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26 décembre 2024

L’Afrique noire vendue au wahhabisme-saoudien à l’insu de son plein gré ?


L’Afrique noire vendue au wahhabisme-saoudien à l’insu de son plein gré ?

A force de ne point « avoir le courage de se mettre à la mettre à la fenêtre pour se voir passer », nous Africains sommes en train d’être entrainés vers la « fin de l’histoire (cf. Francis Fukuyama) sans réaliser ce qui nous arrive : on a choisi (pour le moment) de livrer l’Afrique à l’Islam sunnite dans la perspective d’une guerre universelle qui a déjà commencé  au Moyen Orient et nous ne nous en rendons pas compte.

Le Président Vladimir Poutine qui défend les intérêts de la Russie quand les chefs d’état africains défendent trop souvent leurs intérêts personnels d’abord, a bien compris le problème et l’a exprimé clairement devant François Hollande lors d’une entrevue inaugurale début juin 2012 à Paris : quel est l’intérêt de s’allier aux musulmans sunnites contre les musulmans chiites ?

C’est ici qu’il nous faut dire quelque chose de la différence entre le wahhabisme-saoudien, surtout porté par des courants islamistes-sunnites et la complexité de l’Islam chiite né en Irak mais dont le centre névralgique est en Iran avec des ramifications importantes en Syrie ou au Yemen du Nord. Qu’est-ce qui peut bien justifier l’alliance surprenante entre l’OTAN et les émirats arabo-sunnites du Golfe Persique qui veulent islamiser à outrance toute l’Afrique en réglant au passage des comptes avec leurs rivaux religieux  chiites (Iran, Syrie, etc …).

 

1.  OTAN / Arabie : attaquer l’Iran pour des raisons géostratégiques ou pour son islam chiite ?

 

Chiisme, en arabe shî’a, C’est-à-dire « le parti d’Ali ». Ce sont les légitimistes de l’islam car ils considèrent que la direction de la communauté musulmane, à la mort du Prophète Mahomet, aurait dû appartenir à Ali (époux de Fatima, l’unique fille de Mahomet) et à ses descendants : les Alides. Ils ont donc toujours refusé d’admettre des dynasties qui ont engendré le Sunnisme : les Omeyyades et les Abbassides. Husayn (626-680), le fils d’Ali et de la fille du Prophète Mahomet, est considéré par les chiites comme un martyr (chahîd) après son assassinat à Karbala. On a vu dans les scènes d’auto-flagellation en Irak tous les ans, que le deuil d’Ali continue d’être commémoré par les chiites. Ali est d’ailleurs considéré comme un imam.

L’Iran a reconnu 12 imams depuis le 16e siècle et ceux-ci ont tous le point commun d’avoir été tués dans des conditions atroces par leurs adversaires. Tous, à l’exception du douzième d’entre eux : Muhamad al Mahdi al Muntazar qui a en effet disparu autour de l’année 874 de notre ère.  L’idée d’un Imam caché est essentielle dans le Chiisme et sans cette clef de lecture, on ne peut comprendre le « succès » de l’Ayatollah Khomeiny au cœur dans l’Iran des années 80’ : Rouhollah Khomeini ou Khomeyni est né le 17 mai 1900 à Khomein (Iran) et mort le 4 juin 1989 à Téhéran.

Le fait que l’Imam soit caché ne veut pas dire qu’il est mort ou qu’il est monté au paradis comme dans la religion chrétienne. Il s’agit d’une disparition voulue par Dieu semble t-il, pour permettre au douzième Imam du Chiisme (Muhamad al Mahdi al Muntazar) de guider les êtres humains de façon mystérieuse. Les Chiites et musulmans assimilés au Chiisme (en Syrie ou ailleurs) attendent la fin des temps et le retour de l’Imam caché, considéré comme le triomphe de Dieu en réalité.

Avec la doctrine de « l’Imam caché », ce qui caractérise le chiisme iranien c’est la croyance au retour (ra’jat), c’est-à-dire qu’Allah va ressusciter pour un temps limité une partie des morts sous la même forme dans laquelle ils étaient avant de mourir (sourate 40 Gafir, le pardonneur, verset 11 : « les infidèles diront : « O seigneur, tu nous as fait mourir deux fois et tu nous as fait revivre deux fois ».

L’explication sunnite (l’islam des Arabes essentiellement) de ce verset du Coran est assez embarrassée. Pour les sunnites Arabes : « La première mort c’est avant la naissance, la deuxième mort celle d’Ici-bas ».  Les sunnites considèrent la croyance dans le retour comme un blasphème. Il y a aussi  la sourate 36, ya – sin : « L’homme dit : Qui va redonner la vie à des ossements une fois réduits en poussière ? Dis : celui qui les a créés une première fois les fera revivre. Il connait parfaitement toute créature ». Ce n’est pas la croyance en la réincarnation des âmes, c’est la résurrection corporelle comme dans le Christianisme. L’âme humaine retourne au corps auquel elle appartenait à l’origine et le corps revient à la vie sous sa forme  et sa structure originelles.

Une autre caractéristique du chiisme au 12 Imams dont 1 Imam est caché après l’assassinat des 11 autres est la notion de taqiya ou la dissimulation : « Quiconque n’observe pas la Dissimulation de protection n’a pas de foi ». C’était dans un but de se protéger : cela veut dire concrètement que les chiites peuvent se dire … sunnites. De plus, dans le chiisme iranien, la souffrance et le martyr engendrent une ferveur et une piété populaires proches du mysticisme.

La révérence du martyr d’Husayn a conduit les chiites qui croient au retour de l’Imam caché à recourir à son « intercession » par des manifestations annuelles très spectaculaires : la mort d’Husayn est assimilé à une « passion » (comme pour le Christ), un sacrifice volontaire et les musulmans qui se flagellent à cette occasion s’associent à la passion.

Il faut bien comprendre que les imams ont tous été victimes de persécutions qui ont causé leur mort, le plus souvent par empoisonnement (comme dans certains pays africains ?). Mais martyrs par excellence, ils auraient eu des pouvoirs de thaumaturges (comme Raspoutine en Russie) qui, après s’être manifestés de leur vivant, se poursuivent dans leurs tombes. Voila pourquoi, le chiisme autorise les ziyâra ou les pèlerinages sur les tombes des martyrs, les marques de vénération dont leurs sépultures ont été très tôt gratifiés. Comme dans le catholicisme, on peut parler en islam chiite d’un véritable « culte des saints » autour de mausolées extraordinaires : Najaf, Karbala, Samarra …etc.

Mais voila, L’islam du wahhabisme-saoudien (qui a formé Oussama Ben Laden), condamne le « culte des saints » et ses différentes manifestations, notamment les visites aux tombes, et ils sont allés jusqu’à détruire certains monuments :

–          A Medine (Arabie saoudite), les Saoudiens wahhabites, en vertu d’une fatwa (un décret religieux irrévocable) délivrée par le cheikh Muhammad al-Tayyib), ont détruit les tombes du cimetière al Baqî où se retrouvés de nombreux personnages célèbres des premiers temps de l’Islam ;

–          Les Talibans, au pouvoir à Kaboul depuis1996, ont contrôlé la presque totalité de l’Afghanistan et ont entrepris la destruction des effigies de Bouddha dans tous le pays pour effacer les traces d’un Afghanistan qui a existé avant l’islam. Le Mollah Omar (l’allié de Ben Laden) devait le 26 février 2001 ordonner, dans un décret, la destruction de toute la statuaire bouddhique en estimant qu’elle était « anti-islamique » et que la faire disparaître était « une injonction de l’islam ».

Comme par hasard, les Talibans pratiquent un islam rigoureux comme en Arabie saoudite, pays dans lequel un grand nombre de statues ont été aussi détruites. Ils ont appliqué et appliquent strictement la charia et les lois coraniques : les photos d’êtres vivants, les films, la télévision et la musique sont interdits; les « châtiments islamiques » publics ont été rétablis (lapidation des adultères, exécutions des criminels et les amputations des voleurs); les jeunes filles n’ont plus été plus éduquées entre 1996 et 2001/2002 et rares ont été les femmes pouvant travailler alors que tous les hommes ont dû porter la barbe. Voila les alliés de l’OTAN à qui on veut livrer l’Afrique noire. La preuve ? Le Mali, pour ne citer que ce pays. Dans quel but ? Mystère !

 

 

2.  Le Chiisme : une galaxie musulmane

contre le wahhabisme-saoudien monolithique

 

Pour beaucoup de chiites arabophones, le lien émotionnel avec l’Iran reste profond. Même les Libanais pro-syriens (présents au Gabon) estiment avoir un lien avec l’Iran. Dans le Golfe arabo-persique, 70% des populations sont chiites. Mais politiquement, ces chiites ne sont pas représentés et ils font partie des exclus qui travaillent dans les zones pétrolières. Au Koweit, ¼ des citoyens est de religion chiite. Le Bahrein, que l’Arabie saoudite voudrait presque annexer  est considéré par l’Iran comme une quasi province iranienne. Normal, 65% de ce micro-état sont des chiites qui croient au retour de l’Imam caché, En Arabie saoudite, les chiites sont regroupés dans la région du Hasa (de la frontière du Koweit à celle du Qatar) annexée autour de 1914 par la future Arabie-Saoudite. Or l’essentiel du pétrole des saoudiens se trouve dans cette zone et 70% des gens qui travaillent sur les champs pétroliers sont des chiites. En Irak, 70% des la population est chiite et le Yemen du Nord est chiite.

La Syrie a une minorité chiite différente du chiisme iranien : les Alaouites qui contrôlent l’essentiel du pouvoir. Les Alaouites, 13% de la population syrienne pratiquent un Islam étonnant car c’est un mélange de « christianisme » et de religions préchrétiennes. Les Syriens alaouites croient en la réincarnation  et ont des fêtes d’origine très différente : des fêtes arabes et persanes. On rencontre dans cet islam la consécration du vin, au cours de la célébration de la messe, et Ali le gendre du prophète se manifeste dans le vin. Ali considéré comme un Dieu par les Alaouites était un Arabe mais celui-ci dans la démarche des Alaouites syriens a reconnu la supériorité intellectuelle des Persans (Iraniens).  Au Liban encore, les Druzes sont des chiites ismaéliens qui divinisent un calife du nom de Hakim. Dans le « catéchisme des Druzes », il faut honorer Hakim comme un dieu, croire que l’âme ne meurt pas et qu’elle passe dans un autre corps en train de naître, il est interdit de révéler les mystères de la religion et pour être admis dans les assemblées secrètes, il faut une initiation. Les Druzes se veulent cachés et invisibles « comme une fourmi noire, sur un marbre noir, dans une nuit obscure ». On assure que c’est pour cela que leurs maisons ou leurs chambres ont deux portes.

 

3.  L’Afrique noire vendue au wahhabisme-saoudien – Vers l’endiguement islamiste d’une  jeunesse africaine tentée de quitter le continent noir ?

 

Les islamistes d’Ansar Dine et d’Aqmi ont saccagé le monument des martyrs de Tombouctou en mai 2012 sans que la communauté internationale ne proteste vraiment.  Après le mausolée d’un saint, un symbole laïc a été pris à partie par les islamistes à Tombouctou.  Les sunnites islamistes sont en train de détruire Tombouctou la seule ville millénaire des Noirs-Africains et pas une protestation de l’ONU ou même de l’UNESCO !? Comment est-ce possible ? Quel est l’intérêt de livrer le Mali et l’Afrique noire aux islamistes sunnites ? Est-ce donc cela la démocratie et les printemps arabo-africains ? On espère que « non » !

Mais l’histoire des relations entre les Africains et les Arabes a de quoi inquiéter.  Si nous ne prenons pas en main, nous pourrions très bien connaitre un sort non enviable : 1 Africain sur 2 est musulman de tendance wahhabisme-saoudien. Pourvu que l’OTAN et les Arabes ne s’entendent pas sur le dos des Africains ! La réponse est dans le camp des Noirs-Africains. Les islamistes du Maghreb pourront-ils empêcher des centaines de millions de jeunes Africains de fuir la misère vers l’Europe ou les USA à l’avenir ? L’histoire le dira !

Dès le 7e siècle les Noirs d’Afrique orientale ont servi de main-d’œuvre dans les plantations d’Irak. Il s’agit d’Africains Bantous selon Vincent Monteuil (L’islam noir, une religion à la conquête de l’Afrique, Paris, Seuil, 1980). Avant les USA, l’Afrique noire a alimenté la société arabo-musulmane en esclaves. Les Africains ont été utilisés pour les travaux domestiques et les femmes africaines comme des concubines ou des nourrices.

L’islamisation de l’Afrique centrale et occidentale aura lieu entre le 11e et le 15e siècles. On ne peut passer sous silence le rôle des trafiquants d’esclaves, ces négriers en terre d’islam. Et on a constaté le mépris des musulmans pour ces Noirs souvent convertis superficiellement coupables de ne pas pratiquer le vrai islam.

Moreau de Charbonneau l’Administrateur français du Sénégal de 1674 à 1677 a témoigné d’un acharnement de Marocains contre les Noirs réputés musulmans « relâchés ». Pour eux, les Africains pratiquaient la religion tout en buvant du vin de palme et de la bière de mil. Les sorciers ou marabouts vendaient des gris-gris, les femmes ne se voilaient ni le visage ni les seins et les hommes dansaient de façon impudique …etc. Charbonneau affirme que les peuples du Soudan occidental (Mali, Niger, …) depuis la conquête musulmane du Maroc ont souffert de toutes sortes d’exactions. Devant le refus d’abandonner leurs coutumes, les Africains ont connu des expéditions punitives marocaines. Les survivants ont souffert d’une telle misère, que nombreux sont ceux qui ont préféré aller se vendre comme esclaves.

Combien de temps l’Afrique devra t-elle encore attendre pour avoir à sa têtes des dirigeants « solides » qui peuvent discuter d’égal à égal avec ceux qui gouvernent la terre ? Qu’avons-nous fait pour avoir des leaders d’une « imbécilité » qui humilie notre « civilisation » depuis cinq siècles ? Jusqu’à quand allons-nous encore tenir ainsi ?

 

Bruno Ben MOUBAMBA

bruno@moubamba.com

+33 – 6 88 12 88 21

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