Huit ans après le départ du colonel Mouammad Khadafi, son fils, Saif al-Islam, envisagerait très sérieusement de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Recherché par la Cour pénale internationale pour de supposés crimes contre l’humanité commis sous le régime de son père, à l’occasion de la rébellion de 2011, ce dernier aurait pris sa décision et serait sur le point de l’annoncer de manière officielle.
C’est en tout cas ce qu’ont récemment assuré les officiels du Front Populaire Libyen, hier, à Tunis. Interrogé par le al-Araby al-Jadeed, Khalel Guel a confirmé l’information, assurant que le fils Kadhafi était l’homme par qui l’unité pouvait revenir. « La situation humanitaire est désastreuse et le chemin à suivre n’est pas franchement clair. Aujourd’hui, de nombreux Libyens estiment que Saïf al-Islam est le seul qui puisse remettre les choses en ordre ».
Al-Islam, recherché par la CPI
Retenu captif par une milice de la ville de Zintan durant 6 ans, Saif al-Islam a également été condamné à mort en 2015 par un tribunal de Tripoli. Il sera finalement libéré après avoir reçu l’amnistie de l’un des deux gouvernements libyens en place. Si sa situation actuelle reste floue, les représentants du Front Populaire Libyen on assuré que ce dernier allait bientôt adresser son message à la nation.
Des élections qui seront scrutées avec attention
Considéré comme réformiste, al-Islam a notamment aidé le régime de son père à consolider ses relations avec l’Occident. Maitrisant plusieurs langues, diplômé de la London School of Economics, ce dernier a un certain bagage qui pourrait plaire à l’électorat libyen, et ce, malgré les suspicions de meurtres de protestants en 2011. A la suite de la chute du régime de son père, il passera plusieurs mois en cavale avant d’être rattrapé en tentant de passer au Niger.
Les élections de cette année sont très attendues en Libye. Si de nombreux observateurs estiment qu’elles pourraient apporter paix et stabilité, l’ONU elle, semble avoir quelques réticences. Selon certains diplomates, il s’agirait même d’une bombe à retardement, puisque milices rivales et gouvernements se faisant face pourraient être amenés à en découdre.