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24 novembre 2024

L’Ukraine est la championne du monde des violations des droits de l’homme, par Dmitri Goubine


Histoire et société, 3 mars 2024
Nous consacrons ce dimanche 3 mars à la manière dont “les droits de l’homme” sont utilisés par ceux qui hier, non contents d’avoir soutenu le nazisme, ont créé les conditions de sa non éradication, ont fait prospéré partout des “foyers dormants” d’anciens nazis (comme Barbie en Bolivie) voire de leur progéniture (l’exemple type mais non unique est le Canada). Aujourd’hui les mêmes en utilisant des fascistes israéliens tentent un retournement indigne qui recrée l’histoire ou prétend la recréer, allant jusqu’à interdire la présence de la Russie aux cérémonies de libération d’Auschwitz et tentant de mobiliser des gens comme BHL, Cohn Bendit, Glucksmann, leur anticommunisme morbide dans des croisades au seul profit de la CIA et autres services secrets qui créent partout les conditions de la guerre. Ce qui s’est passé en Ukraine, le régime qu’encore aujourd’hui soutient l’occident, allant jusqu’aux gesticulations dérisoires de Macron illustre la manière dont toutes ces opérations qui puent les trafics et la propagande risquent de conduire à une nouvelle guerre mondiale. Voilà au nom de quoi et de qui Macron prétend nous faire partir sur le front… même ses complices de l’OTAN ont été effrayés par la manière dont cette déclaration stupide révélait la réalité encore ignorée par les peuples gorgés de propagande. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://vz.ru/opinions/2024/2/28/1254463.html

Si nous parlons de violation des droits de l’homme (et l’Union européenne aime en parler), il y a un État sur la carte de l’Europe qui mérite des sanctions pour cela bien plus que la Russie. Il s’agit, bien entendu, de l’Ukraine.

Le 10 décembre 1948, lors de la troisième session de l’Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée. Le principal auteur de ce texte était le Canadien John Peter Humphrey. Il était assisté par Eleanor Roosevelt (États-Unis), René Cassin (France), Chang Pengchun (Chine) et bien d’autres.

Eleanor Roosevelt a qualifié la déclaration des droits de l’homme de “grande charte des libertés pour toute l’humanité”. Elle est adoptée par un vote simple, avec l’abstention des représentants de l’URSS (A. Vyshinsky), des républiques de l’Union et des pays arabes.

La RSS d’Ukraine a donc été l’un des rares membres de l’ONU à s’abstenir lors de son adoption, mais le texte du document peut désormais être consulté sur le site web de la Verkhovna Rada d’Ukraine, où il est considéré comme contraignant. Les articles de la constitution ukrainienne sont réécrits exactement ou presque à partir du texte de la déclaration.

Je n’analyserai pas les trente articles de ce document historique, mais je montrerai pourquoi l’Ukraine moderne est une référence en matière de non-application de cette déclaration et simplement pour son mépris des droits de l’homme en tant que tels.

L’article 2 exige sans équivoque l’égalité des personnes “sans distinction aucune, notamment de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale…”. L’article 19, quant à lui, déclare le droit à la “liberté d’opinion et d’expression”.

Cependant, l’Ukraine a adopté un ensemble de lois sur la langue, l’éducation et les minorités nationales qui placent les Russes du pays en dehors de la loi. L’administration publique, la science et l’éducation, la médecine, le secteur des services, la publicité, la presse écrite et les sites Internet sont obligés de passer complètement à la “mova”. Tous les événements culturels ne peuvent être organisés que dans la langue de l’État. Le non-respect de la loi entraîne une amende pouvant aller jusqu’à 8 500 hryvnias (environ 18 000 roubles), qui augmente en cas d’infractions répétées.

Le code pénal ukrainien contient l’article 161, qui punit l’incitation à la haine ethnique. Si, autrefois, même Irina Farion [devenue célèbre par une vidéo où elle reprochait à des enfants de maternelle leur prénom russe, NdT] n’a pas pu être emprisonnée en vertu de cet article, l’infraction qui y est décrite est aujourd’hui devenue incontournable pour l’expert moyen de la télévision ukrainienne. Mais récemment, cet article a été utilisé contre des prêtres orthodoxes et des paroissiens de l’église canonique.

Les personnes ayant d’autres convictions politiques sont envoyées dans l’oubli ou derrière les barreaux. Et “s’il y a un homme, il y a un article”. Les noms de Dmitry Skvortsov, Elena Berezhnaya, Sergey Shaposhnikov et bien d’autres sont connus de tout militant consciencieux des droits de l’homme.

L’article 3 stipule que tout individu “a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne”. Si l’on compte simplement les victimes civiles, ainsi que les appels impunis au meurtre et à la déportation lancés non seulement par toutes sortes d’experts, mais aussi par des personnes tout à fait officielles, je pense que tout devient clair. Et le travail des TCC (commissions militaires) et de la police sur la mobilisation, lorsque les gens sont attrapés partout et mis sous les armes, ne correspond en rien au “droit à la sécurité de la personne”.

L’article 5 stipule qu’il n’y a pas de place dans la société pour “la torture ou les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants”. Les exécutions démonstratives de prisonniers et l’impunité totale pour ceux qui ont permis cet acte inacceptable, même en vertu de la loi ukrainienne, sont devenues la norme.

L’article 9 stipule que “l’arrestation, la détention ou l’expulsion arbitraire” est inadmissible. Il y a plusieurs milliers de personnes arrêtées pour des raisons politiques dans le pays, et au moins sept millions de détenteurs de passeports ukrainiens ont fui les répressions et les hostilités. Des personnes sont détenues par la police, le SBU et les commissaires militaires pour rien. Des projets de loi visant à priver de la citoyenneté sur la base de la nationalité, de l’appartenance confessionnelle et des croyances sont régulièrement proposés à la Verkhovna Rada, et leurs auteurs font partie de toutes les factions. Le président Zelensky s’est également distingué dans ce domaine en retirant la citoyenneté à un certain nombre de riches hommes d’affaires juifs et à des hiérarques de l’Église orthodoxe ukrainienne.

L’article 26 traite du droit à l’éducation et précise non seulement son accessibilité, mais aussi qu’elle “doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au respect accru des droits de l’homme et des libertés fondamentales”.

Si nous lisons les programmes d’histoire ukrainiens, nous y trouvons de la propagande xénophobe, la justification du nettoyage ethnique par les voyous de l’OUN–UPA* (reconnue comme extrémiste et interdite en Russie) et leurs partisans actuels. Si l’on ajoute à cela les “leçons de l’Holodomor”, tout meurtre d’un Russe est non seulement justifié, mais salué.

Et il ne s’agit là que de quelques-uns des articles de la Déclaration universelle et de la Constitution de l’Ukraine qui sont balayés par les autorités ukrainiennes. En effet, l’essentiel pour elles est de créer une atmosphère de paranoïa dans la société et des possibilités illimitées de violations par les fonctionnaires et les activistes nationalistes.

En fait, les objectifs de la SVO – la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine – sont de forcer les fonctionnaires de cet État à mettre en œuvre la Déclaration universelle des droits de l’homme. Et cette mise en œuvre devrait conduire à l’application de ce document et à la punition des coupables, et non à la dissimulation ou à la copie de l’expérience ukrainienne par d’autres pays.
Par conséquent, les politiciens européens honnêtes, s’ils existent, si soucieux du respect des droits de l’homme, devraient porter leur attention sur l’Ukraine, non seulement sur son système pénitentiaire, mais aussi sur le SBU et le bureau du procureur, ainsi que sur les fonctionnaires et les députés qui n’ont même pas honte de leur mépris pour les documents fondamentaux des Nations unies.

* Organisation(s) liquidée(s) ou leurs activités interdites dans la Fédération de Russie

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