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25 novembre 2024

BIOGRAPHIE D’UN GRAND HOMME RESTÉ DEBOUT TOUTE SA VIE


Biographie Courte DE SERGE THION

08/12/2017

 

Serge Thion est né le 25 avril 1942 à Issy-les-Moulineaux. Très jeune, il se passionne à la fois pour la politique et la vie intellectuelle en général. Esprit encyclopédique, dès l’âge de 17 ans, il publie ses premiers articles, étonnants, tout en consacrant une partie de son temps à l’action politique : il a ainsi participé à la fondation du parti socialiste autonome, ce qui fut le seul engagement dans un parti de ce libertaire-anarchiste. Puis à l’âge de 18 ans en 1960, il rejoint la guerre d’Algérie où il acquiert une expérience politique à la fois théorique et pratique ; tout en détestant la guerre et le recours à la force, il reconnaît concrètement que la guerre est parfois nécessaire. A l’issue de la guerre d’Algérie, estimant qu’il a rempli son rôle d’aide aux mouvements indépendantistes, il refuse de continuer à collaborer avec le FLN et accessoirement de devenir ministre à Alger et rentre en France.

 

Au cours des années de recherche qu’il mène ensuite à Londres sur la question de l’Afrique du Sud, il rencontre les chefs des mouvements de libération de ce pays et confirme sa réputation d’intellectuel engagé dans la décolonisation. A son retour en France, Sartre ayant émis le désir de fonder un comité anti-apartheid français, s’adresse aux chefs de l’ANC à Londres qui l’engagent à écouter Serge Thion pour mener à bien cette entreprise, ce qu’il fit. Les travaux de Serge Thion, sur l’Afrique du Sud, firent finalement l’objet d’une thèse de sociologie en 1967, à Paris, pour un travail sur l’Afrique du Sud qui fut publié en 1967 aux éditions du Seuil sous le titre Le Pouvoir pâle.

 

L’étape suivante de son parcours d’intellectuel anticolonialiste le mène à Saïgon : Par pacifisme, il refuse d’accomplir son service militaire dans les rangs et grâce à son statut d’étudiant, est affecté, à sa demande expresse, comme coopérant au Viet-Nâm qu’il rejoint en 1967. Il y collabore, comme à son habitude, avec les forces rebelles à l’Occident ; en mai 68, il déserte et saute dans le dernier avion pour Paris où il rejoint ses copains en révolte. Poursuivi par la gendarmerie, il est réincorporé de force et renvoyé en Indochine pour y accomplir la fin de son contrat, à Phnom Penh, cette fois-ci. Fort de son esprit encyclopédique, il profite de ce séjour plus calme pour engranger des connaissances peu courantes sur cette région. Il devient alors spécialiste de ces pays et publie plusieurs livres (des courtisans aux partisans, Paris, Gallimard, 1970, Khmers Rouges, Paris, Albin Michel, 1981, Watching Cambodia, Bangkok, 1995) et d’innombrables articles (cette bibliographie se trouve sur les sites indochinois spécialisés). Au cours des années 1970, sous l’influence de son ami Pierre Guillaume, situationniste et proche de Debord, il découvre les travaux de Paul Rassinier sur les camps de concentration et l’idéologie qui était en train de se construire autour de ce thème dès la fin de la guerre.

 

A l’extrême fin des années 70, il joue un rôle essentiel dans l’éclosion de l’ « affaire Faurisson ». A sa suite, d’autres intellectuels de gauche se convaincront du bien-fondé de son intervention qui lui valut par la suite une exclusion totale du monde universitaire français, et ensuite international. Malgré cet ostracisme, il continue à jouir en France et ailleurs de son aura de militant de la guerre d’Algérie puis des divers mouvements de décolonisation et de lutte contre la ségrégation raciale. Quant à la valeur de ses travaux de recherche, nul n’a jamais osé la mettre en doute et il jouit encore aujourd’hui d’une renommée internationale.

 

En 2000, ses ennemis remportent une victoire indécente en le faisant exclure du CNRS où il était entré en 1971, à son premier retour d’Asie dont il était en train de devenir le spécialiste d’envergure internationale qu’il est resté. Excité, à son habitude, par le combat intellectuel, il se consacre désormais exclusivement au site révisionniste de l’aaargh qui lui coûte beaucoup de travail et peu d’argent : grâce à la retraite de chercheur que le CNRS est obligé de lui verser, il peut aller se livrer à cette activité interdite dans un palace italien où il a loué un appartement face à la mer.

 

Fidèle à son esprit révisionniste, il ne croit guère en la réalité des attentats de New York en 2001 ; l’histoire de ce révisionnisme-là ne l’occupe guère, d’autres le font à sa place et il se contente de participer de tout cœur à leur action ; il en va de même pour le parti des musulmans de France de Mohammed Latrèche auquel il se joint à la fois par fidélité envers les engagements de sa jeunesse en Algérie et parce que Latrèche est un des seuls à Paris à oser afficher ses relations avec lui. Quelques années plus tard, toujours absorbé par le travail de l’aaargh, il rejoint temporairement l’action de Kemi Seba et entre au Mouvement des Damnés de l’Impérialisme. Durant toutes ces années 2000, il met toutes ses forces au service d’une cause qu’il avait découverte dès 1961 (durant l’été, le FLN l’avait envoyé découvrir Gaza que personne ne connaissait à l’époque): la lutte contre le sionisme qui était devenu pour lui, depuis que des Arabes réfugiés sur la plage de Gaza depuis treize ans, lui avait montré ce qui était devenu pour lui le symbole de la lutte anticolonialiste, les clefs de leurs maisons volées par ceux qui allaient devenir ou étaient devenus les « israéliens ». La destruction de l’état d’israël était alors devenu pour lui, pour toujours, le but primordial (c’est vraisemblablement l’une des explications de son engagement indéfectible du côté du révisionnisme cf le chapitre VI de vérité historique, vérité politique, Paris, la Vieille Taupe, 1980 qui expose l’essence de ce rapprochement). Dans cette lutte, depuis la fin des années 1990, il n’a pas eu de plus fidèle alliée que Ginette Skandrani qui a bravé les foudres pour afficher à la fois sa volonté de voir décoloniser toute la Palestine et d’accepter de fréquenter Serge Thion, le seul intellectuel français engagé comme elle contre le sionisme.

 

En 2011, pour des raisons personnelles, il abandonne définitivement le travail de l’aaargh et rentre en France où il meure finalement le 15 octobre 2017 à l’âge de 75 ans.

 

 

 

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