Hommage à l’écrivain philosophe anti-colonialise : Roger Garaudy, décédé le 13 juin
15 juin 2012
Roger Garaudy l’écrivain philosophe anti-colonialiste et donc également anti-sioniste est parti à l’âge de 99 ans. Tous ceux et celles qui l’ont connu, l’ont soutenu lors de ses procès pour ses écrits anti-sionistes, tous ceux qui ont apprécié ses livres et ses conférences lui rendront un hommage le 18 juin (la date est bien choisie à 15 heures au crematorium de Campigny-sur -Marne accès par le RER A2
Salam Roger et bon voyage
Ginette Hess Skandrani
———————————————————————————————
Le site www.plumenclume.net met à votre disposition sa colonne « Autour
de Roger Garaudy » pour que vous exprimiez, avec d’autres, votre respect
pour l’oeuvre de Roger Garaudy. Nous nous rassemblerons autour de safamille et de sa flamme le lundi 18 juin à 15h pour une cérémonie au
crematorium de Champigny-sur-Marne (accès par le RER A2). Après quelques
contributions récentes déjà sur le site, et en attendant la diffusion
prochaine du court métrage « Limpide dans la noirceur du siècle, Roger
Garaudy », veuillez trouver ci-dessous un premier hommage à sa mémoire:
Limpide dans la noirceur du siècle, Roger Garaudy
Limpide dans la noirceur du siècle, Roger Garaudy s’est éteint doucement
le 13 juin 2012 chez lui, à Chennevières-sur-Marne. On avait cru le
perdre en 2001, lorsqu’il avait été foudroyé par une double hémorragie
cérébrale le jour même où il devait inaugurer la « Biblioteca Viva de Al
Andalus » , la médiathèque moderne de sa Fondation Pour le Dialogue des
Cultures, à Cordoue, en Espagne. Tandis que sa famille le rapatriait en
France dans un état extrêmement critique, il apprenait les attentats qui
venaient de se produire aux USA le 11 septembre, et il en tirait le
titre de son dernier livre, qui était prêt: « Le terrorisme occidental ».
Tous les titres de livres de Roger Garaudy ont été des torches
enflammées, des slogans, des trouvailles condensant les vérités les plus
urgentes à dire dans chaque circonstance, et des bannières de ralliement
autour d’idées très précisément incarnées, revêtues d’une silhouette
définitive. Toutes ses formules sont devenues, en peu de temps, les
images mentales structurant l’appréhension commune de la nouveauté des
temps, sont devenues l’expression simple et forte de l’évidence qui
s’impose contre les sophismes et les langues de bois imposées, langues
de misère, langues menteuses et polluantes. « L’islam habite notre
avenir », « avons-nous besoin de Dieu », le « monothéisme du marché »,
responsable de « un Hiroshima tous les deux jours » et bien sûr: « les
mythes fondateurs de la politique israélienne ». A peu de penseurs il est
donné d’être à répétition celui qui brandit la foudre prophétique et qui
éclaire de façon aussi aveuglante de façon continue durant une longue
existence.
Né dans une famille modeste, protestante, marseillaise, Roger avait
avant tout décidé de servir Dieu. Il le raconte très bien dans ses
mémoires, publiées en 1989 chez Robert laffont, sous le titre « Mon tour
du siècle en solitaire ». Extrêmement doué, passionné d’art et de
philosophie, son Dieu exige de lui l’engagement pour la justice, et il
deviendra de fait le ministre de la culture du communisme international,
redécouvrant très vite que le marxisme et la révolution soviétique ne
sauraient se passer de la dimension spirituelle traditionnelle de
l’Europe, le christianisme. Il dressa Jésus comme rempart contre le
cynisme, et désigna par là même, en la personne de ses détracteurs, les
esprits faux. Percevant toujours avant les autres, « à contre-nuit », les
obscurantismes de son temps, il mit Jean-Paul Sartre en accusation,
dénonçant à l’occasion de la parution d’un livre pervers de Sartre sur
Flaubert la petitesse de l’auteur, au moment où Sartre, idolâtré, se
laissait aller au narcissisme vicié, à la pente fourbe de
l’intellocratie détournant les valeurs dont se réclame le commun des
mortels. Sartre occupait à ce moment là tout l’espace germanopratin, et
dans le monde entier, chaque admirateur de la France se croyait tenu de
voir en lui la quintessence de l’esprit français. Brutalement,
sainement, Garaudy montra qu’il n’était qu’une petite copie d’un petit
bourgeois flaubertien ridicule, un monsieur Homais bovarysant dans le
jargon professoral de l’après-guerre. Garaudy a d’avance réglé leur
compte à tous les héritiers de la pose sartrienne, par exemple à notre
pitoyable Bernard Henri Lévy, celui qui se croit capable de raser, par
le prodige de son verbe à col immaculé, tous les pays qui donnent des
démangeaisons à Israël.
Le philosophe dont se réclamait Garaudy était Gaston Bachelard, celui
qui, dans la tradition française, restaura la logique esthétique, les
pleins droits de la pensée par l’image, la fulgurance de ce qui accorde
le cœur avec l’intellect, le besoin vital de liberté dans la recherche
de la beauté, la nécessité, pour la santé mentale, de la communion
esthétique, bien plus que de la performance intellectuelle. Avec
Garaudy, le divorce européen entre religion et philosophie, comme la
prétendue opposition entre l’art et la raison, se résolvent en
résonnance illimitée, d’un « réalisme sans rivage » . Et c’est la
redécouverte de cette harmonie possible, de cette conjonction naturelle,
mais déclarée tiers exclu par le rétrécissement de la pensée européenne
officielle, qui l’avait amené à l’islam, et à l’extrême puissance de
synthèse de la langue arabe, pour exprimer l’unité symphonique des
registres de la connaissance.
Le talent avait été donné à Garaudy, et le courage, et le sens absolu du
devoir principal auquel il faut subordonner toutes ses capacités. Tout
jeune, la vie lui donna l’occasion de vivre une sorte de baptême
définitif, il vécut un moment exceptionnel qui devint le hiéroglyphe de
son destin, et qu’il sut interpréter comme tel. Arrêté pour faits de
résistance, déporté en Algérie à ce titre, il se retrouva en 1943 face à
un peloton d’exécution, pour avoir chanté en l’honneur d’un groupe de
nouveaux arrivants dans le camp de concentration, des combattants des
brigades internationales. Ils étaient trois devant lui et ses camarades,
les « meneurs de la mutinerie », il reçurent l’ordre de faire feu, et ils
abaissèrent le canon de leur fusil. C’étaient des musulmans, de la
confrérie des ibadites réfugiés à Djelfa depuis plus de mille ans, qui
exposèrent simplement que l’islam leur interdisait de tirer sur des
hommes désarmés. Ainsi les communistes furent sauvés par des Algériens,
et ils prirent sur eux, tout naturellement, le châtiment, mais le
commandant ne fit au final fusiller personne. Roger Garaudy racontait
qu’il avait par la suite revu l’un de ces trois hommes simplement purs
qui lui avaient sauvé la vie. Exactement comme eux, Roger Garaudy voua
sa vie au salut in extremis d’inconnus, de ses concitoyens surtout, les
Français en danger de mort spirituelle.
C’est avec la stature du rédempteur qu’il entrera dans la légende, et
c’est avec son dernier acte de résistance, lorsqu’à 83 ans il publie le
livre qui le fera fusiller en effigie, glorieusement, comme un martyr,
en France, par la France asservie au lobby israélien: Les Mythes
fondateurs de la politique israélienne, publié par les héroïques
éditions de la Vieille Taupe en 1996. Dans ce livre il fait le lien
entre la lecture littérale de certaines pages purement tribales,
sanguinaires et barbares de la Bible, dont l’État israélien tire
officiellement ses mythes fondateurs, avec les mensonges imposés par les
sionistes quant au récit des relations entre juifs et nazis. C’était
restaurer, dans la réflexion anticolonialiste occidentale, la plénitude
du devoir de vérité, et la plénitude de l’esprit face au déterminisme
économique, dans lequel se sont enlisés les marxistes. C’était
extrêmement important, parce que Garaudy expliquait, le premier, que les
histoires de chambre à gaz et autres savonnettes humaines, et que
l’inflation exorbitante du chiffre des victimes juives, étaient
probablement une arme de la propagande de guerre des années 1940 devant
servir de base pour une entreprise d’hypnose collective, destinée à
terroriser les générations suivantes, et à leur faire avaler toutes
sortes de mensonges monstrueux à venir, au profit exclusif d’une infime
minorité d’Européens déterminés à abuser de toute puissance, à partir
d’une base symboliquement fixée à Jérusalem.
La geste de Garaudy était surhumaine, au cœur de l’Occident impérial et
meurtrier. Il est des gestes créateurs qui changent non seulement les
rapports de force, mais la nature du champ de bataille, et donnent
brusquement l’avantage à celui qui était en position de faiblesse. Par
son acte héroïque, Garaudy a créé le terrain, le seul terrain solide, où
se retrouvent depuis lors, en combattants solidaires, chrétiens et
musulmans, Européens et Africains, extrême rigueur scientifique et bon
sens populaire, patriotes de chaque pays et humanistes réellement
respectueux de la famille humaine entière. Depuis longtemps, Garaudy
savait que même pour un communiste, il était indispensable de respecter
certaines grandes voix de l’autre pôle idéologique. C’est en tant
qu’adversaires politiques et députés tous deux à l’Assemblée nationale,
que l’abbé Pierre et lui avaient commencé à travailler ensemble. Se
retrouver de fait aux côtés des révisionnistes marqués, voire parqués
dans l’étroitesse mentale, par la pensée d’extrême-droite, ne gênait pas
Garaudy. Sa clairvoyance lui disait que sa position marginale était un
épiphénomène passager, que sa posture œcuménique, voire syncrétique,
deviendrait bientôt celle de la majorité, bien au-delà de la France.
Effectivement, l’antisionisme, depuis le sacrifice de Garaudy, est
devenu, dans le meilleur sens du terme, le lieu commun de l’honnêteté,
dans chaque pays, dans chaque classe sociale, dans chaque horizon
religieux, y compris le judaïsme, comme le proclament glorieusement les
rabbins kamikazes de Neturei Karta, et tout bas, tellement de
descendants de familles plus ou moins imprégnées de judaïsme.
« La résurrection, c’est tous les jours »: encore une des formules
magiques de Garaudy. Il n’est de véritable religion que bâtie sur ce
credo, il n’est pas de véritable pensée dépassant le cynisme ordinaire
qui ne repose sur cette certitude de vie. Roger Garaudy le grain de
sésame qui ouvre toutes les portes aux prisonniers des dogmes, le
frontal, le généreux, avait choisi, à l’âge où d’autres s’enlisent
douillettement dans la vieillesse, d’affronter l’opprobre, l’insulte,
les déboires judiciaires, la honte, l’incompréhension et la diffamation,
parce qu’il savait que son temps avait besoin de lui pour ce rôle là, ce
rôle christique-là, très précisément. Avec une allure unique,
chevaleresque, impeccable, droit dans sa haute stature majestueuse,
fidèle à son profil romain d’homme du droit, jamais il n’a exprimé la
moindre plainte ni récrimination ni colère contre les juifs qui se sont
jetés en meute contre lui, et ont tenté d’ameuter contre lui tous les
autres, ce même groupuscule influent qui avait réussi à faire fuir les
éditeurs, dès 1982 et ses premières positions de soutien aux
Palestiniens, ce même groupuscule qui en 1990 avait fait voter en
loucedé une loi anti-constitutionnelle expressément pour empêcher
quiconque de proclamer la vérité la plus urgente, pour le faire taire
lui et tous ceux qui avaient à cœur de défendre l’honneur des vaincus de
la Deuxième Guerre mondiale, en particulier l’historien Robert Faurisson
pionnier: la loi Fabius Gayssot que brave désormais la jeunesse de
France massivement grâce à l’exemple de Roger Garaudy.
Le groupuscule juif sioniste est armé, il a ses agents tout près de la
présidence de l’Etat français, il manigance tous les jours, et il a ses
tueurs bien connus de la police; c’est le même qui monte constamment des
scénarios pour faire accuser les musulmans de tous les crimes, et dès la
fin 1995, avant même que le livre scandaleux de Garaudy paraisse, il
avait dressé l’Etat contre lui, et les magistrats, et les
universitaires, et les groupuscules gauchistes parmi les étudiants.
On aurait même pu croire que le frère Garaudy n’était pas conscient,
tant il est resté modeste, du coup mortel qu’il avait porté à l’entité
usurpatrice qui prétend traiter le monde entier comme le pseudo-État
israélien traite les Palestiniens et ses voisins. Nous portons
aujourd’hui le triomphe de Garaudy, le triomphe de la pensée réconciliée
avec l’honnêteté. C’est autour de lui que les révolutionnaires de tout
horizon peuvent entrer dans la résistance ensemble, et déclarer
l’abolition des privilèges indus de l’ancien régime qui a atteint son
zénith sous Sarkozy, et la fin des usurpations qui se réclament, le plus
officiellement du monde, du judaïsme: usurpation financière et
politique, usurpation du discours, usurpation de la pratique
scientifique, volonté d’écrasement militaire du monde entier pour autant
qu’il ne se soumet pas à Israël. Aucun peuple ne peut choisir de se
soumettre à Israël, aucune personne au monde ne choisit l’esclavage.
Ceux qui ont été dans leur chair le plus écrasés d’esclavage sont ceux
qui le savent le mieux, le plus profondément, le plus sincèrement. Roger
Garaudy n’a cessé d’élargir son horizon, tout au long de sa vie,
découvrant, après le protestantisme, l’athéisme comme ascèse, puis avec
Kierkegaard le catholicisme, après le communisme thorezien, empreint de
christianité, les meilleurs penseurs anticommunistes, après la pensée
européenne la plus claire l’Orient, puis l’islam « la religion dominante
parmi les dominés », après les lumières de ceux qui se prennent pour le
nord devant guider l’humanité la « civilisation des tropiques », puis
enfin, la haute spiritualité qui unit l’Afrique noire, la plus humiliée,
la plus décriée. Qu’il repose, notre frère Roger, dans la gloire aux
côtés des prophètes qui ont choisi de servir les plus humbles, partout
et en tout temps.
Maria Poumier, à Paris, le 15 juin 2012