Libye : le blues de Sarkozy et de l’OTAN par Allain Jules
11 août 2011
Libye : Le blues de Sarkozy et de l’OTAN
Rasmussen et Sarkozy
Vous avez remarqué que les médias ne parlent plus de la Libye ? Et même de l’Afghanistan les guerres de Sarkozy ? Normal, l’échec est retentissant et, nos amis n’ont plus rien à se mettre sous la dent. Et pourtant, l’OTAN poursuit ses massacres. Sa dernière œuvre macabre s’est passée, hier, à Sabha. Sarkozy, lui, est resté se dorer au soleil pendant que les deux soldats récemment tués par des « tirs amis » en Afghanistan n’ont pas bénéficié, à Paris, ce jour, d’un hommage digne. MM. Nicolas SARKOZY et Anders Fogh RASMUSSEN, Secrétaire général de l’OTAN, sont des losers…Ambiance.
OTAN en emporte le vent.
–
L’OTAN poursuit son génocide. Cette fois-ci, elle a largué huit bombes dans des zones civiles à Sabha, ville de l’ouest libyen. Pour l’instant, nous n’avons pas encore le nombre de morts. Une tragédie se joue en Libye, sous un silence étourdissant. Sabha était soupçonnée, dans les années 1980, d’être le siège où la Libye développait son programme nucléaire. Il y a sur place, une base militaire. En raison des bombardements, les familles survivantes ont quitté la ville, puisque, auparavant, l’OTAN a détruit toutes les centrales électriques et les stations de maintenance d’approvisionnement d’eau et de gaz. Ce n’est plus la guerre, mais du terrorisme simplement. Vous avez dit protection des civils ? C’est ainsi que les renégats de Benghazi nous annonceront demain, qu’ils ont pris la ville après d’âpres combats qui n’ont jamais eu lieu. Comment peuvent-ils eux-mêmes s’y installer alors que le minimum vital n’existe plus puisque les dépôts de denrées alimentaires ont aussi été détruits ?
C’est donc la résurrection de Kamis Kadhafi. Ça n’est pas le premier cas de désinformation dans l’affaire libyenne. Cela a commencé avec les annonces fracassantes de notre porte-avions envoyé sur zone, suivi de l’armada occidentale. C’était il y a cinq mois. On devait ramener le scalp de Kadhafi sous quelques jours. En fait trois porte-avions amenés pour la curée sont déjà rentrés et le Charles de Gaulle abandonne aussi l’affaire et ralliera demain piteusement Toulon, ce qui n’empêchera pas notre président d’aller l’applaudir alors qu’il revient bredouille, que le bateau et ses avions sont usés jusqu’à la corde et que l’opération a dévasté le budget de la Marine pour des années avec des centaines d’opérations aériennes, des largages de milliers de bombes, de missiles, qui n’auront servi à rien. Sinon à démolir la moitié d’un pays dont tous les économistes attestent qu’il se classait au troisième rang des états africains, où l’islamisme n’avait pas gagné et qui tentait d’aider nombre de pays d’Afrique à sen sortir. Certes son dirigeant n’a pas toujours été un ange. Mais combien sont-ils à pouvoir lui donner des leçons au sein des dizaines de dictatures d’Afrique. Sans compter le Moyen-Orient où la moitié des femmes vivent claquemurées sous leur voile intégral ou en Syrie où un chef d’État assassine chaque jour sa dizaine d’opposants en ricanant à la face du monde.
Mais l’Occident de la bien-pensance avait décidé de soutenir le camp des opposants de Kadhafi, en déroulant les tapis rouges à ses dirigeants autoproclamés du CNT de Benghazi qui viennent de révéler leur vrai visage ces jours derniers, une bande hétéroclite qui avait signé le pacte des loups. La victoire se faisant attendre, ils ont commencé à se déchirer entre eux. En assassinant leurs maitres de guerre, un général et ses deux colonels et pire, en se faisant hara-kiri il y quelques jours, la presse n’en a presque pas parlé mais le CNT n’a pourtant plus de gouvernement. Les voraces se mangent entre eux et personne au monde ne sait plus où sont le pilote et l’équipage du CNT. Et dire que toute cette troupe a été adoubée par les chancelleries du monde entier. Mais on a tous des excuses. La révolution libyenne était aux mains de Dieu, pardon BHL, enfin un peu « largué » ces temps-ci, obligé de se cantonner au rôle de garde-champêtre de service qui tambourine régulièrement que la bien-pensance occidentale parvient à vaincre Kadhafi, symbole de tous les maux, empêcheur de tourner en rond de toutes les pseudo révolutions arabes. Mais voilà, la révolution dévore ses enfants. L’histoire en a donné l’expertise à la France. Apprenons à ses adeptes à la manier avec circonspection et réflexion plutôt qu’à les pousser à se l’offrir au prix du sang.
Sarkozy, fermez le ban !
Le fleuron de notre Défense rentre donc de deux campagnes qui sont deux défaites. En Afghanistan, cet hiver, la campagne Agapanthe n’a absolument pas découragé les talibans et ceux-ci ont fait leur cinquantaine de morts au cours du mois écoulé au sein des troupes de l’OTAN dont plusieurs parmi nos soldats. On arrête d’ailleurs « les frais » et on rentre à la maison en laissant le pays aux mains des islamistes.
On avait donc confié à la « va-vite » à notre porte-avion le soin d’être le fer de lance de la coalition contre Kadhafi, le nouveau diable désigné à toutes les vindictes. L’affaire devait être pliée en deux temps et trois mouvements d’avions. Ca a duré cinq mois, on a effectué des milliers de sorties aériennes, des milliers de bombardements, des centaines de tirs de missiles les plus sophistiqués et on ne ramène pas le scalp de Kadhafi mais un bateau qui mettra un an à s’en remettre, des équipages épuisés et on détournera pudiquement le regard sur le déficit budgétaire colossal pour la Marine et la Nation que cette sinistre expédition a engendré. Et les médias restent discrets sur la destruction de cibles civiles en Libye et les victimes collatérales dans les populations.
Voilà le résultat « d’un coup de sang » de nos dirigeants, qui ont l’excuse de s’être fait conseiller par une nouvelle éminence grise écervelée, BHL, le nouveau maître de la bien pensance occidentale, qui n’en peut plus de faire adouber ses nouveaux copains de Benghazi qui ne sont qu’une bande hétéroclite de brigands n’ayant rien trouvé de mieux que d’assassiner leurs chefs de guerre et de se faire hara kiri dans la foulée. Car aucun média ne le dit encore de manière trop ouverte, mais le CNT de Benghazi n’existe plus et ses révolutionnaires fantoches s’entredéchirent après s’être auto-liquidés. La catastrophe militaire se double à présent d’une catastrophe diplomatique. C’est un cauchemar. Que diable allaient faire nos marins dans cette galère. Fermez le ban !