NOUS AVONS CRÉE LA PREMIÈRE COMMISSION D’ENQUETE INDEPENDANTE ET INTERNATIONALE POUR CONNAITRE LA VERITE SUR LES ÉVÉNEMENTS EN LIBYE
2 octobre 2011
NOUS AVONS CRÉE LA PREMIÈRE COMMISSION D’ENQUETE INDEPENDANTE ET INTERNATIONALE POUR CONNAITRE LA VERITE SUR LES ÉVÉNEMENTS EN LIBYE
Par Ginette Hess Skandrani
TRIPOLI 27 /29 MARS 2011
Nous avions programmé ce voyage organisé par Omar Tahar du « Mouvement d’amitié
et de coopération entre les peuples européens et libyens » afin d’aller voir sur place, et tenter de comprendre les horreurs que déblatéraient à longueur de journée nos médias.
Et c’est dans l’esprit de cette coopération entre nos deux peuples que nous avons placé ce voyage qui s’est avéré plus compliqué que nous ne le pensions.
Nous sommes arrivés à Tripoli en passant par Djerba, à cause de l’exclusion aérienne imposée par les Occidentaux, qui bloquait toutes les circulations et qui ne nous permettait pas d’accéder directement en Libye.
Nous avons roulé six heures durant, traversant plusieurs bourgs dont des maisons éventrées par les durs combats qui ont eu lieu entre les insurgés et les forces restées fidèles au Guide nous rappelaient que nous étions dans un pays en guerre. De nombreux contrôles, des attentes toux feux éteints, des alertes ont jalonné ce voyage.
Déjà de longues attentes à la frontière tuniso-libyenne et la vue de ces longues files de réfugiés, en majorité noirs, très dignes, avec leurs grosses valises et baluchons énormes, avec des femmes tenant de jeunes enfants à la main, nous ont amenés dans le vif du sujet: ce ne sont pas des hordes se précipitant pour envahir l’Europe, ce sont des ouvriers ou employés immigrés légaux qui tentent de rentrer chez eux. Certains nous l’ont affirmé lorsque nous les avons croisés dans les toilettes du HCR: ils redoutaient les bombardements des Occidentaux et ont préféré s’enfuir, laissant tout derrière eux alors qu’ils étaient bien en Libye… ce qui fait que nous avons vite compris pourquoi les échoppes étaient fermées, et les maisons le long de la route étaient vides.
En arrivant à Tripoli nous avons été étonnés par le calme qui y régnait. Les bains de sang et les milliers de morts n’étaient pas au rendez-vous. Pas de mendiants, pas de policiers menaçants non plus. Par contre de nombreuses constructions de logements prouvent que le pays était en bonne santé économique depuis la levée de l’embargo. Visiblement, le congrès général qui dirige le pays préférait investir en Libye plutôt que de nourrir les banques
Occidentales comme nous le susurrent les mêmes médias qui préparent l’invasion de la Jamahiriya.
Nous avons visité le quartier de Fachloum, prétendu détruit par les bombardements de Kadhafi. Ce quartier de Tripoli est toujours aussi beau, aussi affairé et toujours aussi accueillant. On nous avait parlé de 6000 morts, de nombreux blessés. Nous avions beau chercher, visiter, discuter, interroger les Tripolitains… il n’y avait rien. Ils ont dû nous prendre pour des fous.
Décidément les mensonges colportés afin d’imposer cette résolution 1973 défendue par notre petit matamore Sarkozy sous l’injonction de son terrible mentor israélien Bernard Henri Levy, sous prétexte de protéger les populations civiles, a permis à un petit groupe d’insurgés, d’avancer dans la conquête du pays, et a condamné de fait l’ensemble du peuple libyen à subir ces bombardements, avec l’aval de ceux qui parmi les Occidentaux ne pensent qu’aux profits à tirer de cette situation.
Nous avions vu les rassemblements pacifiques et non-violents en Tunisie et en Egypte et nous nous sommes réjouis pour ces peuples enfin libérés. Mais contrairement à ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte les émeutes libyennes n’avaient rien de pacifique. Les insurgés étaient armés, violents et programmés afin de prendre le pouvoir.
Lorsque nous discutons avec les Libyens dans la rue, sur la Place Verte, la place Bal Al Azizia ou à l’hôtel, ils tiennent à nous serrer chaleureusement la main, et nous disent des insurgés: « ce sont des groupes d’islamistes armés type Al Qaïda », avec des agents étrangers. Ils ne s’entendent même pas entre eux. D’où ont-ils sortis tous ces milliers de drapeaux du roi Idriss en trois couleurs, alors que cela fait 42 ans qu’il a été détrôné, et que les jeunes n’ont même pas entendu parler de lui ? »
Tous ceux qui ont proposé une médiation afin de rétablir le dialogue ont été rejetés y compris le président Vénézuélien ou l’Unité Africaine.
Les Tripolitains défendent spontanément leur gouvernement, en manifestant tous les jours contre l’agression occidentale: « Ils veulent juste la peau de notre Kadhafi parce que cela fait quarante ans qu’il dérange les impérialistes et les sionistes et il n’est pas prêt de s’arrêter ». Les jeunes nous disent également que si Kadhafi tombe c’est non seulement la Libye qui sera détruite mais également toute l’Afrique qui sera victime des colonisateurs, car Kadhafi est un Africain et il a rendu possible l’unification de l’Afrique afin d’en faire un continent indépendant des rapaces et pilleurs de toute sorte. A plusieurs reprises, des femmes âgées se précipitent spontanément pour nous dire que le peuple libyen est prêt à mourir pour protéger son fils Kadhafi.
Tous les mensonges qui tournent en boucle sur nos télés, y compris la télé occidentalisée et collabo : El Jazeera, commencent à être dévoilés. Traiter Kadhafi de dictateur sanguinaire, Hitler, raciste, fasciste etc.…afin de mieux le dépouiller n’est pas digne d’une société qui se prétend civilisée.
Nous dénonçons avant tout les médias menteurs et affabulateurs. Nous avons tenu une conférence de presse devant une cinquantaine de journalistes occidentaux, emmenés chaque jour en car par les autorités constater l’ampleur des dégâts causés par les bombardements occidentaux. Pourtant, nos télévisions ne montrent que des images d’insurgés vantards sur des routes désertes.
Nous avons crée cette commission d’enquête indépendante et internationale le 28 mars à Tripoli , sous la direction de Zidan Mohamed El Zaroug assisté de Khaled Basylia et de Mohamed El Missaoui. Tous trois Libyens. Nous étions six français : l’humoriste Dieudonné, son fils Merlin et son garde-corps Joseph Elise, Maria Poumier, Smaïn Betrouni et moi. Il y avait un Tunisien : Omar Tahar. Il y avait également trois anglais, un américain et une italienne.
Nous sommes malheureusement sans nouvelles de Zidan et de ses associés qui ont été arrêtés.
Nous sommes en train de faire des recherches à travers des organisations internationales afin de savoir s’ils sont en prison ou s’ils ont été exécutés, car avec la prise de Tripoli et ce déferlement de sauvagerie du CNT encadré par des agents étrangers et guidé par l’OTAN a épargné peu de monde. Il y a eu des milliers de morts et de blessés. Nous sommes très inquiets pour nos amis.
Cette COMMISSION D’ENQUETE INDEPENDANTE ET INTERNATIONALE POUR CONNAITRE LA VERITÉ SUR LES EVENEMENTS EN LIBYE a continué à faire des recherches, à faire des dossiers et des rapports. Nous avons fait d’autres voyages et associés d’autres Français à cette Commission d’Enquête
Paris, 2 octobre 2011
Ginette Hess Skandrani : grianala@yahoo.fr