Revue de presse : Press TV (2/2/20)*
Depuis quelques jours, certains sites militaires font état du décollage des bombardiers stratégiques américains B-52 déployés sur la base aérienne US à Diego Garcia en direction du golfe Persique. Al-Masdar News rapporte que « pour la quatrième journée consécutive, les B-52 US, capables de transporter des bombes nucléaires, ont fait leur apparition à proximité de l’espace aérien iranien, « en rangée de deux », « avant de faire demi-tour et continuer en sens inverse »».
Le site spécule en affirmant que ce pourrait être « une simulation des frappes contre l’Iran » : « Ces frappes, si elles ont lieu, impliquerait également Israël, principal agitateur de la région », fait remarquer le site citant des sources russes. .
Et le site d’ajouter : « Les bombardiers stratégiques américains, selon certaines sources, opèrent en couple, et ils effectuent un long vol de plusieurs heures depuis la base aérienne de Diego Garcia dans l’océan Indien, en direction directe du golfe Persique avant de rebrousser chemin. Ces vols n’ont pas été commentés mais les experts estiment qu’il s’agirait des vols de simulation de frappe contre l’Iran. »
Ceci étant, certains observateurs ne voient là qu’une manœuvre un peu vidée de contenu. « Le B-52 tout comme le F-35 n’a jamais fait son baptême de feu. Ce sont des appareils largement médiatisés et dont les capacités sont à l’effet commercial largement hyperbolisés. L’Iran dispose aujourd’hui de systèmes de défense aérienne à longue portée, en état de tir 24 heures sur 24. La DCA iranienne a d’ailleurs bien prouvé de quel bois elle est faite quand en juin dernier, un Global Hawk US s’est aventuré dans le ciel du Sud iranien. Le système de défense antiaérienne iranien est capables de frapper des bombardiers comme le B-52 à des distances allant jusqu’à 200-250 kilomètres, et pour être efficaces, les appareils US n’ont d’autres choix que d’opérer à de telle distance et par conséquent, l’efficacité de ces séances d’entraînement est faible.
Et puis on le sait, le commandement de défense aérienne iranien a l’ordre d’abattre les appareils US, sans préavis ni aucun avertissement, s’ils se mettent à tenter une quelconque infiltration. L’Iran abattra donc les B-52 à l’approche, et il est peu probable que Washington puisse faire quoi que ce soit avec ses appareils à moins de vouloir entrer ouvertement en guerre contre l’Iran, notent les experts cités par Al-Masdar News, lesquels renvoient ensuite à la perspective d’une guerre totale qu’ouvrirait l’Iran contre les États-Unis et leurs alliés dans la région.
« Le 8 janvier dernier, quand l’Iran a pris pour cible la plus grande base aérienne US à Al-Anbar en Irak, son action n’a été qu’une toute petite gifle. L’Iran n’a utilisé aucun missile provenant de ses silos sous-terrains dont personne ne connaît ni le contenu ni l’ampleur, pour frapper la base US. Bien au contraire, ses missiles, moins d’une vingtaine en tout et pour tout, étaient déployés ouvertement, prêts à être lancés deux jours avant, et ce, au vu et au su des satellites US. Au fait, l’Iran s’est bien gardé de surprendre les USA ; s’il ait voulu le faire, les missiles auraient été lancés à partir de ses silos sans avertissement. Et là, le Pentagone n’en serait pas comme aujourd’hui à communiquer à compte-goutte ses morts et blessés. l’Iran avait informé l’Irak qui avait informé les USA, défiant ainsi et encore plus Trump et son arsenal militaire en Asie de l’Ouest », a expliqué la source.
« L’Iran aurait envisagé un plan prévoyant le lancement simultané de centaines de missiles contre toutes les bases militaires américaines dans les pays entourant l’Iran, au Levant et ailleurs, si les USA avaient riposté le 8 janvier. Tous les alliés de l’Iran au Moyen-Orient auraient été impliqués et les alliés des USA auraient été frappés directement. C’est ce scénario prévisible que s’est évité l’Amérique en choisissant d’être humiliée et de saigner à Aïn al-Assad. Or ce scénario peut se reproduire à tout instant », relève la source.
« Aucun pays ou armée du Moyen-Orient n’a osé défier les USA, notamment lorsque ceux-ci y ont déployé des dizaines de milliers de militaires et d’effectifs. Seul l’Iran s’oppose directement à l’hégémonie et à la puissance militaire des USA. Et avec lui tout l’Axe de la Résistance qui s’impose là a un équilibre de la peur et une politique de dissuasion sur les USA au Moyen-Orient. Il y a deux jours l’Iran annonçait d’ailleurs le départ de sa flotte de guerre dans l’ocean Indien là où il a tenu en décembre 2019 quatre jours d’exercices navals avec la Chine et la Russie. Les B-52 à Diego Garcia peuvent encore attendre. Tôt ou tard ils reprendront le même chemin que l’USS Abraham Lincoln.
*Source : Press TV