Les Etats-Unis rejettent une intervention militaire dans le nord du Mali (AFRICOM).
2 octobre 2012
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Le commandant en chef du Commandement des forces armées américaines en Afrique (AFRICOM), a exprimé à Alger son rejet à une intervention militaire pour rétablir la paix dans le nord du Mali, qui reste en proie à la violence depuis plusieurs mois, ont rapporté lundi les médias locaux.
« La seule alternative que ne pourrait pas exister, c’est la présence militaire américaine dans le nord du Mali », a déclaré le général Carter Ham, cité par l’agence APS, lors d’une conférence de presse tenue dimanche à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.
« L’un des aspects clés dans la résolution de la crise malienne, c’est de faire la distinction entre les groupes armés dans cette région et définir ceux qui sont terroristes et ceux qui ne le sont pas », a-t-il indiqué, soulignant que la crise au nord du Mali « ne peut être résolue que de manière diplomatique ou politique ».
« Il y a d’autres défis qu’il faudra relever au Mali, à commencer par la mise en place d’un gouvernement légitime à Bamako et la nécessité de faire face aux préoccupations des populations dans le nord (du Mali), et cela doit se faire de manière diplomatique », a-t-il noté.
Le responsable américain s’est exprimé ainsi alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) semble envisager une intervention militaire imminente dans le nord du Mali, sous contrôle des groupes armés extrémistes liés à l’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
En ce qui concerne le dossier malien, l’Algérie plaide pour une solution négociée à la crise malienne.
A cet égard, l’Algérie a avancé trois points essentiels.
D’abord, il faut aider et soutenir les Maliens en tant que premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes. Deuxièmement, les acteurs de la communauté internationale doivent être guidés par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, en tenant compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la CEDEAO, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ voisins du Mali, comme l’Algérie, le Niger et la Mauritanie. Troisièmement, une solution politique négociée doit être dégagée dans les meilleurs délais possibles pour éviter toute situation d’enlisement.
M. Ham a salué l’action « très efficace » de l’Algérie dans le traitement de la crise humanitaire, surtout pour ce qui est la fourniture d’aide humanitaire aux réfugiés maliens qui ont fui leur pays. « Au nord du Mali, il y a une crise humanitaire grave engendrée par le conflit dans la région. Il y a des gens qui ont besoin d’eau et de nourriture et l’Algérie a été très présente et très efficace dans ce sens », a affirmé le général Carter Ham.
Dimanche, au terme de son audience avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le général Ham a déclaré à la presse que « l’Algérie et les Etats Unis d’Amérique sont tout à fait d’accord sur une priorité : le peuple malien doit avoir l’opportunité de choisir librement son gouvernement et de vivre dans la paix et la sécurité ».
Le général Carter F. Ham, qui s’est rendu dimanche à Alger dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays, a expliqué sa présence par la nécessité d’avoir « une meilleure compréhension de la situation au Mali », surtout en terme des rôles que jouent les groupes armés opérant dans le nord du Mali, dont Ansar Eddine, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Cette visite intervient à la veille de la session du dialogue stratégique Algéro-américain qui aura lieu à Washington le 19 octobre.
Source : Tchadinfos