Leçons de Libye: le chaos n’est pas une surprise par Adrian Salbuchi
20 janvier 2012
Leçons de Libye: le chaos n’est pas une surprise par Adrian Salbuchi Original anglais publié par Russia To-day http://rt.com/news/libya-chaos-us-oil-989/print/ L’histoire montre que toute attaque et invasion militaire contre un pays souverain débouche sur la mort, la destruction et le chaos, et que cela ne s’arrête pas une fois l’invasion menée à son terme. Voyez l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine, le Vietnam, l’Irlande du nord, et plus loin dans le temps, la seconde guerre mondiale et la guerre froide. Pourquoi le cas de la Libye devrait-il donc être différent? Aujourd’hui, les medias se déclarent horrifiés par les combats armés entre factions ; l’agence Reuters vient d’informer que « les chocs entre milices rivales ont fait deux morts et seize blessés, dans le heurt le plus récent entre des groupes armés qui refusent de déposer les armes ». Tout cela ressemble beaucoup à ce que le monde a observé en Irak tout au long des huit ans qui ont suivi l’invasion… et à l’Afghanistan, donc… et aux 60 dernières années en Palestine, au quotidien… et à la Serbie il y a vingt ans, et au Vietnam il y a quarante ans… Je n’en crois rien.Les garçons et filles qui s’occupent des plans stratégiques au Conseil des Relations Extérieures (Council on Foerign Relations – CFR), la Commission Trilatérale, l’American Enterprise Institute et l’AIPAC, ont trop d’expérience pour que nous puissions nous contenter d’imaginer qu’ils trébuchent à répétition sur le même obstacle… Cela signifie-t-il, alors, qu’ils ont fait exprès de détruire la Libye? Voyons, s’il en était besoin, ce qu’ils font aujourd’hui en Iran où ils n’ont aucun scrupule à admettre publiquement qu’effectivement ils sillonnent les rues de Téhéran pour assassiner scientifiques et civils, et bombarder les installations et centres stratégiques. Ne nous y trompons pas. La destruction de la Libye et d’autres États transgresseurs a servi et continue à servir pour la promotion des objectifs clé de l’élite du pouvoir mondialiste, car il s’agit d’adresser un message terrifiant à chaque pays. C’est une façon précise de dire: « si nous pouvons faire cela en Libye, nous pouvons en faire autant avec n’importe quel autre pays, si c’est notre bon plaisir. » Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes nos ennemis, voici ce que dit la Doctrine du 11 septembre de Bush Jr. Vous avez entendu, les Vénézuéliens? Et vous, les Syriens, vous avez compris? Au fait, Equatoriens, Nigérians, Pakistanais et Boliviens: ce message s’adresse à vous aussi! Bien entendu, le délai entre la formulation de la menace et sa concrétisation militaire a tout l’air d’être inversement proportionnel à la distance qui sépare le pays ciblé de la Chine et de la Russie, mais… Dans mon article du 14 janvier 2012, publié par Russia To-day, intitulé « ce qui nous attend », j’énumérais les douze détonateurs que l’élite du pouvoir mondialiste enquistée aux USA, au Royaume Uni et dans l’Union Européenne sont en train d’actionner pour nous imposer un gouvernement mondial. Le point 10 se réfère précisément aux « attaques contre les États transgresseurs ». Car il existe des schémas et des indices pour qui sait les chercher. Par exemple, la Libye de Kadhafi, l’Iran, la Syrie, le Venezuela et beaucoup de pays musulmans ont des banques centrales qui sont véritablement indépendantes. Indépendantes, non du gouvernement local comme l’exigent les « experts » de Harvard et du CFR, mais du FMI, de Goldman Sachs, de CitiCorp et de la maffia bancaire parasitaire et usurière des Rothschild-Rockefeller. Un autre schéma ou indice? Kakhafi se préparait à introduire le Dinar Or (c’est-à-dire une monnaie en or, métallique, et non pas en papier, comme le dollar ou l’euro) pour commercialiser le pétrole libyen (la Libye dispose de la neuvième réserve pétrolière du monde et de la première pour le continent africain), et ensuite, pourquoi pas, pour gérer la vente du pétrole africain et de tout le Moyen Orient… ce qui constituait une atteinte sérieuse à l’hégémonie du dollar, les célèbres pétrodollars, sur le marché mondial du pétrole. Saddam Hussein avait fait quelque chose de semblable lorsqu’en novembre 2002 il avait décidé de profiter des 1 000 millions de dollars provenant de l’échange pétrole contre nourriture que les sanctions de l’ONU concédaient à l’Irak: il s’agissait pour lui de oncrétiser cela en euros. Si ma mémoire est bonne, quelques mois plus tard, en mars 2003, il rencontra certains problèmes… Vous en voulez encore? Certains dirigeants, dans des pays comme la Libye, l’Irak, l’Afghanistan et la Serbie, ont été quelque peu myopes en matière de géopolitique, au point de se retrouver invariablement seuls sous des feux croisés, dès qu’ils ont été en butte aux pressions de l’Occident: ils avaient omis de nouer des alliances stratégiques pour les temps dangereux que nous vivons. Kadhafi a fait pire: il a passé les douze dernières années de sa vie, avant de se faire assassiner, à faire les yeux doux aux USA, à la Grande Bretagne, à l’Italie, à l’Union Européenne. Et c’est ainsi que les medias nous abreuvent de photos charmantes montrant Kadhafi embrassant Bush, Kadhafi embrassant Tony Blair, Kadhafi embrassant le roi Juan Carlos d’Espagne, Sarkozy, Zapatero, Cameron, Brown, Obama, Chirac. Et on en a même une où Kadhafi tend la main à Silvio Berlusconi, qui la lui baise!!! (c’est une vidéo de septembre 2010, vous pouvez la retrouver). Voilà, chaque pays peut tirer neuf leçons du cas libyen: 1) Ne pas faire confiance aux puissances occidentales, en particulier USA, Royaume Uni, France, Italie et Israël. Adrian Salbuchi source : Entre la plume et l’enclume.com |