Campagne électorale : Une omission qui méritait d’être relevée.
30 avril 2012
Une omission qui méritait d’être relevée.
UN SILENCE ASSOURDISSANT
L’indigence du débat électoral en France a pu se mesurer à la façon dont tous les candidats ont fait l’impasse sur ce qui aurait du en être un des sujets essentiels : le spectre qui étend son ombre sanglante sur le monde. Le monstre aux dizaines de milliers de victimes. La menace permanente de nouveaux ravages. Ce fantôme criminel hante pourtant notre politique. Il asservit nos dirigeants. Il influe sur notre économie. Il façonne notre image.
Mais dans le fatras du racolage démagogique de leurs campagnes, les orateurs ont effacé son existence. Pas une évocation. Pas un mot sur la machine de guerre de l’impérialisme américain : l’OTAN.
On reste stupéfait par ce silence. Voilà une organisation qui a déclenché quatre guerres, qui a détruit des nations souveraines, qui a fait assassiner des chefs d’Etats, qui a massacré des milliers de civils, qui fait perdre la vie à des dizaines de nos soldats, qui impose au gouvernement des budgets militaires accroissant sa dette et qui nous met en danger d’une Troisième guerre mondiale, et on n’en parle pas ?
Rien sur ce pur produit de Washington, à l’origine destiné à défendre l’Occident contre une imaginaire offensive soviétique, et qui est devenu l’instrument de domination mondiale des industriels du pétrole et des financiers de Wall Street ? Discrétion totale sur la puissante – et coûteuse – armée du nouveau colonialisme, qui mobilise les Occidentaux dans la défense du dollar et ampute notre pays de son indépendance ? Aucune allusion au pire ennemi de l’écologie, le fauteur de guerre qui ravage humanité, faune et flore, en prétendant les protéger ?
Les politiciens nous déçoivent souvent par ce qu’ils disent. Il leur arrive de nous écœurer encore davantage par ce qu’ils ne disent pas.
Louis DALMAS.
Edito du n° 176 de B. I.