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19 décembre 2024

Journalisme et propagande


Publié par Gilles Munier sur 19 Septembre 2020,

Les fausses nouvelles sur l’Iran, la Russie et la Chine sont le pain quotidien du journalisme américain.

Par Moon of Alabama (revue de presse : Le Saker francophone – 15/9/20)*

Régulièrement, les « services de renseignement » et les « fonctionnaires » américains produisent de fausses déclarations sur tel ou tel pays « hostile ». Les médias américains continuent de diffuser ces affirmations même si elles n’ont aucune logique ni aucun sens.

Le 27 juin, le New York Times et le Washington Post ont publié de fausses nouvelles sur les prétendus paiements russes aux talibans pour qu’ils tuent des troupes américaines.

Les histoires ont été publiées à la une des médias.

Deux semaines plus tard, il a été prouvé que l’histoire n’avait aucun fondement :

L’histoire était évidemment une connerie mais cela n’a pas empêché les Démocrates du Congrès, y compris l’escroc du «Russiagate» Adam Schiff, de faire du foin à ce sujet et d’appeler à des briefings immédiats et à de nouvelles sanctions contre la Russie.

Juste un jour après la publication de l’accusation principale, disant que Trump avait été informé des «renseignements», celle-ci était mort-née. Le Directeur du renseignement national, le Conseiller à la sécurité nationale et la CIA ont publiquement rejeté cette affirmation. Puis le reste de l’histoire a commencé à s’effriter. Le 2 juin, une semaine seulement après son lancement, l’histoire a été déclarée morte. …

Le NYT a cité l’acte de décès de l’histoire originale, évoqué ci-dessus, à la page A-19.

Hier, le commandant des forces américaines au Moyen-Orient a enfoncé un pieu dans le cœur du cadavre de l’histoire originale :

Deux mois après que les hauts responsables du Pentagone se sont engagés à savoir si le gouvernement russe avait soudoyé les talibans pour tuer des militaires américains, le commandant des troupes de la région a déclaré qu’un examen détaillé de tous les renseignements disponibles n’avait pas été en mesure de corroborer l’existence d’un tel programme.

« Cela n’a tout simplement pas été prouvé avec un niveau de certitude qui me satisfait », a déclaré le général Frank McKenzie, commandant du Commandement central américain, à NBC News. McKenzie supervise les troupes américaines en Afghanistan.

Mais, comme un clou chasse l’autre, d’autres  nouveaux zombies ressuscitent. La sténographe des « renseignements » à Politico, Natasha Bertrand, a produit cette affirmation absurde :

Le gouvernement iranien examine une tentative d’assassinat contre l’ambassadeur américain en Afrique du Sud, selon des rapports des services de renseignement américains, et selon un responsable du gouvernement américain familier avec la question et un autre responsable qui a vu les renseignements.

La nouvelle du complot survient alors que l’Iran continue de chercher des moyens de riposter à la décision du président Donald Trump de tuer un puissant général iranien au début de cette année, ont déclaré les responsables. Si elle est avérée, elle pourrait considérablement aggraver des tensions déjà sérieuses entre les États-Unis et l’Iran et créer une énorme pression sur Trump pour qu’il riposte – peut-être au milieu d’une saison électorale tendue.

Les responsables américains sont conscients d’une menace générale contre l’ambassadrice, Lana Marks depuis le printemps, ont déclaré les responsables. Mais les renseignements sur la menace pesant sur l’ambassadrice est devenue plus précise ces dernières semaines. L’ambassade iranienne à Pretoria est impliquée dans le complot, a déclaré le responsable du gouvernement américain.

L’ambassadrice Lana Marks est connue pour vendre des sacs à main hors de prix et pour ses dons à la campagne de Trump. Pour l’Iran, elle n’a aucune valeur politique ou symbolique. Il est impensable d’imaginer que l’Iran puisse attaquer une telle cible.

En janvier, les États-Unis ont assassiné le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad. Soleimani a dirigé les campagnes extérieures des forces iraniennes Qods. C’est lui qui a orchestré la campagne qui a vaincu État Islamique. Sa position mythique et symbolique pour l’Iran et la résistance au Moyen-Orient dépasse celle de toute personnalité américaine.

Il n’y a tout simplement personne dans la hiérarchie militaire ou politique américaine qui puisse être considéré comme son égal. L’Iran a donc annoncé qu’il prendrait d’autres moyens pour se venger de l’assassinat de Soleimani.

En réponse immédiate à l’assassinat de Soleimani, l’Iran avait lancé une attaque de missiles de précision contre deux bases américaines en Irak. Il a également annoncé qu’il s’assurerait que l’armée américaine quitte le Moyen-Orient. Ce programme bat actuellement son plein alors que les bases américaines en Irak subissent à nouveau des attaques quotidiennes de missiles :

Plus de huit mois après qu’un tir de barrage de roquettes a tué un mercenaire américain et blessé quatre militaires américains à Kirkouk, en Irak, des milices continuent de cibler des bases militaires américaines dans ce pays, et la fréquence de ces attaques a augmenté.

« Nous avons eu plus d’attaques de tir indirectes autour et contre nos bases au premier semestre de cette année qu’au premier semestre de l’année dernière », a déclaré le général Frank McKenzie, commandant du Commandement central américain. « Ces attaques ont été plus importantes. »

Les commentaires de McKenzie sont venus quelques heures à peine après avoir annoncé que les États-Unis réduiraient leur présence en Irak de près de moitié d’ici la fin septembre, avec environ 2 200 soldats quittant le pays.

Il y a quelques heures à peine, deux roquettes Katyusha ont été tirées contre l’ambassade américaine dans la zone verte de Bagdad. Deux convois britanniques / américains ont également été attaqués. La défense aérienne américaine a abattu les missiles, mais son tir anti-missile ne fait que mécontenter davantage la population irakienne.

Ces attaques sont encore limitées et conçues pour ne pas causer de pertes importantes. Mais elles continueront d’augmenter avec le temps jusqu’à ce que le dernier soldat américain soit retiré d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie et d’autres pays du Moyen-Orient. C’est cela, et seulement cela, le châtiment que l’Iran a promis pour se venger de la mort de Soleimani.

Le montage iranien présumé contre l’ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud n’est qu’une autre fausse nouvelle de propagande. Il n’est utile que pour les fanfaronnades boiteuses :

Donald J.Trump @realDonaldTrump – 3:04 UTC · 15 sept. 2020

Selon des rapports de presse, l’Iran pourrait planifier un assassinat, ou une autre attaque, contre les États-Unis en représailles au meurtre du chef terroriste Soleimani, qui a été puni pour avoir planifié une future attaque, assassiné des troupes américaines, et semé la mort et la souffrance. …

… pendant tant d’années. Toute attaque de l’Iran, sous quelque forme que ce soit, contre les États-Unis provoquera une attaque contre l’Iran d’une ampleur 1 000 fois plus grande !

Le danger de ces fausses histoires sur la Russie ou l’Iran est qu’elles pourraient être utilisées pour justifier une réponse en cas d’attaque sous faux drapeau contre les cibles présumées.

Si quelque chose de gênant arrivait à l’ambassadrice Lana Marks, l’administration Trump pourrait utiliser la fausse histoire comme excuse pour répondre par une attaque limitée contre l’Iran.

On sait maintenant que le président américain Donald Trump ment à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Pourquoi un journaliste américain présume-t-il que les agences et les fonctionnaires anonymes qui travaillent sous sa direction sont plus crédibles dans leurs déclarations que Trump lui-même est difficile à comprendre. Pourquoi gober leurs conneries ?

*Source : Le Saker francophone

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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« Gouverner par les fake news » – Un livre à lire pour ne pas mourir idiot.

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