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23 décembre 2024

Dissolution des Soulèvements de la Terre, et maintenant ?


Plutôt que de dissoudre le soulèvement du climat, le Darmarin préfère dissoudre ceux qui le dénoncent, c’est lus facile  GHS
Soulèvements de la ter…miné ? Officiellement dissout mercredi matin en conseil des ministres, le collectif des Soulèvements de la Terre (SLT) a annoncé avoir saisi le Conseil d’Etat.

«Nous sommes les Soulèvements de la Terre», répétaient les syndicalistes, politiques et activistes écologiques rassemblé·es ce mercredi en fin d’après-midi sur le parvis du Conseil d’Etat, venu·es dire leur opposition à la dissolution des Soulèvements de la Terre quelques heures plus tôt.

Raphaël Kempf et Ainoha Pascual, avocat·es du collectif, ont annoncé saisir la plus haute juridiction administrative pour faire appel de la décision. Le collectif veut employer la procédure d’urgence de référé-liberté, au titre de l’atteinte à la liberté fondamentale d’association. Facilitée par la loi contre le séparatisme, la procédure de dissolution pourrait aussi être remise en cause au niveau européen devant la Cour européenne des Droits de l’Homme.

La dissolution interdit aux membres du collectif de participer au maintien ou à la reconstitution du groupement et d’utiliser tout ce qui se rapporte à son identité (logo, slogans, symbole, réseaux sociaux…). Par ailleurs, la dissolution va permettre une surveillance accrue des militant·es proches du mouvement ; la loi sur le renseignement de 2015 ayant facilité le recours à des techniques spéciales par les services de renseignement. La décision du Conseil d’Etat devrait intervenir dans les 48 heures après sa saisine en référé-liberté.

Plus de 150 rassemblements de soutien ont été organisés hier en France, comme ici à Paris sur la place de l’Hôtel de ville. © Vert / Alban Leduc

«À travers la dissolution, le gouvernement a fait le choix de l’autoritarisme», a martelé Raphaël Kempf, avocat des SLT. Présente en France à l’occasion du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, la Suédoise Greta Thunberg s’est jointe à la mobilisation devant le Conseil d’Etat, soulignant l’importance du «droit de manifester et de défense de la vie».

«Mettre sur le même plan les terroristes et des activistes du climat, c’est une dérive sans précédent», jugent également à l’unanimité les leaders politiques de gauche. Rassemblés quelques heures plus tard sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, ils ont successivement pris la parole pour assurer leur soutien au mouvement et exprimer leurs inquiétudes. «C’est quoi la suite ? Le gouvernement va pouvoir dissoudre l’intersyndicale après une simple manifestation. Et pourquoi pas dissoudre la FNSEA [Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, NDLR] qui dépose du fumier devant les préfectures ?», demande Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV).

Plus de 150 rassemblements de soutien ont été organisés mercredi soir à travers la France. Les Soulèvements de la Terre appellent déjà à de nouvelles mobilisations mercredi prochain.

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