Un dirigeant de gauche arrêté au Mali : le véritable objectif de l’intervention ?
14 février 2013
13 février 2013
Ce 11 férvier à Sangarebougou, dans la banlieue de Bamako, Oumar Mariko a été arrêté violemment à son ONG Médes Sapcom, par des hommes armés, cagoulés, tirant en l’air pour disperser les gens accourus : c’est le fait des services de la sécurité d’Etat.
Mise à jour : Bonne nouvelle, le parti SADI a communiqué qu’Oumar Mariko avait été libéré le 12 février.
Cela fait suite à une campagne d’ attaques calomnieuses dans les médias dirigées principalement contre Oumar Mariko, Aminata Traoré et les signataires de la déclaration du 22 mars pour un changement politique démocratique profond.
Oumar Mariko est l’homme qui n’a cessé de dénoncer les manigances des gens au pouvoir depuis la conférence interrompue de 1992, alors qu’il était un des acteurs principaux de la chute de Moussa Traoré. Oumar Mariko est le représentant de l’opposition de gauche. Candidat aux élections présidentielles de 2007 il a été la principale victimes des fraudes électorales massives qui ont porté au pouvoir le gouvernement d’ATT, gouvernement dont l’actuel “président par intérim, Dioncounda Traoré, faisait partie . En avril 2012, Dioncounda Traoré avait été désigné président par intérim pour 40 jours, par la volonté de l’Elysée et des Etats marionnettes de la région ( la CEDEAO). Depuis, son mandat est prolongé sans aucune légitimité.
Il nous appartient de diffuser l’information, de faire connaître les machinations des gouvernements français et africains vendus aux multinationales. Il nous appartient de dénoncer les menaces qui pèsent sur les porte-parole de la population malienne et de ses intérêts. Il nous appartient de dénoncer les objectifs colonialistes des pillages criminels qui sont en cours, et les prétextes hypocrites derrières lesquels ils se cachent. La France a doté des groupes mercenaires de son pouvoir impérial, donnant son aval à leur libre circulation dans le nord du Mali. Paris ne vise pas à prendre le contrôle des lieux mais bien à le céder à ces groupes de mercenaires. C’est à cela qu’ils servent. Et l’Eysée a une longue expérience en ce domaine avec toute la grande région de l’ancien Soudan français.
Faut-il rappeler que les couches géologiques d’Afrique de l’Ouest sont les mêmes d’Ouest en Est de telle sorte que l’on trouve les ressources pétrolières, d’or et d’uranium sur les mêmes parallèles bien au-delà des zones d’exploitation actuellement réputées ? Et que les ressources d’eau du bassin du fleuve Niger sont nécessaires à l’exploitation des mines du nord saharien ?
La Sécurité d’Etat malienne a annoncé que l’arrestation d’Oumar Mariko intervenait pour des raisons de sécurité dans le cadre de l’enquête ouverte sur la mutinerie des bérets rouges. Or, ces bérets formaient la garde rapprochée de l’ex-président ATT. Ils s’opposaient aux bérets verts du capitaine rebelle Sanogo qui eux, sont sur le front. L’idée qu’Oumar Mariko soit derrière la mutinerie des bérets rouges n’a pas beaucoup de sens. C’est un prétexte qui cache mal une répression.
Le gouvernement Hollande prépare son intervention depuis le mois de mai. C’est-à-dire que depuis son investiture, il tient des discours contraires aux plans militaires et politiques dont l’élaboration est avérée. Depuis la fin octobre, 2000 soldats français rapatriés d’Afghanistan sont prêts pour l’intervention au Mali, des forces spéciales sont sur le terrain, les surveillances satellites et drônes se succèdent. A cela s’ajoute la lettre de demande d’aide militaire de Dioncounda Traoré écrite et réécrite par l’Elysée et qui ne prend même pas la peine de préciser l’intervention militaire au sol (voir l’enquête du Nouvel Observateur à ce sujet).
Il y a urgence à se mobiliser pour éviter qu’à nouveau un dirigeant de gauche ne soit assassiné en Afrique.
Eric Pauporté a réalisé le film Mali D’Or qui, à travers le drame des mineurs maliens exploités et maltraités par les multinationales dont Bouygues, expose les mécanismes de la France – Afrique ou France à fric.
Pour commander ou projeter ce film et inviter l’auteur à un débat : revemoteur@voila.fr
Source : Investig’Action