garantissant un futur désirable, seul a valeur démocratique le point de vue patronal, gauche et droite passées de mode. Où se cache le paralogisme sous le syllogisme ? Est-il permis d’interroger l’implicite prémisse : There Is No Alternative ?
Auquel cas, ne s’ouvrirait-il pas l’hypothèse du choix d’un futur autre ?
Inacceptable est la parole d’un type qui prétend révéler ce qui se passe, quand il est étranger à toutes les structures officielles et ne peut donc se prévaloir d’aucune autorité légitime. Raison pour laquelle il n’y a pas plus à savoir dans ses incompréhensibles charabias, que dans un discours délirant tenu jadis devant Lacan. Ne va-t-il pas jusqu’à prétendre que la doctrine économique néolibérale s’est acoquinée aux ruses politiques de la social-démocratie, non sans abuser d’une phraséologie d’ultragauche et moderniser le logiciel de l’extrême-droite, pour coloniser, à partir du centre, tout l’espace disponible, entièrement sous contrôle et désormais sans lieu d’opposition crédible, afin de conjurer l’affreux spectre dont Marx affirmait qu’il hantait l’Europe ? Il se prend pour Hamlet ou quoi ?
Ses prétentions sont pires. Il entend relier Homère et Césaire, Virgile et Dante, Shakespeare et Cervantès, Goethe et Hölderlin, Pouchkine et Maïakovski, Musil et Kafka, Joyce et Pessoa, Villon et Aragon, Charles De Coster et Patrick Chamoiseau, dans lesquels s’illustrerait le génie d’une Europe régie par des illettrés, tout en désignant Marx et Rimbaud comme le véritable axe franco-allemand ! Ecoutons encore son verbiage. Kapitotal est un rapport social. Il définit l’élection d’une race à la dignité de sujet, dont les ordres sont dictés aux objets de la race damnée. Celle-ci n’a d’autre devoir que de réduire ses coûts sur un marché concurrentiel où domineront les robots, dans une compétition ne pouvant être acceptée qu’au prix d’une hallucination garantie par les shows de la tour Panoptic. La révélation de ce rapport fait l’objet d’un tabou qui supplante ceux du meurtre et de l’inceste. Consanguins et criminels sont en effet les liens de complicité qui assurent l’hégémonie de la race élue. Cette négation de l’humanité sera masquée par un humanitarisme transformant le monde en pseudocosme. Une schizonoïa généralisée permet de travestir l’enclosure en ouverture, une tyrannie libertaire en émancipation révolutionnaire ; de farder en progrès d’inspiration divine une régression vers la bestialité, en dépassement des anciens clivages l’abolition de tout devenir historique…
Anatole Atlas, le 5 juin 2017
Hexagone et « Rest of the World »
Commençons par le second.
Qui ne spécule en ce moment furieusement sur le Qatar et son « retournement » ?
Qatarsis et métastases
Observatus Géopoliticus – Chroniques du Grand jeu –
7 juin 2017
Notre bon vieux Moyen-Orient ne changera donc jamais. Rebondissements, renversements, retournements de veste… une vraie telenovela brésilienne.
La grande affaire très commentée de ces derniers jours est la mise au ban du Qatar par l’Arabie saoudite et ses quelques affidés de circonstance. Si c’était dans les tuyaux depuis une bonne semaine, c’est un véritable séisme dans la région, les précédentes querelles n’ayant jamais conduit à une rupture des relations diplomatiques.
La situation s’aggrave d’heure en heure. Les ports sont interdits à tout bateau en provenance ou à destination du Qatar, les ressortissants de chacun ont quelques jours pour faire leurs valises, tous les postes-frontière sont fermés et l’espace aérien de plusieurs pays a été interdit aux avions de Qatar Airways qui passent désormais au-dessus de l’Iran :
Point culminant dans la brusque escalade, l’Arabie saoudite vient d’envoyer un ultimatum de 24 heures comprenant dix conditions et un risque de guerre, quoiqu’improbable, n’est plus écarté. Diantre, comment en est-on arrivé là ?
D’abord un coup d’oeil sur les pays qui viennent de rompre avec Doha : outre Riyad, l’on trouve principalement l’Égypte, Bahreïn et les Émirats Arabes Unis. Point commun : ces pays sont excédés du soutien qatari bien réel aux Frères musulmans, à la pointe rappelons-le des « printemps arabes » libyen, égyptien et syrien.
Pour le reste, c’est une auberge espagnole qui mêle allègrement farce et réalité. Oui, le Qatar a soutenu l’État Islamique et Al Qaeda en Syrak comme nous l’avons montré à plusieurs reprises sur ce blog ; mais voir les Saoudiens l’en accuser est à pleurer de rire étant donné qu’ils ont fait exactement la même chose. L’ex-vice Joe Biden s’était d’ailleurs cru obligé de le reconnaître publiquement :
Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/06/qatarsis-et-m…
Observatus Geopoliticus fait par ailleurs, des récents twitters macroniens, une autre lecture que Moon of Alabama (voir notre précédent post) et il trouve à la visite du tsar d’autres motifs que ceux sur lesquels nous spéculions…
Raison supplémentaire de le citer : quelques additions au Larousse dont on raffole (journaloperie… euronouillerie… etc.).
Debilandia
Observatus Géopoliticus – Chroniques du Grand jeu –
31 mai 2017
Si ce que compte l’histoire occidentale de grands Hommes pouvaient renaître à notre époque, nul doute qu’ils se prendraient la tête à deux mains et choisiraient de retourner fissa dans l’au-delà. Imaginez un Richelieu ou un De Gaulle devant le spectacle affligeant du système actuel : gloriole virtuelle, déconnexion totale de la réalité, politique des mots… L’Occident malade « gagne » désormais ses batailles sur le seul terrain de la communication, les éditos remplaçant les divisions, les gros titres suppléant la vie réelle.
À cet égard, la France macronienne est évidemment un cas d’école. Certes, l’on savait déjà que Bobobankster avait toute la presstituée à son service – c’est même grâce à elle qu’il a été élu. Mais l’infantilisation rarement vue des commentaires laisse rêveur. Macron résiste à Trump avec… une poignée de main (!), Macron tient tête à Poutine grâce à un froncement de sourcil. Bientôt, il enrayera le réchauffement climatique en plissant le front.
Ces invraisemblables délires ont toutefois mis la puce à l’oreille de certains observateurs un peu plus sérieux. Quand le roi est nu, on l’habille de dithyrambes, c’est bien connu. Si la journaloperie se vautre dans la louange servile et embellit tous les aspects de la forme, c’est pour mieux cacher le fond. Ficelle vieille comme le monde…
Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/05/debilandia.html
Il n’est jamais trop tard pour parler de la sortie d’un livre qu’on a ratée, parce que les bons livres sont comme le bon vin : un peu de bouteille ne leur fait jamais de mal, au contraire.
Et puisque, lors de sa sortie, l’auteur avait accordé une interview à son éditeur, c’est l’occasion de l’entendre parler des combats de sa vie : la lutte pour l’indépendance de l’Algérie en tant que porteuse de valises, la lutte pour les Kanaks, le combat pour la Palestine qu’elle poursuit envers et contre tout, y compris les menaces et la violente agression physique par les nervis du Betar dont tout le monde se souvient, son soutien sans faille aux Irakiens, aux Lybiens, aux Syriens… à tous les humiliés et à tous les offensés. Parcours impeccable, au point que, fondatrice des Verts, elle s’est fait ostraciser par ces zozos pour ses positions clairement antisionistes. Heureusement qu’on l’a !
Ce livre DOIT se trouver dans la bibliothèque de tout honnête homme, même – surtout – quand celui-ci est une femme !
Ginette Hess-Skandrani
GINETTE LA REBELLE
Album (illustrations)
Éditions FIAT LUX – Sept. 2016
186 pages – 14 €
Il y a 49 ans : le 6 juin 1968
Robert Francis Kennedy, ex-ministre de la Justice US et candidat à l’élection présidentielle contre Richard Nixon, était assassiné à Los Angeles
Dernière minute :
François Houtart est mort
Arrêt sur Info – 7 juin 2017
Le chanoine et sociologue belge François Houtart (92 ans) est décédé ce matin [6 juin] à Quito (Équateur) où il vivait depuis 7 à 8 ans. François Houtart a participé à la réunion du CADTM-Amérique latine à Bogota, du 24 au 27 avril 2017, et il comptait bien assister à l’université d’été du CADTM-Europe à partir du 30 juin.
Le Venezuela d’aujourd’hui et de demain
François Houtart – CADTM – 25 mai 2017
Après une visite à Caracas, j’aimerais faire quelques réflexions sur la situation du pays.
L’idée d’une révision de la Constitution sur des bases plus populaires est, en principe, bonne, mais implique un processus qui s’étend à moyen voir à long terme alors que les problèmes existants sont à court terme. Avant la fin du processus, les gens risquent de se fatiguer face aux difficultés de la vie quotidienne. Celles-ci proviennent évidement du boycott et de la spéculation de la part du capital local et de l’impérialisme, mais également de problèmes ordinaires en ces temps de pénuries : marché noir, accaparement de marchandises, changement dans la production en fonction de la loi du marché, des intermédiaires, mais également la corruption des agents de l’État.
Source : http://www.cadtm.org/Le-Venezuela-d-aujourd-hui-et-de
Via : http://arretsurinfo.ch/le-venezuela-daujourdhui-et-de-dem…
Mis en ligne le 7 juin 2017.