La guerre économique de l’Occident contre la Russie affectera, d’une manière ou d’une autre, les intérêts de la majeure partie de l’humanité : certains en souffriront et d’autres en profiteront. Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine, a livré une analyse de classe de l’impact des sanctions anti-russes sur l’économie mondiale à l’antenne de l’émission “60 Minutes”. (traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)

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Youri Afonine a cité les résultats d’une récente enquête menée par Ipsos, une société internationale de sondages. Selon l’enquête, l’inflation est désormais la préoccupation numéro un des citoyens du monde entier. Et au cours des six derniers mois, cet indicateur a fortement augmenté. En janvier 2022, la hausse des prix était la principale préoccupation de 20 % de la population mondiale. Aujourd’hui, elle est montée à 38%. C’est la principale préoccupation de l’humanité aujourd’hui.

La tentative de l’Occident d’exclure la Russie de l’économie mondiale a entraîné une hausse significative des prix de presque tous les biens et services les plus essentiels. Même le pays le plus riche, les États-Unis, montre aujourd’hui des signes de récession économique, même s’ils tentent de faire bonne mine avant les élections. En Europe, beaucoup disent carrément que les sanctions anti-russes n’ont pas l’effet escompté : elles n’ébranlent pas du tout la Russie, mais mettent l’Europe elle-même en faillite. Ce point de vue a été exprimé, notamment, par le président hongrois Viktor Orban. Le premier vice-président du Parti communiste russe a noté que les élites nationales antimondialistes, dont Orban est le représentant, adoptent une position plus sensée que les mondialistes. On peut affirmer qu’à peu de choses près, Trump et Merkel ont tous deux appartenu à de telles élites nationales : ils n’auraient probablement pas essayé de punir la Russie au détriment du bien-être de leurs propres citoyens. Mais, aujourd’hui, les États-Unis sont dirigés par des mondialistes, et ils imposent un programme mondialiste à l’Europe – au détriment des peuples européens.

Aujourd’hui, presque chaque personne active sur la planète paie le prix de la guerre économique de l’Occident contre la Russie, a déclaré Youri Viatcheslavovitch. Il le paie avec une forte augmentation du coût des services publics, du carburant et de l’alimentation. Mais, les capitalistes qui font commerce de tout cela en profitent. L’attaque contre la Russie s’avère être un vol colossal des travailleurs et un profit pour les capitalistes. Et notre tâche consiste à aider les travailleurs du monde entier à comprendre que la guerre économique de l’Occident contre la Russie n’est pas dans leur intérêt. Ils doivent se battre pour mettre un terme à cette guerre.

Aujourd’hui, a déclaré Youri Afonine, le slogan devrait être : prolétaires de tous les pays, unissez-vous dans la lutte contre les sanctions anti-russes ! Et lorsque cette unité se fera, il sera possible de poser la question du renversement de l’ensemble du système capitaliste, qui génère les crises, la faim et la pauvreté. Un système qui conduit à une polarisation accrue du monde – la division entre le “milliard d’or” et une humanité de deuxième ou troisième classe.

Où la Russie doit-elle chercher des alliés ? Youri Afonine a raconté que récemment, Viatcheslav Tetekin du parti communiste russe s’est adressé au 15e congrès du parti communiste d’Afrique du Sud. Il a exposé la position du KPRF sur l’opération militaire spéciale en Ukraine, et les arguments de notre parti ont été pleinement soutenus par les délégués du congrès. Le chef du Congrès national africain au pouvoir, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, était présent au congrès et a lui aussi sympathisé avec la position de la Russie. Cela reflète l’état d’esprit général en Afrique, où le conflit en Ukraine est considéré comme une lutte de la Russie contre les anciennes puissances coloniales qui font désormais partie du bloc de l’OTAN. La grande majorité des pays africains ont refusé de soutenir un boycott économique de la Russie. Une réception organisée par notre ministère des affaires étrangères le 25 mai pour marquer la Journée de l’Afrique a réuni 43 ambassadeurs africains sur les 44 accrédités à Moscou. Entre-temps, sur les 54 chefs d’État et de gouvernement africains, seuls trois ont accepté de participer à une vidéoconférence collective avec Zelensky.

De toute évidence, l’isolement international de la Russie a échoué : la Chine et l’Inde, l’Afrique et l’Amérique latine ne prennent pas part à la guerre de l’Occident contre la Russie. C’est plutôt l’Occident qui s’est isolé, a souligné Youri Viatcheslavovitch, alors que la Russie a de nombreux partisans dans sa lutte anti-impérialiste. Il a rappelé une date importante : il y a 75 ans aujourd’hui, le premier festival mondial de la jeunesse et des étudiants a débuté à Prague. Des festivals ont également eu lieu en URSS, en 1957 et en 1985. Et en 2017, grâce au rôle organisationnel actif des communistes russes et des membres du Komsomol, le festival a eu lieu en Russie – à Moscou et à Sotchi. Déjà après l’annexion de la Crimée, après le début des sanctions occidentales contre la Russie – 10 000 jeunes du monde entier sont venus nous voir, montrant leur unité avec notre pays. Et aujourd’hui, les jeunes de gauche ont exprimé leur solidarité avec la lutte anti-impérialiste de la Russie. Nous devons continuer à coopérer avec le mouvement international de gauche anti-impérialiste, a résumé Youri Afonine : c’est notre allié dans la transformation du monde, qui rendra le monde multipolaire, plus juste et plus sûr.