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26 avril 2024

La Libye centre d’intérêt des Occidentaux


La Libye centre d’intérêt des Occidentaux

Par : Merzak Tigrine

La France en tête, les pays occidentaux cherchent à faire revenir le calme en Libye, où ils ont des intérêts qu’ils ne veulent pas perdre en raison des troubles dans ce pays.

Présidée par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et son homologue libyen Mohamed Abdelaziz, une réunion ministérielle pour renforcer la sécurité en Libye, dans un contexte régional très troublé, se tient demain à Paris, à la demande des autorités libyennes, en présence d’une quinzaine de pays et d’organisations internationales.
Cette rencontre sera suivie le lendemain par une visite du Premier ministre libyen Ali Zeidan, qui s’entretiendra avec le président François Hollande de sécurité régionale, ainsi qu’avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
En parallèle, des ministres libyens (Economie, Pétrole, Télécommunications, Santé) rencontreront dès lundi soir quelque 80 chefs d’entreprise français tous secteurs confondus, ainsi que la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq pour faire le point sur la coopération économique franco-libyenne.
Il semblerait que pour montrer leur gratitude aux pays qui avaient participé à la coalition internationale intervenue militairement en 2011 pour chasser Mouammar Kadhafi, les Libyens ont demandé à la France de “co-organiser” une telle conférence lors de la visite de Laurent Fabius en Libye en novembre dernier.
A Paris, il sera donc question de fourniture d’équipements de surveillance, de formation de policiers, de magistrats. En matière de formation, des projets avec la France sont en cours de montage et doivent être finalisés.  Un appel doit aussi être lancé pour l’accélération du déploiement d’une mission européenne pour la surveillance des frontières terrestres et maritimes, si possible début juin. Elle comptera entre 50 et 70 formateurs chargés notamment de la formation de gardes-côtes libyens. Du côté français on estime que la Libye est à une “étape décisive de sa transition” pour construire un Etat, inexistant sous Mouammar Kadhafi. Selon une source diplomatique, “la mauvaise nouvelle, c’est qu’il y a de véritables risques pour la sécurité en Libye, la bonne nouvelle c’est que les Libyens ne sont pas dans le déni. Ils souhaitent qu’on leur propose des solutions, tout en restant maîtres de leurs affaires”.
Il y a lieu de souligner que depuis la chute de ce dernier, mort en octobre 2011, l’insécurité est persistante dans le pays, particulièrement dans la région de Benghazi, dans l’Est, affectée par une série d’attentats et d’assassinats qui ont conduit les pays occidentaux à évacuer leurs ressortissants de cette ville, fin janvier. Ces violences sont souvent imputées à des islamistes radicaux, pourchassés sous Kadhafi et qui règlent leurs comptes. La sécurité demeure l’apanage de milices dans nombre de secteurs importants, qu’il faut intégrer dans l’armée ou la police.
La question de la dissémination des armes n’est également pas réglée.
A cela s’ajoute un contexte régional marqué par des troubles en Tunisie et le conflit au Mali. “Nos inquiétudes à Benghazi sont justifiées, de même qu’à Tripoli. On a donné à nos ressortissants des consignes de grande prudence”, souligne un diplomate français qui observe encore que la bande armée qui s’est emparé début janvier du site gazier algérien d’In Aménas et pris des centaines d’otages, “est remontée par la frontière de Libye”. “Il est extrêmement difficile de contrôler l’ensemble des frontières mais il y a quand même des technologies qui permettent de se prémunir”, ajoute-t-il. Seront présents, mardi, les ministres des Affaires étrangères britannique, italien, danois, turc et maltais. L’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis, le Qatar et les Émirats arabes unis ont aussi confirmé leur participation, ainsi que la Ligue arabe, l’Union du Maghreb arabe, le Conseil de coopération du Golfe, l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine.

 

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