Donné pour capturé, Seif al-Islam refait surface à Tripoli par Al Faraby
23 août 2011
Libye : donné pour capturé, Seif al-Islam refait surface, confusion à Tripoli
mardi 23 août 2011 , par La Rédaction
Seif al-Islam, l’influent fils de Mouammar Kadhafi, donné pourtant pour capturé par la rébellion, a fait une apparition dans la nuit de lundi à mardi, renforçant le sentiment de confusion régnant à Tripoli depuis le lancement samedi d’une offensive rebelle.
Le deuxième fils du dirigeant libyen, dont la rébellion avait annoncé l’arrestation lundi, a invité en pleine nuit quelques journalistes à le rejoindre à Bab Al-Aziziya, le complexe résidentiel de son père à Tripoli. « Je suis là pour démentir les mensonges », a-t-il indiqué aux journalistes emmenés sur place à bord d’une voiture blindée. « Tripoli est sous notre contrôle. Que tout le monde soit rassuré. Tout va bien à Tripoli », a indiqué Seif al-Islam.
Agé de 39 ans, il a été longtemps présenté comme le futur successeur de son père et a toujours joué un rôle de porte-parole du régime. Il est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité commis en Libye depuis le 15 février, date à laquelle a éclaté la rébellion qui s’est ensuite transformée en conflit armé. Dans la nuit de dimanche à lundi, le procureur de la CPI avait confirmé son arrestation indiquant avoir reçu « des informations confidentielles ».
Dans le complexe résidentiel, Seif al-Islam était attendu par quelques dizaines de sympathisants qui brandissaient son portrait et celui de son père et agitaient des drapeaux libyens. Son frère Mohamed, dont la rébellion avait également annoncé l’arrestation lundi, s’est échappé, a indiqué dans la nuit un haut responsable des rebelles à Benghazi, fief des insurgés dans l’est du pays.
Selon Seif al-Islam, les forces loyales au régime ont fait subir de « lourdes pertes aujourd’hui aux rebelles qui prenaient d’assaut » Bab Al-Aziziya. Les rebelles ont lancé une offensive samedi soir sur Tripoli, appuyés par des combattants arrivés par la mer de l’enclave de Misrata (214 km à l’est de la capitale) et à partir de dimanche par des combattants de l’Ouest, entrés dans la capitale pratiquement sans résistance de la part des forces pro-Kadhafi.
Des affrontements ont eu lieu lundi toute la journée dans plusieurs quartiers du centre-ville, selon des témoins qui ont fait état de la présence de tireurs embusqués pro-régime sur le toit d’immeubles. Les rebelles ont pris le contrôle des locaux de la télévision d’Etat, qui a cessé d’émettre.
Les rebelles attendent le renfort de milliers d’autres combattants venus d’autres régions du pays. Ils hésitent sur la manière d’avancer : rapidement à travers de grandes avenues exposés aux tirs des snipers, ou lentement à travers le labyrinthe de ruelles sans savoir qui les attend au tournant.
Plus de six mois après le début du soulèvement en Libye à la mi-février, la communauté internationale a estimé lundi que le régime libyen « touchait à sa fin ».
Le président américain Barack Obama a exhorté Mouammar Kadhafi à annoncer « expressément » son départ après 42 ans au pouvoir. « Le régime Kadhafi touche à sa fin. L’avenir de la Libye est entre les mains de son peuple », a-t-il ajouté.
Autre son de cloche en Chine où, mardi, la presse d’Etat a estimé qu’il était de la responsabilité de l’Occident de « nettoyer le désordre qu’il a mis » en Libye.
Avec l’ouverture d’une période d’incertitudes dans ce riche pays pétrolier, le patron de l’ONU Ban Ki-moon a convoqué un sommet sur la Libye cette semaine, le Groupe de contact se réunira jeudi à Istanbul et un sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine est prévu vendredi à Addis Abeba.
Fidèle à sa réputation de pugnacité et défiant les appels de la communauté internationale et des rebelles à se rendre, M. Kadhafi s’accrochait toujours à ce qui lui reste de pouvoir. La Maison Blanche a dit ne disposer d’aucune preuve de son départ de Tripoli et la rébellion a dit ignorer où il était.
Après avoir juré de continuer à résister, le leader libyen, selon une source diplomatique, se trouverait toujours à Bab Al-Aziziya, où se sont déroulés de violents combats surtout lundi matin.
Les rebelles de l’enclave côtière de Misrata ont annoncé pour leur part avoir intercepté lundi une colonne de militaires pro-Kadhafi venus de Syrte, bastion du régime et ville d’origine du dirigeant libyen.
Lundi, le chef du CNT a confirmé que la bataille pour Tripoli n’était pas encore terminée. « L’époque de Kadhafi est révolue (…) mais nous ne pouvons pas dire que nous contrôlons Tripoli », a-t-il dit .
Des affrontements se déroulent à « Bab al-Aziziya et certaines zones alentour ne sont toujours pas sous notre contrôle et par conséquent nous ne savons pas si Kadhafi se trouve là-bas », a-t-il ajouté. « Nous espérons que Mouammar Kadhafi sera capturé vivant pour qu’il puisse avoir un procès équitable ».
(Mardi, 23 août 2011 – Avec les agences de presse)
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La diplomatie française joue la prudence sur la situation à Tripoli
Le gouvernement français joue la prudence, mardi, sur la situation en Libye. Les insurgés ont lancé depuis samedi soir leur offensive sur la capitale, Tripoli, mais peinent à capturer le colonel Kadhafi. Après avoir annoncé lundi que le régime de Kadhafi était tombé et qu’un « basculement total » s’opérait en faveur des insurgés, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a expliqué mardi matin que la victoire des insurgés n’était pas « aboutie », tant s’en faut », a-t-il déclaré sur France Inter. « Les insurgés ont repris en totalité Brega. Misrata et Zlintan (est de Tripoli) sont toujours zones de combat », a-t-il précisé.
Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a souligné les mêmes réserves sur la situation des rebelles. La victoire des insurgés contre le régime du colonel Muammar Kadhafi « n’est pas complète » et l’Otan doit rester en alerte et aller au bout de sa mission, a-t-il dit mardi sur Europe 1. Le ministre des Affaires étrangères a précisé qu’une conférence audio avait eu lieu lundi sur ce point entre les Français, les Américains, les Britanniques, les Allemands, les Turcs et des pays arabes.
Selon Alain Juppé, le Conseil national de transition (CNT), qui représente les insurgés, contrôle « la quasi-totalité du pays et une large partie » de la capitale libyenne, Tripoli, où, a-t-il dit, « il n’y a pas de levée en masse de la population pour soutenir Kadhafi, contrairement à ce qu’on nous avait dit ». Ceci n’empêche pas « des combats très forts dans des parties sensibles, notamment autour du port » de la capitale. Gérard Longuet précise : « Sur Tripoli même, il y a des combats très forts dans des parties sensibles, notamment autour du port. Le dispositif de Bab Al-Aziziya, qui est le grand quadrilatère contrôlé par Kadhafi et son état-major avec un mur d’enceinte fortifié, n’est pas attaqué à cet instant. » Selon lui, les bombardements de l’Otan « n’ont pas à cet instant, contrairement à ce que la France demande, permis d’ouvrir une brèche dans ce quadrilatère ».
Gérard Longuet a souligné la valeur symbolique d’une telle brèche, « pour montrer qu’il n’y a pas de sanctuaire ». « Nous voulons détruire l’idée d’un sanctuaire où les irréductibles pourraient indéfiniment se retrancher. »
Le ministre de Défense a enfin estimé « assez vraisemblable » que le colonel Kadhafi se trouve toujours dans cette caserne de Bab Al-Aziziya.
(Mardi, 23 août 2011 – Avec les agences de presse)
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De : Al Faraby
Date : 23 août 2011 09:31
Objet : [Assawra] Libye: donné pour capturé, Seif al-Islam refait surface, confusion à Tripoli
À : Assawra