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25 avril 2024

La CPI et ses ex-protégés par Ahmed Halfaoui


http://www.lesdebats.com/editions/240612/les%20debats.htm

La CPI et ses ex-protégés
Un épisode insolite, un de plus, anime la scène politique internationale. La Cour pour indigènes, la CPI, qui a été au front pour «démocratiser» la Libye, trouve maille à partir avec la Libye «démocratisée». Des membres de sa délégation sont retenus prisonniers par l’«autorité de Zenten», l’une des hordes armées qui dirigent le pays. L’ironie de l’histoire se trouve dans le fait que Catherine Ashton, la chef des affaires étrangères de l’Union européenne, soit obligée d’insister «sur le fait que la Libye a l’obligation légale, en vertu de la résolution 1970 (2011) du Conseil de sécurité de l’ONU… de reconnaître les privilèges et immunités du personnel de la CPI». Et pour cause ! Cette résolution comporte la décision du secrétaire général de l’ONU de saisir le procureur de la CPI sur la «situation qui règne en Jamahiriya arabe libyenne» (février 2011) et que «les autorités libyennes doivent coopérer pleinement avec la Cour et le procureur et leur apporter toute l’assistance voulue…» En son temps, on s’adressait à Mouammar Kadhafi, pour permettre à la CPI de «protéger» les ravisseurs d’aujourd’hui.
Mais Mme Ashton fait mine d’ignorer, en s’adressant à la «Libye», comprendre le CNT, que cet aréopage inénarrable ne dirige rien au-delà du seuil de son siège, malgré sa scandaleuse «élection-légitimation» par la «communauté internationale», cette expression éhontée de la prédation internationale.
On dit, bien à propos, que la bande de Zenten est sous coupe française, que celle de Misrata est pro-USA, que celle de Benghazi est pro-anglaise et que le «Conseil militaire de Tripoli» relève du Qatar. Au-dessus de toutes ces considérations, la CPI et autres commanditaires de la «révolution» devraient rendre des comptes sur ce que subissent les Libyens noirs et les migrants africains noirs qui souffrent le martyre. Car, ce n’est plus un secret qu’ils sont soumis aux pires traitements et même à l’esclavage. Une récente mission de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) qui, à sa décharge, s’est penchée sur la question (du 4 au 15 juin), a rendu public les exactions et les crimes des «ex-civils protégés par l’OTAN».
On apprend qu’au-delà des victimes coincées dans le pays, d’autres sont «acheminées par des chauffeurs de bus ou de taxis», pour le compte des bandes armées, qui «leur extorquent leurs biens et finissent par les envoyer dans les camps au motif qu’ils n’ont pas de visa de travail». Des camps de concentration alimentés en détenus et gérés par «d’anciens rebelles, sans aucune autorisation ni contrôle de la part des autorités libyennes». La mission a pu visiter cinq de ces camps de migrants à Tripoli, Benghazi et Gharyan (dans les monts de Nefoussa au nord-ouest du pays).
Pour beaucoup moins que cela, la résolution 1970 a été suivie de la 1973 qui s’inquiétait «pour la sécurité des étrangers en Jamahiriya arabe libyenne et pour leurs droits», qui a fait des dizaines de milliers de morts et dont les effets continuent d’alimenter la nécrologie du peuple libyen et de semer la terreur.
Par Ahmed Halfaoui

 

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