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15 janvier 2025

Al Jazeera manipule pour sauver Ennahda


 

 

TUNISIE
LNR

Al Jazeera manipule pour sauver Ennahda

Contrairement aux centaines de chaînes de télévision qui ont couvert les funérailles de Chokri Belaïd à Tunis, celle du Qatar s’est une nouvelle fois distinguée en optant pour la désinformation et le truquage des images.

Les téléspectateurs ont pu suivre les milliers de Tunisiens qui versaient leur colère sur le parti Ennahda et son leader Rached Ghanouchi. Ce n’était pas le cas sur Al Jazeera, qui diffusait des images montrant des centaines de manifestants brandissant des drapeaux d’Ennahda et qui scandent des slogans contre l’ex-parti de Ben Ali. Si le journaliste d’Al Jazeera commentait bien les funérailles de Chokri Belaïd, les images ont été tirées des archives et concernaient des rassemblements d’Ennahda. La presse tunisienne n’a pas digérée cela, accusant la chaîne du Qatar de faire de la désinformation. «Al Jazeera en flagrant délit de falsification d’images et de faits», a titré un journal électronique tunisien. Le même journal a indiqué : «Pour des circonstances moins importantes, un mariage collectif par exemple, la chaîne Al Jazeera dépêche des équipes pour des diffusions en direct. Ce n’est pas le cas aujourd’hui où elle a préféré reprendre des anciennes images d’une télévision tunisienne.» Ajoutant : «Dans les images d’une télévision tunisienne, on voyait la grande foule de loin (1,4 million de personnes présentes), mais dans les images serrées, Al Jazeera fait appel aux archives pour montrer des personnes brandissant des banderoles d’Ennahdha et anti-RCD.» Le journal a conclu à ce sujet: «Pire, des sons à la gloire d’Ennahdha et à la chute du régime de Ben Ali, alors que les présents à l’enterrement n’ont cessé d’appeler à la chute du régime actuel avec des slogans hostiles à Ennahdha et aux islamistes», a conclu le média. «Al Jazeera en flagrant délit de manipulation médiatique», c’est le titre choisi par une autre journal tunisien qui écrit que «la chaîne satellitaire qatarie a fait, ce vendredi, dans l’excellence. Excellence en matière de manipulation médiatique, bien que tout le monde savait que cette chaîne est passée pro en matière de manipulation au service de sombres agendas politiques internationaux. La prouesse de ce vendredi restera, certainement, dans les annales comme un cas d’école. La chaîne a procédé par un jeu trop grossier de montage vidéo, à la superposition des images de deux manifestations à Tunis. Vu que la manifestation cautionnée par le Qatar ne regroupait que quelques dizaines de personnes, Al Jazeera s’est permis de superposer la bande sonore de la manifestation pro-Ennahdha, avec des slogans de circonstance, à la bande vidéo de la gigantesque manifestation anti-Ennahdha et celle des funérailles de feu Chokri Bélaïd, qui a connu une affluence humaine record. Quand on n’a pas peur du ridicule, et quand on a la conviction de s’adresser à des gens limités côté méninges, on peut tout se permettre !» En somme, connaissant parfaitement la ligne éditoriale de la chaîne du Qatar, cet état de fait n’est pas du tout une surprise. Cette chaîne a été créée uniquement pour désinformer et pour mettre en œuvre des agendas politique bien déterminés.

Moncef Rédha

Ennahda et le Qatar pointés du doigt

Même si l’enquête n’a pas encore identifié les auteurs de l’assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire du parti unifié des démocrates tunisiens, des doigts accusateurs se pointent vers le mouvement islamiste Ennahda et le Qatar.

Les accusations contre les islamistes interviennent au moment où des sources qui restent à confirmer indiquent que quelques heures après l’assassinat de Choukri Belaïd, le chef du parti islamiste Ennahda aurait quitté Tunis en direction de la Grande-Bretagne. Les mêmes sources ajoutent que Ghanouchi a pris un vol Tunis-air à 14h35 de l’aéroport Tunis-Carthage en direction de la capitale londonienne. Toujours et selon des informations à ce sujet, le chef islamiste a atterri à l’aéroport de Londres Heathrow à 16h50. Sa propriété londonienne aurait été placée sous haute protection policière par la police britannique. La famille de Chokri Belaïd a accusé directement les islamistes d’être à l’origine de l’assassinat du secrétaire du parti des patriotes démocrates unifié. Même si les vrais auteurs du meurtre n’ont pas été identifiés pour l’instant, les proches et les partis de l’opposition accusent les islamistes d’Ennahda d’être les commanditaires de cet assassinat. Selon Hamma el-Hamami, le président du Front populaire, les appels au meurtre émanent de certains responsables d’Ennahda et de certains imams ont été mis en application et Chokri Belaïd a été la première victime politique. L’assassinat de Chokri Belaïd n’est pas une surprise, la victime elle même a déjà tiré la sonnette d’alarme sur les éliminations physiques lancés contre les personnalités de l’opposition. Des listes concernant plusieurs hommes politiques à abattre dont le président du parti «Nida Touns». Malgré ces menaces de mort, le gouvernement tunisien dirigé par Ennahda n’a même pas pris la peine d’ouvrir une enquête pour identifier les auteurs ou pour assurer la protection des personnes susceptibles de faire l’objet d’assassinats. Après Ennahda, certaines parties de l’opposition n’excluent pas la main du Qatar dans ce drame. C’est le cas de Bassam Tahhan spécialiste reconnu du monde arabe, Bassam Tahhan qui dans un entretien accordé à la Radio iranienne francophone a indiqué qu’il n’exclut pas qu’un «cerveau» qatari pourrait être impliqué dans ce meurtre. «Chokri Belaïd a beaucoup critiqué le Qatar, tout le monde sait que le Qatar a aidé le parti Ennahda à arriver au pouvoir. Tout le monde sait que le Qatar est en Libye et que probablement l’arme du crime viendrait de la Libye, a-il-ajouté. Dans l’attente de fin de l’enquête, l’opposition et certains observateurs n’excluent pas la piste islamiste et le Qatar dans ce meurtre.

Moncef Rédha

Rappel

DNA – Dernières nouvelles d’Algérie.

L’assassinat de Chokri Belaïd provoque de vives tensions en Tunisie

Mercredi, 06 Février 2013,  DNAavec Reuters

L’assassinat de Chokri Belaïd, avocat et dirigeant de l’opposition laïque,provoque de vives tensions mercredi en Tunisie, où des bureaux du parti islamiste Ennahda, qui dirige la coalition gouvernementale, ont été attaqués et incendiés par des manifestants. Des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes du pays contre Ennahda.


A la suite de la mort de Chokri Belaïd, l’opposition a appelé à une grève générale et a suspendu sa participation à l’Assemblée constituante.

Belaïd, un avocat de 49 ans, était le secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates, membre du Front populaire, une coalition d’opposition qui regroupe une douzaine de formations.

Blessé de quatre balles devant chez lui par un homme qui a pris la fuite à moto avec un complice, il a succombé à ses blessures à l’hôpital. « Chokri Belaïd a été assassiné aujourd’hui devant son domicile, de quatre balles tirées dans la tête et dans la poitrine », a précisé Ziad Lakhder, l’un des responsables du Front populaire.

La nouvelle de la mort de Belaïd a provoqué de violentes manifestations à travers le pays. La police est intervenue pour disperser à coups de gaz lacrymogène les manifestants rassemblés devant le ministère de l’Intérieur à Tunis.

Des manifestations ont aussi eu lieu à Sidi Bouzid, dans le centre du pays, berceau de la « révolution de jasmin » qui a chassé du pouvoir le président Zine ben Ali en janvier 2011, coup d’envoi du « printemps arabe ». La police est également intervenue.

« Tentative de déstabilisation »

Selon des témoins, les bureaux d’Ennahda ont été incendiés à Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax. « Le parti Ennahda est totalement innocent de l’assassinat de Belaïd », a martelé le chef du parti islamiste. « Les seuls à qui profite cet assassinat, ce sont les ennemis de la révolution. »

« La Tunisie connaît aujourd’hui l’impasse politique la plus grave depuis la révolution. Nous devons garder notre calme et ne pas nous laisser entraîner dans une spirale de violence. Plus que jamais, il faut que nous restions unis », a ajouté Rached Ghannouchi.

Une vidéo mise en ligne sur Youtube et qui circule sur les réseaux sociaux montrent des militants islamistes appelant au meurtre de Chokri et d’autres opposants laïcs

https://www.youtube.com/watch?v=wiTt-6XkTNo&feature=player_embedded

 

 

 

Par

Badis Guettaf

Les Frères ne sont pas l’AKP

 

  • Les Frères musulmans mettent les États-Unis et leurs satellites dans l’embarras. Ils les ont soutenus à bout de bras, ils leur ont donné un modèle, l’AKP turc, ils les ont défendus contre vents et marées. Ils les ont présentés en «démocrates». Arrivés au pouvoir, ils devaient avoir balayé une fois pour toutes les velléités nationalistes ou socialistes. Ils représentaient les partenaires idéals, parfaitement adaptés (en théorie) à des populations dont l’Islam, religion dominante, pouvait servir à éradiquer toutes les idées réfractaires aux forces du marché.  Quitte à faire des entorses à la sacro-sainte «démocratie». Ne s’agit-il pas d’arabes et de musulmans, qui ne demandent que d’être gouvernés par les Frères ? La chose était pliée, pensaient les parrains de la planète. Ils allaient être tranquilles pour un bon bout de temps. Mais les choses se sont gâtées plus vite que prévu. Pour ne pas dire immédiatement. Les Frères, loin de décevoir sur les orientations fondamentales de la stratégie étasunienne, n’ont pas été aussi AKP qu’ils auraient dû être. Ils ont créé des situations plus explosives qu’elles n’étaient. C’était de ne pas avoir écouté ceux qui disaient que l’AKP n’était pour rien dans sa «modération», que c’était les Turcs qui en ont fait ce qu’il est, et que les Arabes et assimilés n’étaient pas des Turcs. Alors l’embarras est patent, devant les sanglants soubresauts qui affectent  la Tunisie et l’Égypte.  On parle désormais de «soutenir les démocrates» et de «ne pas laisser se développer l’obscurantisme». Quand on entend des choses pareilles, on ne peut que s’interroger sur le modèle opératoire qui sera utilisé. Car il s’agit bien d’actions qui vont être menées. Comme tout va aller de travers pour les Frères qui sont débordés, à la fois, dans leur propre camp et par ceux qu’ils sont censés gouverner, il y a tout lieu d’appréhender la mise en œuvre de scénarios dont il faut absolument connaître les mécanismes. On sait que ce qui inquiète en premier lieu c’est d’abord la perte d’influence sur les pays concernés. Peut importe qu’il y ait une reprise en main musclée des Frères. Car, tant que les populations étaient confinées dans une protesta a minima, tout allait pour le mieux dans les déclarations des «amis des peuples». Ce n’est que lorsqu’il y a eu de sérieux risques de soulèvements que l’inquiétude s’est manifestée. Parions que nous allons assister d’abord à de grandes pressions, essentiellement financières, pour commencer. Ce qu’a déjà fait Angela Merkel à l’égard du président égyptien, Mohamed Morsi. En attendant de trouver une alternative et afin de se donner le temps de la concocter. Pour le moment, les Frères doivent accepter de reculer et de faire des concessions à leurs adversaires «laïcs», «démocrates» et œuvrer à contrer les dérives djihadistes. Ce qui les rapprochera de leurs homologues turcs et du profil souhaité. Plus tard, s’ils n’y réussissent pas, il sera question d’autres procédés. Mais n’est-il pas trop tard ?  Les Frères n’ont-ils pas dilapidé en quelques mois toute l’aura qu’ils avaient ? Ne se sont-ils pas mis à ressembler trait pour trait aux dirigeants déchus ?  

B. G.

 

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