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12 novembre 2024

Un tableau très riche de la Libye « révolutionnaire » par Ahmed Halfaoui


Un tableau très riche de la Libye « révolutionnaire »

 Les milices rackettent les commerçants et mettent quasiment en « esclavage » des migrants qui sont ensuite « loués » aux entrepreneurs. Les milices revendiquent des compétences de police (ce qui ne va pas non plus sans créer d’incidents ; ainsi à Bani Walid, où la « brigade du 28 mai » et la « brigade du 93 » se sont disputées, les armes à la main, le droit d’y faire régner la paix).

Les grandes villes (Misrata, Benghazi, Zintan), qui disposent des milices puissantes, peuvent « externaliser » la violence de leurs propres milices en leur confiant un pouvoir de police sur les régions qui leurs sont limitrophes ou en leur confiant la gestion d’infrastructures qu’elles ont pu racketter jusqu’à récemment (notamment les aéroports).
Ailleurs, les petites milices se structurent pour défendre leur territoire, fussent avec des armements légers (ainsi en juin a-t-on vu les Mchachiya tenir tête aux puissants miliciens de Zenten, dans des combats qui ont fait 105 morts). Tendanciellement, l’incapacité à proposer, par l’éducation et le travail, un avenir à cette jeunesse, peut conduire les jeunes miliciens à transformer la Libye en une sorte de Far-West où pourra prospérer une économie de trafic et de survie.
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