Novembre 1994
Le miroir de la politique étrganère
S’il y a quelque chose à ajouter au bilan que j’ai fait (cf.”L’Audace” n°8) des sept dernières années de pouvoir en Tunisie, il concernerait tout spécialementla politique étrangère et l’image de la Tunisie dans le monde. Et c’est peut-etre là que nos concitoyens à l’étranger peuvent mesurer l’étendue du désatre national.
La Tunisie qui a ouvert en 1982 ses bras à l’OLP en détresse, a tout fait ces dernières années pour que les dirigeants et les combattants Palestiniens quittent le pays et signent un accord de reddition en bonne et due forme.
L’histoire révèlera un jour que c’est par la pression et le chantage exercés au plus haut niveau du pouvoir tunisien que l”OLP a été acculé à accepter l’inaccétable.
Au plan Maghrébin, la présidence de la Tunisie novembriste a accéléré la decomposition de l’UMA et fait voler en éclats nos espoirs en un Maghreb solidaire et unu. Le spectacle de centaines de marocians terrorisés, humiliés et contraints de quitter la Tunisie cet été, hantera longtemps nos esprits.
Notre pays exerce aujourd’hui la présidence tournante de l’OUA. La médiocrissime gestion du drame Rwandais par laquelle cet exercise a commence fait craindre le pire pour le sort de l’Organisation africaine.
En fait aucun de ses déboires ne doit surprendre ceux qui connaissent les objectifs, le fontionnement et le mode de recrutement de la diplomatie tunisienne. Depuis au moins cinq ans , celle-ci n’a d’autre mission que de pourchasser les opposants au pouvoir et à faire reluire à l’étranger l’image ternie dans son proper pays de sa direction.
Le personnelle plus qualifié pour cela est recruté comme il convient dans les fonds de tiroir des casernes et des commissariats de police . Et quand ce milieu ne répond plus à la demande ou que les apprentis diplomats affichent vite leurs limites, on crée l’ATCE et son armée pléthorique de pseudo-journalistes et vrai supplétifs de la police politique.
. L’image actuelle de la Tunisie à l’étranger est une caricature de ce qu’elle fut il y a une dizaine d’années meme sous un Bourgguiba malade.Elle est une aberration par rapport à ce qu’elle devrait etre.
Et l’on cherche vainement dans le personnel qui a la haute charge de defender les intérets de notre pays à l’étranger, un homme ou une que femme qui ait la stature d’un ministre des affaires étrangères ou d’un amabassadeur. Le pays en a produit pourtant et des meilleurs.
Que l’on ne s’étonne pas alors de cette inquiétante absence à l’étranger ou que notre passeport soit devenu si suspect aux yeux de tous.
Que l’on ne s’étonne pas non plus que les tunisiens à l’tranger choisissent d’opter par milliers pour la nationalité de leur pays d’accueil. Phénomène nouveau que l’arrivée à l’age de lamajorité des enfants des premiers émigrés ne saurait seule expliquer.
Il y a néanmoins un espace à l’étranger ou la Tunisie novembriste se trouve en permanence bien placée. C’est celui des organisations humanitaires.Elle est dans les preoccupations d’Amnesty International par exemple et risqué de le demeurer longtmps. Ce succès, nous le devons au 7 novembre, quoique l’on aurait bien voulu sans passer.
Ahmed Manai
Président de la Coordination pour la Défense des Libertés en Tunisie