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30 décembre 2024

Les sayanim : des « agents dormants » très actifs au service d’Israël


 

LE MIRAGE DE LA RECONNAISSANCE DE LA PALESTINE


Oui, on devrait se réjouir de cette avancée diplomatique, mais c’est une victoire en trompe-l’œil. Une illustration avant d’aborder le fond? Tous les grands médias aux ordres, qui façonnent au quotidien l’esprit occidental à la légitimité du sionisme, à sa politique de « légitime défense » et à la condamnation du « terrorisme » palestinien, se sont réjouis de façon démesurée, comme s’ils voulaient nous convaincre qu’un grand pas a été franchi et que la paix est à portée de main.

Il suffirait maintenant de reprendre les négociations, SANS conditions préalables, exigence de François Hollande pour son vote « courageux », comme si elles n’avaient pas suffisamment duré, 19 ans depuis les accords d’Oslo, pendant lesquels les colons sionistes sont passés de 150 000 à 600 000. Encore quelques années de « négociations », et on atteindra la million de colons. C’est comme si on demandait aux derniers survivants d’un troupeau d’agneaux de négocier avec la horde de loups qui en avait déjà dévoré plus de la moitié, de s’accorder sur le partage de la rivière.

Le vote de l’assemblée générale n’a aucune portée concrète. La majorité des états membres de l’ONU avaient déjà reconnu la Palestine dans ses frontières de 67 mais ils n’ont jamais osé braver l’ire des sionistes en installant à Ramallah une représentation diplomatique ou commerciale.

La Palestine pourrait dorénavant adhérer aux diverses organisations de l’ONU ? Quelle mascarade! Mais elle l’a fait déjà à l’UNESCO, mais elle n’a jamais osé aller plus loin en demandant son adhésion à l’OMS, à l’UNICEF, etc, alors que c’était dans la poche.

La Palestine pourrait saisir la CPI ? Elle avait la possibilité de le faire après les massacres de Gaza, elle était sur le point de le faire, mais ON l’en a gentiment dissuadé.

Le problème fondamental vient de cette Autorité palestinienne corrompue, faible, pusillanime, minable, qui Kollabore avec son occupant sioniste, en maintenant l’ordre en Cisjordanie, en arrêtant les militants du Hamas, du Djihad islamique et du FPLP, en assurant la sécurité des routes réservées aux colons sionistes, en acceptant sans réagir le dépecement de son territoire. Dernier exemple en date: 3000 nouveaux logements en Cisjordanie occupée. Et que dit le Pétain palestinien ? Il condamne du bout des lèvres cette provocation. Pauvre marionnette aux mains d’Israël et de ses complices!

Non, on a monté tout ce cirque à l’ONU pour donner un os à ronger au Kollabo en chef, lui redonner une petite crédibilité pour permettre à Israël d’achever sa mainmise sur la Palestine, et maintenir l’illusion d’un hypothétique état palestinien qui aboutira à un Banthoustan.

La seule solution, la vraie, mais qui viendra avec de vrais patriotes palestiniens, est la dissolution de cette Autorité, afin de mettre à nu l’occupation sioniste dans toute son ampleur et toute son abjection.

Jacob COHEN
http://jacobdemeknes.blogspot.ch/2012/12/le-mirage-de-la-reconnaissance-de-la.html

JACOB COHEN, ÉCRIVAIN FRANCO-MAROCAIN

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DÉ-MANIPULATIONS

PARIS, FRANCE

Né en 1944 dans le Mellah de Meknès. Licence en Droit à la Fac de Casa. Sciences-Po à Paris. Émigration à Montréal et à Berlin. Retour au Maroc en 1978. Maître-assistant à la Fac de Casa jusqu’en 87. Période riche et heureuse. Redécouverte de mon pays et de mes compatriotes. Installation à Paris. Écriture. Publié 7 romans jusqu’à présent. J’aime le cinéma et le théâtre, les cafés et les rencontres imprévues. J’aime bouquiner et flâner, faire la cuisine. Plutôt intello, tendre et bohème. Sans grandes prétentions matérielles. Facebook: http://www.facebook.com/jacob.cohen.505http://www.facebook.com/jacob.demeknes


L’ESPIONNE ET LE JOURNALISTE

Le Mossad mène le jeu

Au Maroc, le chef de la DGST est sur le départ. Son remplaçant potentiel inquiète les alliés. La CIA et le Mossad lui reprochent son nationalisme et son indépendance. Ils décident de s’en débarrasser, en le discréditant.
Depuis l’indépendance, le Mossad est comme chez lui au Maroc, en utilisant les Juifs marocains, souvent à leur insu, comme auxiliaires. Il aura recours cette fois au Bnaï Brit (Maçonnerie juive internationale) de Paris, pour infiltrer ses agents spéciaux à Casablanca.
Sur fond d’actualité brûlante – islamisation rampante, trafics, vrais et faux attentats – le roman décrit les rapports ambigus, et inégalitaires, entre les divers services secrets, dans une société marocaine en proie à toutes sortes de contradictions.

Éditions L’Harmattan

ISBN : 978-2-296-05685-5 • juin 2008 • 174 pages

Les sayanim : des « agents dormants » très actifs au service d’Israël

Jacob Cohen 

5 janvier 2011

Les sayanim sont des juifs de la diaspora qui, par patriotisme, collaborent avec le Mossad dans le domaine de l’espionnage ou de la désinformation. Ils constituent également le thème principal du dernier roman de l’écrivain franco-marocain Jacob Cohen. Investig’Action a interviewé M. Cohen lors de son passage à Bruxelles sur cet obscur réseau d’influence ainsi que sur l’état actuel et l’évolution de la situation au Proche-Orient.

INTERVIEW : Aurore Van Opstal & Abdellah Boudami
Qui sont les sayanim ?
Le mot hébreu sayan, au pluriel sayanim, désigne un Juif qui aime Israël, et qui, par « patriotisme », collabore avec le Mossad, dans deux domaines notamment : soit dans le domaine de l’espionnage, soit dans des activités de désinformation, manipulation, propagande. Les sayanim sont des personnes qui sont réparties dans toutes les couches et classes sociales de la société. Le gouvernement, le parlement, l’économie, les médias, et même, en fait, toutes sortes d’autres métiers. Prenons par exemple le cas d’un agent du Mossad qui a besoin d’une planque : un garagiste peut offrir un abri sûr. Donc le Mossad cherche à pouvoir établir des relations avec toute une série de personnes différentes, susceptibles un jour ou l’autre de leur rendre un service.
Ne vous reproche-t-on pas souvent d’être partisan de la « théorie du complot » ?
Oui, mais tout de même, il faut reconnaître avant tout que si Israël est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à sa diaspora. Jamais ce pays n’aurait pu être ce qu’il est aujourd’hui, en atteignant un tel niveau développement, sans qu’il n’y ait de soutien de toute la « diaspora », ou plutôt de toutes ces communautés juives, un peu partout dans le monde. Qu’on pense au soutien américain, français, par exemple : il y a clairement des soutiens qui vont dans ce sens. Qu’on l’appelle complot, ou autrement, il y a quand même objectivement une communauté d’intérêts, avec des soutiens concrets, notamment des soutiens financiers, matériels. On ne peut pas nier cela. Et si certains, sans chercher à nier les faits qui sont têtus, veulent simplement les dénigrer en appelant cela « théorie du complot », nous en arrivons au procédé bien connu qui consiste à qualifier d’antisémite toute personne critiquant la politique israélienne.
Comment s’exerce l’influence des sayanim dans le champ médiatique ?
Il faut dire que je ne suis pas à l’intérieur de ce champ, mais, tout de même, il y a des cas qui éclairent ce genre d’interrogations. Un cas qui me paraît vraiment révélateur : la manière dont s’est diffusée le portrait et le nom de ce jeune caporal israélien, détenu dans la bande de Gaza, Gilad Shalit. Il n’est pas un pays en Europe et en Amérique où l’on ignore son nom, son âge. Cela, c’est en ce qui concerne le champ médiatique. Mais, ce même cas illustre l’influence des sayanim dans d’autres champs, notamment diplomatiques, politiques, etc.
En tant que lecteur de la presse israélienne, j’ai pu noter que les parents de ce jeune soldat ont été reçus par tous les gouvernements des grandes puissances. Par Merkel, cinq ou six fois, par Sarkozy, autant de fois, par Bush et Obama, par le Parlement européen. Le père d’un caporal, auquel on déroule un tapis rouge, semble recevoir le traitement auquel même la famille d’un général d’un de ces pays ne recevrait pas. Il y a clairement une organisation efficace derrière cela, car il faut des moyens financiers et diplomatiques importants. Et la famille d’un modeste soldat ne peut mobiliser seule de tels moyens, surtout pour un soldat d’occupation, il faut le rappeler.
Pour revenir aux médias, on peut penser à un autre cas frappant : celui des élections palestiniennes, que le Hamas avait remportées démocratiquement. Mais tout de suite après les résultats des élections, des voix se sont élevées de partout, en chœur, disant qu’il ne faut surtout pas négocier avec le Hamas. Une véritable levée de bouclier aux allures synchronisées, alors que la logique la plus élémentaire, pour le Parlement européen par exemple, eût été de dire aux Palestiniens : « Ok, nous avons acté votre choix, nous négocierons avec le représentant que vous vous êtes choisis démocratiquement ». Et il n’a pas fallu deux ou trois jours pour que ce qu’on appelle la « communauté internationale » se plie, s’incline véritablement, devant ce diktat insensé. D’un point de vue pro-israélien, par contre, il était tout à fait logique d’avoir véhiculé ces positions. Et je pense fermement que les sayanim ont fait tout ce qu’ils ont pu pour empêcher ce qu’Israël voulait éviter : le Hamas comme interlocuteur des négociations. En effet, celui-ci n’est pas corrompu comme l’est une bonne partie de l’autorité palestinienne depuis très longtemps.
Ces sayanim reçoivent-ils des rétributions en échange des services qu’ils rendent ?
Non, je ne pense pas. C’est assez simple pour le Mossad. Il n’a pas de difficultés à trouver des sayanim. Par exemple, il lui est facile de trouver des personnes disposées à apporter leur aide sein de Bnei Brith, qui est une organisation franc-maçonne juive comptant environ 500 000 membres de par le monde, et dont le profil part de la moyenne bourgeoisie jusqu’aux sphères les plus hautes de la société. Or, les membres de cette institution sont précisément, de par ce statut, des soutiens inconditionnels à Israël. Sur un demi-million de personnes, il n’est pas très difficile de demander les services de quelques uns. Victor Ostrovski (aujourd’hui écrivain, il a travaillé pour le Mossad ; ndlr) disait qu’il y avait certainement dans le monde un million de Juifs prêts à soutenir aveuglément Israël. Or, ce pays n’a pas besoin d’un million, un réseau constitué de 50 000 personnes est déjà très efficace.
En s’investissant pour Israël, certains juifs ne cherchent-ils pas, comme le laisse entendre les réactions des militants de l’Anti Defamation League dans le film Defamation, à se « racheter » une identité juive et une conscience, « perdues », en quelque sorte, du fait qu’ils ne sont pas juifs au sens pratiquant et religieux ?
Tout d’abord, précisons que le sionisme, en tant qu’idéologie politique, a été ultra minoritaire dans les communautés juives avant 1948. Nos dirigeants communautaires, quand j’étais au Maroc du temps de mon enfance, nous mettaient en garde contre le sionisme. Les sionistes étaient minoritaires, et pas qu’au Maroc : en France, en Allemagne, aux États-Unis, les sionistes étaient vus comme des gens un peu fous, insensés. Même au sens du Yichouv, c’est à dire au sein des communautés juives vivant en Palestine, le sionisme n’était pas chose répandue, sans compter que les militants sionistes radicaux tabassaient les patrons juifs employant des Arabes, et ont même assassiné un dirigeant communautaire juif local qui voulait aller à Londres se plaindre de l’action des sionistes. C’est après 1948 que les sionistes ont réussi à « mettre la main » sur les communautés, c’est-à-dire à créer ce lien automatique entre juif et soutien à Israël. Je ne suis pas sûr que ce soit un transfert du religieux vers l’idéologie sioniste, puisque bien des leaders religieux aujourd’hui soutiennent Israël. Il y a beaucoup de conditionnement et de propagation de peur, laissant entendre que si on ne défend pas Israël, il y aurait à nouveau un génocide, des massacres, etc. Un exemple parmi des milliers d’autres : très récemment, un ministre israélien déclarait que le retour aux frontières de 1967 serait un nouvel Auschwitz. Cela relève proprement du lavage de cerveau. Israël est présenté comme une forteresse assiégée. En France, je vois chez les membres de la communauté juive, une impression forte que rien ne va, le sentiment que le monde entier les haït, un repli sur soi-même. Et Israël contribue fortement a créé ces impressions, ce qui lui permet de renforcer les liens. Par exemple, les étudiants français peuvent sans peine étudier en Israël trois ou cinq ans, tous frais payés.
Avez-vous une idée du nombre de sayanim qu’il pourrait y avoir en France ?
Mon estimation est qu’ils sont probablement de l’ordre de cinq mille. Pourquoi cinq mille ? Victor Ostrovski, dans ses écrits, parle d’environ trois mille sayanim uniquement pour la ville de Londres. En extrapolant un peu pour le France, on peut penser qu’ils doivent atteindre le nombre de cinq mille assez facilement. En ce qui concerne un cas pratique en France, on peut penser à une anecdote rapportée par Ostrosvki. Dans les années 1980, suite à un accord pour une centrale nucléaire, des étudiants irakiens étaient venus étudier au Centre d’Étude Atomique de Saclay. Évidemment, sur ce genre de dossier, le Mossad se doit d’obtenir des informations et récolter tous les éléments possibles concernant ces étudiants, la possibilité de les manipuler, etc. Des services secrets, normalement, aurait du consacrer plusieurs semaines au difficile travail d’infiltration, et de récolte d’informations. Pour le Mossad, c’est bien plus simple ! Ils ont pu compter sur l’aide d’un sayan. Ce dernier a été contacté, il a photocopié les dossiers demandés, les a remis à leur place et communiqué les copies au Mossad. Voilà, très simplement.
Il est clair qu’une antenne du KGB aurait besoin, pour Paris par exemple, d’au moins quelques centaines d’agents. Le Mossad peut compter sur six ou sept sayanim, puisque ceux-ci sont déjà au centre des institutions.
Mais pourquoi n’entend-on jamais parler des sayanim ?
C’est une question difficile, à laquelle je n’ai pas de réponse à vous apporter de manière certaine. On en parle dans le monde saxon, et pas du tout dans le monde francophone. Il semble que l’atmosphère en France est propice à l’étouffement, parce que les gens ont peur d’être montrés du doigt, d’essuyer les critiques. Il ne s’agit même pas de menaces ou de contrainte directe. Et puis, de toute manière, comme le dit Noam Chomsky, la sélection s’opère à l’amont, et les journalistes qui détiennent les postes-clés sont des personnes qui vont dans le sens de l’ordre établi et ne vont pas le bousculer. Et ceux qui ne se conforment pas à cela se font simplement licencier. On peut citer le cas de RFI (Radio France Internationale), qui a connu trois rédacteurs en chef licenciés ou poussés à la démission pour avoir exprimé des opinions non-conformes en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. Je connais le cas d’une journaliste d’Europe 1 dont je tairais le nom qui, après avoir fait un reportage sur les enfants palestiniens, a essuyé tant de critiques vives qu’elle a préféré tout simplement ne plus en parler.
Mais, au fond, n’est-ce pas une pratique courante des États de se constituer des réseaux à l’étranger ? On peut penser au régime marocain qui mobilise de tels réseaux dans les pays où résident des immigrés partis du Maroc ? Où y a-t-il une spécificité israélienne ?
Il n’y a pas matière à comparer, tant la puissance du réseau israélien constitué par les sayanim est impressionnante. Évidemment les autres États tentent de construire des réseaux à l’étranger, mais le Maroc serait bien en peine d’avoir l’équivalent de trois mille sayanim en Belgique, par exemple. Et il lui sera difficile d’avoir des exécutants qui obéissent au doigt et à l’œil à l’instar de ce que les sayanim sont prêts à faire pour Israël. Il y a des différences qui tiennent à plusieurs raisons. D’une part, Israël est un pays en guerre, un pays d’occupation. Il se doit donc d’être actif au maximum. D’autre part, il y a un caractère très particulier à l’attachement que réservent certains membres de la communauté juive envers Israël, que ne connaissent pas les autres États.
Pour ce qui est du conflit israélo-palestinien, quelle est votre vision de l’état actuel des choses et de l’évolution possible ?
Bon, pour moi, une chose est claire : Israël ne veut pas la paix. C’est un principe clair et sans appel établi par l’État israélien naissant en 1948, à savoir qu’il ne peut y avoir qu’un seul nationalisme entre le Jourdain et la Méditerranée. D’ailleurs, d’un point de vue israélien, pendant trois décennies, le Palestinien n’existait pas. Les Israéliens considéraient que c’était des Arabes venus de Jordanie, de Syrie, qu’ils n’avaient qu’à y retourner, et que rien ne pouvait justifier un attachement de ces personnes à des terres palestiniennes. Cette méthode n’a pas été concluante, et au bout de cette période, vers la fin des années 1980, la méthode a changé. Les Israéliens étaient prêts à donner un drapeau, quelques confettis territoriaux, un semblant d’autonomie, etc. La preuve concrète qu’ils ne veulent pas de paix, malgré ces apparentes concessions, est tout simplement que la colonisation se poursuit sans arrêts. Même Yithzak Rabin, présenté comme un homme de paix, l’artisan des accords avec les Palestiniens, était surtout un homme très intelligent et sioniste jusqu’au bout ! Il a réussi un coup de maître avec un semblant d’accord de paix, ce qui a permis d’ouvrir des relations diplomatiques et commerciales avec nombre de pays importants auparavant réticents (Inde, Chine, etc), en échange d’une autonomie de façade et de quelques voitures de fonction cédées à une autorité palestinienne très faible et insignifiante. Pour l’anecdote, un soldat israélien a fait sortir un ministre palestinien de sa voiture de fonction et l’a obligé à traverser le check point à pied ! C’est vous dire à quel point ils comptent peu. L’image de « l’Arabe » en Israël est désastreuse, et c’est une coutume très répandue, là-bas, que de coller un sticker « mort aux Arabes » à l’arrière de sa voiture. Israël est un État raciste, et je vois mal ce pays désirer la paix avec des individus profondément méprisés et déshumanisés.
Quid de l’évolution du conflit ?
 
Je pense qu’Israël va s’enfermer de plus en plus dans cette impasse, et que la logique de l’occupation prévaudra jusqu’à entraîner une grosse crise, notamment vis-à-vis de l’Union européenne qui ne pourra plus accepter et fermer les yeux sur la situation du Proche-Orient. Les actions citoyennes vont vraisemblablement prendre de l’importance et exercer des pressions sur les dirigeants. Sur quoi cela peut-il déboucher ? Difficile à dire, mais, à mon avis, soit sur une tragédie sanglante, j’en ai bien peur, soit sur un revirement des puissances. Car après tout, si l’Union européenne et les États-Unis soutiennent Israël aujourd’hui, ça peut très bien changer dans dix ans ou quinze ans. Et dans ce cas de figure, je pense que la solution à un État peut être envisageable, avec des Israéliens forcés à négocier et à céder. En tout cas, je pense qu’à terme, et ce n’est pas tellement une question de ce que je voudrais, mais de ce que j’observe, ça ne peut qu’aller vers la solution à un État. J’espère une chose, c’est que ce ne sera pas trop sanglant…

Jacob Chohen est un écrivain franco-marocain. Il est né en 1944 dans le Mellah de Meknès. Il obtient une licence en Droit à la Fac de Casa. Ensuite, il fait Sciences-Po à Paris et émigre à Montréal et à Berlin. Il est de retour au Maroc en 1978 et devient maître-assistant à la Fac de Casa jusqu’en 1987. Enfin, il s’installe à Paris et écrit. Il a publié 5 romans jusqu’à présent. Investig’action l’interroge sur son dernier roman : « Le printemps des sayanim » (1).

Note :
() : Voir la présentation du livre et de l’auteur ici
Aurore Van Opstal et Abdellah Boudami sont co-auteurs avec Michel Collon du livre Israël, parlons-en !
Source : www.michelcollon.info

Entretien avec Jacob Cohen

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