Revue de presse : Ma’an News (27/8/17)*
Des rapports sont parus cette semaine révélant que l’administration Trump fait de son mieux avec le gouvernement israélien pour entraver la publication par les Nations Unies d’une « liste noire » des entreprises travaillant dans les colonies illégales d’Israël dans les territoires palestiniens occupés.
En réponse, Hanane Ashrawi, membre du Comité exécutif de l’OLP, a publié une déclaration mercredi traitant les initiatives américaines et israéliennes à l’ONU de « moralement répugnantes ».
La tentative « expose la complicité des entreprises israéliennes et internationales dans l’occupation militaire israélienne et la colonisation des terres palestiniennes », a déclaré Ashrawi. « Ceci est une indication claire de l’impunité permanente d’Israël et de son sentiment d’avoir tous les droits et privilèges ».
L’année dernière, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté une résolution pour appuyer la création d’une base de données de toutes les entreprises qui réalisent des affaires dans des colonies israéliennes [toutes illégales au regard du droit international] en Cisjordanie occupée, suscitant une vive opposition des États-Unis et d’Israël.
Selon The Washington Post, certaines des sociétés américaines figurant sur la liste sont Caterpillar, TripAdvisor, Priceline.com, Airbnb, entre autres.
Le Washington Post a également signalé que Zeid Raad al-Hussein, le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, avait déclaré que l’ONU avait l’intention de publier la liste d’ici la fin de cette année.
La base de données devrait également être mise à jour chaque année pour prendre en compte les changements dans les politiques des entreprises faisant des affaires avec les colonies israéliennes, ou pour y inclure de nouvelles entreprises.
Ashrawi a souligné dans sa déclaration que les activités de colonisation par Israël constituaient un « crime de guerre » et étaient en violation directe du droit international et de plusieurs résolutions de l’ONU.
« Toute entreprise qui choisit de faire des affaires dans les colonies devient complice du crime et est donc soumise à la responsabilité judiciaire », a-t-elle ajouté, disant aussi que c’est le droit des individus, des compagnies et des entreprises d’être « informées, comme les consommateurs ou les investisseurs – surtout quand une grave injustice de cette proportion est en jeu. »
« La suppression de la vérité perpétue l’impunité israélienne et donne à Israël une licence évidente pour poursuivre ses politiques constantes de vol de terre et d’annexion rampante en Palestine », a ajouté Ashrawi.
Le Washington Post a rapporté que Israël et les États-Unis avaient tenté sans succès de bloquer le financement de la base de données, tandis que l’ambassadeur d’Israël, Danny Danon, avait qualifié la publication de la liste de l’ONU « d’expression de l’antisémitisme moderne ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a également condamné l’établissement de la liste, affirmant qu’elle cible injustement Israël et notant que cela faisait partie de la campagne de Boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS), qui vise les entreprises qui profitent de l’occupation israélienne du territoire palestinien, et qui s’appuie sur les traditions du mouvement de boycott non violent contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Israël et les États-Unis se sont fermement opposés à toute initiative qui pourrait donner du poids au mouvement BDS, et ils ont souvent affirmé que tout soutien à un boycott contre Israël était de l’antisémitisme.
Israël a poussé plus loin son offensive contre le mouvement BDS ces derniers mois, notamment en adoptant la loi anti-BDS, qui interdit d’entrer dans le pays aux personnes étrangères ayant ouvertement appelé à un boycott d’Israël.
La répression israélienne sur le mouvement BDS a également vu plusieurs militants juifs se voir refuser l’entrée en Israël.
En outre, Israël a condamné systématiquement l’ONU pour ce qu’elle considère comme sa position anti-israélienne, car de nombreuses résolutions ont été adoptées ces derniers mois, condamnant l’occupation de la Cisjordanie par Israël depuis plus d’un demi-siècle – y compris Jérusalem-Est – et son implacable entreprise de colonisation qui a totalement démembré le territoire palestinien.
Cependant, les Palestiniens et les militants du mouvement de solidarité ont depuis longtemps souligné que les mouvements non-violents, qui s’expriment à la fois dans les activités BDS et dans l’activité de sensibilisation à l’échelle internationale, sont l’un des derniers espaces possibles pour défier l’occupation israélienne, alors que les forces israéliennes ont bloqué les mouvements populaires dans les territoires palestiniens, laissant de nombreux Palestiniens avec un espoir des plus réduits dans l’avenir.
*Source et Traduction : Chronique de Palestine
Version originale : Ma’an News