Chaque guerre est précédée d’un grand média-mensonge par Ahmed Bensaada
16 octobre 2011
CHAQUE GUERRE EST PRECEDEE D’UN GRAND MEDIA-MENSONGE
www.jonathandienst.com
Chaque guerre est précédée d’un grand média-mensonge
13 septembre 2011 par welzou, Aucun commentaire
Voici une liste non exhaustive de quelques pays qui ont subi des médiamensonges permettant de créer des guerres :
Vietnam (1964-1975)
Grenade (1983)
Panama (1989)
Irak (1991)
Somalie (1993)
Bosnie (1992 – 1995)
Yougoslavie (1999)
Afghanistan (2001)
Irak (2003)
La suite ?
Libye (en cours)
Algérie ? Somalie ? Iran ? Syrie ? Liban ?
Merci à Al-Jazeera et merci à toutes les chaines qataries. Vos mensonges sont d’une très grande efficacité. On sait que vous êtes suspendus par les couilles au système financier américain et que vous ne souhaitez pas voir votre compte gelé par refus d’obéir aux oligarques sataniques…Vous devez en avoir une belle conscience.
Quel est le rôle de l’OTAN ?
L’OTAN est un acteur de premier plan sur la scène internationale et contribue activement à la paix et à la sécurité. Dans le cadre de ses opérations de gestion des crises, l’Alliance démontre à la fois sa volonté d’agir comme une force positive de changement et sa capacité de répondre aux défis de sécurité du XXIe siècle.
Ca me lasse d’entendre toujours la même excuse : Sauver des civils. Bien évidemment, ils ont trop d’argent à dépenser pour protéger des étrangers, trop de bombes en stock. Pour eux, paix et sécurité, ça signifie tuer 50 000 civils par guerre. Ils n’ont même pas honte de balancer cela sur leur site officiel, et tout le monde n’y voit que du feu. Si on prend la définition telle qu’elle est écrite, on s’apercoit que l’intervention en Libye est justifiée par un manque de paix et de sécurité interne au pays. Or, les immigrés en Libye nous disent qu’ils sont heureux de vivre dans ce pays car ils peuvent y trouver du travail facilement , ils peuvent y acheter une maison et une voiture rapidement. Bref, on est dans le mensonge total. Je vous laisse avec la vidéo de Michel Collon ci-dessous. À bientôt.
LES MEDIA-MENSONGES DE LA GUERRE DE LIBYE
Parmi d’autres, citons les points suivants :
1- Kadhafi bombarde son peuple
Malgré les moyens techniques époustouflants dont nous disposons, aucune
télévision ne nous a montré d’images de bombardements.
2- Une révolte populaire
Alors que les manifestants Tunisiens et Égyptiens n’étaient pas armés, il n’aura
échappé à personne que ce n’était pas le cas en Libye. Depuis quand des citoyens
révoltés ont ils des armes lourdes ?
Rappelons aussi que la Libye est un Etat dont les populations sont structurées en
“tribus”, il s’agirait donc, à-priori, plus d’une guerre civile que d’une “révolution”.
3- Un nombre de morts extrêmement important
Les décès annoncés par la presse sont très variables : selon l’heure, 6000 ou 200.
Ce qui montre une fois de plus que le rôle joué par nos médias n’est pas celui de
l’information juste et vérifiée.
4- Une action de la “Communauté Internationale”
La seule instance qui pourrait revendiquer le titre de “Communauté Internationale”
est l’Assemblée Générale des Nations Unies. Dans le cas présent un petit groupe de
pays seulement a voté pour la résolution 1973 du Conseil de Sécurité. Notons
l’abstention de certains de nos partenaires les plus proches (Allemagne) et de
grandes nations telles la Chine, l’Inde, la Russie….
Possibilités
Faut il laisser les situations s’envenimer ? Ou déclarer la guerre ?
Ni l’un ni l’autre, les choix ne sont que rarement binaires. D’autres voies existaient et
nous ne rappellerons que l’offre du président Vénézuelien Hugo Chavez qui se
proposait d’organiser une médiation entre les parties sous la direction de l’ancien
président US Carter. Cette possibilité, acceptée par Kadhafi et soutenue par l’Union
africaine, l’ALBA et la Ligue arabe, a été refusée par la partie adverse. N’aurait-on
pas pu obliger les acteurs à “se mettre à table” ?
Respect de la résolution
1- Cessez-le-feu
Lors du vote de la résolution, Kadhafi a annoncé un cessez-le-feu. N’aurait il pas été
pertinent de vérifier sur place la réalité de son propos avant de le bombarder ?
2- Embargo sur les armes
Il est établi que ce que nous nommons les “révolutionnaires” ont reçu des armes
après le vote de la résolution. Approvisionnement qui ne peut se faire sans accord de
nos forces (OTAN).
3- “No fly zone”
Les premiers actes de guerre, avant le vote au parlement belge, furent des tirs de
missiles à partir de bâtiments des flottes des pays coalisés. Cela répond-il aux
prescriptions de l’ONU ?
Déclarations de nos décideurs
Les déclarations affirmant que le but de l’opération est le départ de Kadhafi sont
proprement scandaleuses. Cela est en effet totalement illégal en regard du droit
international et ne rentre évidemment pas dans le cadre de la résolution 1973 qui a
pour but de “protéger la population”.
Autres réflexions
Une guerre “propre” ou même une guerre “juste” n’existe pas. Pour citer Saint
Exupéry : “La guerre n’est pas une aventure, c’est une maladie, comme le typhus.”
On voit mal comment le lancement de missiles et de bombes pourrait “protéger la
population” comme nous y invite la résolution du Conseil de sécurité.
Y a-t-il une personne censée qui affirmerait que la “démocratie” peut être imposée
par les bombes ? Ne faudrait il pas plutôt croire que nous allons amener le chaos et
la désolation, comme nous l’avons fait au Kosovo, en Afghanistan, en Irak ?
Quelqu’un sait-il qui est ce que les médias appellent “l’opposition” ? Nous savons
qu’elle comprend un ancien ministre de la Justice ayant fraîchement démissionné,
quelques ambassadeurs de Kadhafi ayant eux-aussi fraîchement démissionné, des
supporters du roi Idriss, des islamistes…. Mais qui en fait réellement partie ? Quelles
sont les revendications de ce groupe hétéroclite ?
Précision
Population libyenne sous le seuil de pauvreté : 7,4 %, à comparer avec la France qui
était à 6,2 % en 2004, et les USA qui sont à 12,5 % en 2008.
Beez, Libreinfo, 24 mars 2011
jMustapha Abdeljalil: « L’ère du colonialisme italien a été pour la Libye « une ère de développement » »
Pour comprendre la « philosophie » du président du CNT Libyen
Ahmed
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Ahmed Bensaada, Montréal, Canada
http://www.ahmedbensaada.com/
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14 octobre 2011
L’art de la guerre
Que le colonialisme était beau
Manlio DINUCCI
Arrestation d’Omar Mukhtar
A Rome, on a ignoré le centenaire de l’occupation coloniale italienne de la Libye. En revanche il a été célébré le 8 octobre à Tripoli, par le président du Cnt Mustapha Abdel Jalil et par le ministre de la défense Ignazio La Russa (ex dirigeant néofasciste, à présent un des dirigeants du parti du gouvernement présidé par S. Berlusconi, NdT). L’ère du colonialisme italien, a déclaré Jalil, a été pour la Libye « une ère de développement ». En effet, « le colonialisme italien apporta des routes et des édifices très beaux aujourd’hui encore à Tripoli, Derna et Benghazi ; il apporta le développement agricole, des lois justes et des procès justes : tout cela, les Libyens le savent très bien ».
« Relecture historique » hautement appréciée par le ministre La Russa : « L’histoire coloniale européenne, nous la connaissons bien, y compris avec ses ombres, mais l’Italie a laissé derrière elle un signe d’amitié ». Il s’agit, à ce point, de réécrire nos livres d’histoire. Si en 1911 l’Italie occupa la Libye avec un corps expéditionnaire de 100 mille hommes, elle le fit non pas avec des objectifs expansionnistes mais parce que, en tant que nation civilisée, elle voulait ouvrir au pays africain « une ère de développement ». Si, peu après le débarquement, l’armée italienne fusilla et pendit 5 mille Libyens et en déporta des milliers, en étouffant dans le sang la première révolte populaire, elle le fit pour appliquer « des lois justes ». Pour imposer la légalité, et non pas pour écraser la résistance libyenne, la moitié de la population de Cyrénaïque, 100 mille personnes environ, fut déportée en 1930 dans une quinzaine de camps de concentration, tandis que l’aviation italienne bombardait les villages restants avec des armes chimiques, et que la région était enfermée avec un barrage de barbelés long de 270 Kms. Et quand le chef de la résistance, Omar Al Mukhtar, fut capturé en 1931, il fut soumis à un « procès juste » : la condamnation à la pendaison fut donc légitime.
Kadhafi, en visite officielle en Italie, porte la photo épinglée sur sa veste.
Selon Jalil, « les routes et les très beaux édifices » furent construits par l’Italie fasciste non pas pour la colonisation démographique de la Libye, mais pour que les Libyens vivent mieux. Et si les terres les plus fertiles, environ 900 mille hectares, furent confisquées par les autorités coloniales, en reléguant les populations dans des terres arides, on ne le fit pas pour les donner aux colons italiens, mais pour « le développement agricole » de la Libye. « Kadhafi par contre a été à l’exact opposé, il n’a apporté aucun développement, il n’a pas utilisé les richesses de la Libye pour son peuple », conclut Jalil, en ignorant qu’il a lui-même fait partie du gouvernement à qui il attribue la faute d’avoir bloqué le « développement » apporté par le colonialisme italien en Libye. En ignorant que, selon les données de la Banque mondiale même, la Libye, avant d’être attaquée par l’OTAN, avait atteint « des indicateurs élevés de développement humain », avec une croissance annuelle moyenne du PIB de 7,5%, un revenu par habitant moyen-haut, un accès à 100% à l’instruction de niveau primaire, à 98% en secondaire, et à 46% à l’université. Mais, selon Jalil, on vivait mieux avant, quand la Libye était sous le colonialisme italien, et quand succéda à celui-ci, avec le roi Idris, la domination néocoloniale britannique et étasunienne. Le message politique est clair : le gouvernement qu’il préside assurera à la Libye une « nouvelle ère de développement ».
Comme celle que célébra Mussolini en 1937 quand, sur son cheval blanc du haut d’une dune, il leva vers le ciel l’épée à la garde d’or, en se proclamant « protecteur de l’Islam ». Un souvenir qui émeut La Russa aux larmes.
Manlio Dinucci