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20 avril 2024

AREVA : La face cachée du nucléaire français en Afrique


Un dossier du Réseau « Sortir du nucléaire »

Depuis 40 ans, le développement du nucléaire est justifié au nom de « l’indépendance énergétique » de notre pays. Pourtant, avant même la fermeture de la dernière mine d’uranium française, en 2001, le combustible nécessaire aux centrales françaises était importé en grande partie. Il l’est maintenant en totalité. Si les sources d’approvisionnement se sont diversifiées, le sous-sol africain a été historiquement, et reste encore aujourd’hui indispensable au fonctionnement de notre parc électronucléaire.

Comment peut-on alors parler d’indépendance énergétique ? C’est simple, il suffit à nos dirigeants de considérer que le sous-sol des anciennes colonies françaises continue d’appartenir à l’ex-métropole, ou de payer l’uranium à un prix tellement dérisoire qu’il en devient négligeable.

Présence d’Areva sur le continent africain

En intervenant au Mali, la France cherche à conforter son rôle de « gendarme » en Afrique. La situation géopolitique complexe – voir à ce sujet le dossier de l’association Survie « Les zones d’ombres de l’intervention française au Mali – ne doit pas occulter la volonté de notre pays de garder la mainmise sur le Sud du Sahara, et notamment sur son sous-sol riche en pétrole et uranium. L’accès à ces ressources, pillées depuis des décennies, fait en ce moment l’objet d’une protection rapprochée, comme l’a montré l’envoi de troupes sur la mine d’uranium d’Imouraren, au Niger.

Ce coup de projecteur sur la région fournit l’occasion de faire le point sur la présence d’Areva en Afrique.

Algérie
17 essais nucléaires français
de 1960 à 1966

Madagascar
Exploitation de 1953 à 1960

Centrafrique
Exploitation de la mine
de Bakouma avant les
années 1970, censée
être relancée depuis
l’achat en 2006 d’Uramin
mais le projet est gelé.

Gabon
Exploitation de la mine de Mounana
de 1961 à 1999. Restent aujourd’hui
les conséquences désastreuses de
la mine. Areva montre des velléités
de retour.

Afrique du Sud
A partir de 1961, la France contribue au
programme nucléaire civil et militaire du
régime d’apartheid, en échange
d’uranium (extrait en Namibie, occupée
par l’Afrique du Sud). Areva alimente
depuis 2 réacteurs nucléaires et
ambitionne d’y construire des EPR.

Namibie
La mine de Trekkopje est censée
devenir l’une des plus grandes
mines à ciel ouvert au monde.
Caractéristiques: teneur faible en
uranium et construction d’une
usine de dessalement d’eau de mer
pour traiter la roche ! Ce projet est
actuellement gelé.

Sénégal
Exploration depuis 2008

Niger
Plus de 100 000 tonnes
d’uranium extraites depuis
40 ans, à Arlit, dans la région
d’Agadez. La date d’ouverture
de la mine d’Imouraren
est sans cesse repoussée
depuis 2009.

République démocratique
du Congo

Areva obtient en 2009 un
mémo, tenu secret, pour
l’exploration uranifère sur
l’ensemble du territoire, du
jamais vu !
Survolez les pays pour connaître la situation locale.
La mission de Survie se concentre principalement sur la lutte contre la Françafrique. Elle mène des campagnes d’information et d’interpellation des citoyens et des élus pour une réforme de la politique de la France en Afrique et des relations Nord-Sud. Tout comme le Réseau, elle se compose de nombreux groupes locaux, présents sur tout le territoire français. Survie et le Réseau travaillent régulièrement ensemble, notamment au travers du collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger ».

Survie, le Réseau « Sortir du nucléaire »et le collectif Areva ne fera pas la loi au Niger demandent à Areva, entreprise à capitaux publics :

- une suspension immédiate de tous les projets miniers tant que des conditions d’exploitation respectueuses de l’environnement et de la santé des travailleurs et des populations locales ne sont pas garanties par une expertise indépendante reconnue par l’État hôte et par la société civile locale ; le référentiel doit être a minima celui de la réglementation française en la matière.

- le versement de taxes ou contributions par Areva aux États hôtes, confiées à une gestion indépendante spécialisée pour la remise en état des sites après extraction, la dépollution des sites en exploitation et de leurs abords (confinement des stériles et déchets radioactifs, collecte des objets et ferrailles contaminés…).

- Le respect de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, notamment par l’association étroite des populations locales aux décisions liées à la gestion des ressources en eau et à l’utilisation des terres.

- la contribution financière d’Areva à la mise en place pour tous les ex-travailleurs des mines et les populations vivant à proximité d’un examen médical complet, d’une évaluation rétrospective des doses subies, d’un suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux indépendants et l’indemnisation des préjudices subis.

Pour en savoir plus : téléchargez ou commandez le fascicule 4 pages consacré au thème « Areva en Afrique »

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