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11 octobre 2024

Le wahhabisme menace l’unité de la société tunisienne


13-02-2013
Le wahhabisme menace l’unité de la société tunisienne

Des observateurs tunisiens mettent en garde contre la dislocation de la société tunisienne, de confession sunnite malikite, à cause « des dangers religieux et confessionnels » dû à la croissance rapide et suspicieuse de l’influence des mouvements salafistes. Ces derniers n’ont pas hésité dans à plus d’une occasion de menacer le pays « d’une guerre dévastatrice » pour appliquer « la loi de Dieu » construire « l’État du califat rachidien », rejeter « l’État civil » et « le régime républicain laïc apostat ».

En effet, la majorité des Tunisiens sont conscients que leur pays se dirige « vers la division » après que les salafistes ont exploité la crise politique et sociale pour répandre par la force leur autorité dans la société, à commencer par les tribunes des mosquées, les espaces culturels, passant par les places publiques. Ceux-ci fustigent tous leurs opposants sous le prétexte « d’ordonner le bien et d’interdire le mal » à l’instar des milices de la police religieuse dans les pays réactionnaires.

Les craintes donc des Tunisiens grandissent de plus en plus à la lumière des agissements des groupes salafistes sur le terrain. Dernièrement, ces salafistes ont réussi à intimider le peuple tunisien à travers la transgression des libertés, les actes de violence mais aussi leurs efforts pour «imposer leur concept de la charia islamique et revendiquer l’établissement d’un État islamique et d’une société islamique », selon leur propre point de vue certes.

Le mouvement salafiste est issu du wahhabisme, basé en Arabie Saoudite. C’est un mouvement islamiste politique créé au 18e siècle (XVIII siècle), il accuse d’apostats tous les adeptes des autres écoles sunnites. Les wahhabites se considèrent les véritables sunnites et « les seuls survivants de l’enfer » !

Face à cette situation, le ministère des affaires religieuses doit mettre en œuvre un plan pour renforcer la doctrine malikite caractérisée par la lutte contre l’extrémisme et travailler à unifier les rites et les fatwas. De plus, les institutions officielles doivent entamer un dialogue avec ces milieux pour s’informer sur les raisons d’avoir adopté l’esprit wahhabite.

A ce sujet, le mufti de Tunisie a mis en garde contre le phénomène de l’apostasie dans le pays. Dans un point de presse, il a estimé que « les différences au niveau de la pratique de la prière sont censées troubler la situation dans le pays et semer la division et les divergences parmi les jeunes fidèles. Selon le cheikh Othman Battikh, « ce que font certains jeunes au motif de raviver la confession sunnite et rejeter des écoles religieuses, notamment l’école malikite, est un comportement naïf qui reflète une méconnaissance de la jurisprudence malikite ».

Le vice-président du parti islamiste au pouvoir Ennahda , Abdel Fatah Moro, a mis en garde contre l’esprit wahhabite en Tunisie qui pourrait ouvrir la porte à la division. « Des cheikhs saoudiens viennent en Tunisie pour prêcher devant les jeunes et leur inculquer les bases de la doctrine hanbalite », a-t-il révélé, ajoutant que les jeunes participants « reçoivent des sommes d’argent en échange de leur formation ».

Pour sa part, le spécialiste de l’islam politique Kamal elSakiri a assuré que des parties du Golfe, surtout du Qatar et de l’Arabie Saoudite cherchent à répandre la doctrine hanbalite en Tunisie qui vit un début de division réelle. Selon lui, la doctrine hanbalite est la plus enfermée et la plus éloignée de la raison.

Source: Sites we

EPE SPA HORIZONS

Crise du gouvernement en Tunisie

Ennahda propose un compromis

Publié le 12 février 2013

« Il faut arriver d’ici deux ou trois jours à composer un gouvernement de compétences nationales, qui rejoint ce que demande Jebali, avec une représentation élargie des forces politiques », déclare le numéro un du mouvement islamiste

Mis en difficulté sur la scène politique tunisienne depuis l’assassinat de l’opposant laïc, Chokri Belaïd qui a déclenché un « sursaut » de la société civile, Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahda, cherche un deal avec Hamadi Jebali qui souhaite diriger le pays avec un gouvernement de technocrates, sans représentants de partis politiques, avec comme priorités : assurer la sécurité, établir un calendrier électoral et engager un vrai dialogue social. Il lui suggère, pour sauver la situation et faire sortir le pays de l’ornière, un gouvernement de sauvetage national, de coalition nationale. « Il faut arriver d’ici deux ou trois jours à composer un gouvernement de compétences nationales, qui rejoint ce que demande Jebali, avec une représentation élargie des forces politiques », déclare le numéro un du mouvement islamiste à la chaîne tunisienne Al Moutawasat. Ghannouchi, qui estime qu’« un gouvernement de technocrates n’a aucun avenir parce que les partis politiques ont rejeté cette initiative », aurait-il trouvé une parade pour garder le contrôle des principaux ministères, dont l’Intérieur, les Affaires étrangères et la Justice, réclamés par le CPR, le parti du président Marzouki ? Il serait, dit-il, en pourparlers avec une demi-douzaine partis, dont le Congrès pour la République, du président Moncef Marzouki, qui a décidé de retarder d’une semaine sa décision de démissionner du gouvernement. Les islamistes, qui rejettent l’idée d’un gouvernement de technocrates, sont descendus dans la rue, le 9 février, pour défendre « la légitimité du gouvernement, issu des urnes ». Habib Ellouz, un des députés d’Ennahda, a appelé à une nouvelle manifestation ce vendredi. Jebali, qui a reçu un soutien franc et massif de l’Union générale tunisienne du travail, d’Ettakatol, le parti du président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, de Nida Tounès, de Béji Caïed Essebsi, de l’Ordre des avocats, de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, de l’UTICA, l’organisation patronale, et de plusieurs petits partis d’opposition, acceptera-t-il de revoir son initiative et de réintégrer les rangs de son « contesté » mouvement ? Le Premier ministre, qui avait indiqué, lundi, qu’il démissionnerait s’il ne parvenait pas à former son cabinet, était, pas plus tard qu’hier, à la recherche d’autres appuis politiques et juridiques à son initiative qui a fait voler en éclats la troïka et diviser Ennahda. Car, outre ses opposants politiques, Jebali a déclenché un débat juridique. Selon lui, un remaniement de l’exécutif ne l’oblige pas à demander la confiance de la Constituante où Ennahda contrôle 89 des 217 sièges. La Tunisie est dans l’expectative.

Djamel Boukrine

 
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