Aller à…
RSS Feed

26 avril 2024

ATOMIQUE – En Australie, un Aborigène déjoue les projets de mines d’uranium d’Areva


Si cette action  pouvait servir à d’autres populations qui subissent les dégâts écologiques, sociaux et militaires de l’extraction d’uranium

Ginette

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/02/19/atomique-en-australie-un-aborigene-dejoue-les-projets-de-
mines-duranium-dareva/

19 février 2013
ATOMIQUE – En Australie, un Aborigène déjoue les projets de mines d’uranium d’Areva

Face aux 14 000 tonnes d’uranium logées dans les terres septentrionales d’Australie, Areva nourrissait de grandes
ambitions. Le gisement était estimé à 2 milliards de dollars, selon média australien ABC News. Mais le géant du
nucléaire français peut mettre au placard ses permis d’exploitation et ses velléités minières : des Aborigènes ont
gagné le combat qu’ils menaient depuis des décennies contre les mines qui devaient être creusées sur leur
territoire de Koongarra, rapportent un article d’un blog de Mediapart ainsi qu’un communiqué de l’Observatoire du
nucléaire.

Après la découverte de gisements d’uranium en 1970, cette zone d’une douzaine de km2 avait été exclue du parc
national de Kakadu, se retrouvant de ce fait privée de protection légale. La bataille de ces Aborigènes, et en premier
lieu du propriétaire traditionnel de cette terre, Jeffrey Lee, a permis de la classer l’année dernière au patrimoine
mondial de l’humanité de l’Unesco, puis de la réintégrer pleinement, en février, au parc national.

En 2011, une délégation australienne avait ainsi fait le voyage jusqu’à Paris pour rencontrer le comité de l’Unesco et
le convaincre de classer le site, rapporte un article d’ABC News. Selon le média australien, « le gouvernement a
déclaré que le géant de l’énergie Areva avait formellement demandé que la nomination de Koongarra soit retirée de
l’agenda de la rencontre ». Le journal avance également que l’Aborigène a reçu « d’énormes pressions » pour cesser
d’entraver les projets miniers d’Areva, et aurait pu devenir « l’homme le plus riche d’Australie » s’il avait cédé. « Il est
légitime d’estimer que ces offres d’Areva relevaient de la corruption, pas nécessairement sur le plan juridique mais
assurément sur le plan moral », accuse l’Observatoire du nucléaire.

Quoi qu’il en soit, Jeffrey Lee a fait savoir, sur le site australien The Age, que « le fait que les Blancs m’offrent ceci ou
cela ne m’intéresse pas », et qu’il n’était pas « intéressé par l’argent. J’ai un travail. Je peux acheter de la nourriture, je
peux aller pêcher et chasser ». Sur le site Environment News Service, il explique aussi : « J’ai dit non aux mines
d’uranium à Koongarra, car je crois que la terre et les croyances propres à ma culture sont plus importantes que
l’exploitation minière et l’argent. L’argent va et vient, mais la terre est toujours là, subsiste toujours si nous nous en
occupons, et s’occupera toujours de nous. »

Se trouvent à Koongarra de l’art rupestre aborigène, des sites sacrés, des roches ocres et de la brousse.

Dans la
conception aborigène du « temps du rêve », explique Environment News Service, le site abrite aussi la demeure de
Namarrgon, être mythique qui manie la foudre, et « ancêtre créateur responsable d’un spectaculaire orage électrique
sur le plateau d’Arnhem ». L’électricité, déjà…

Partager

Plus d’histoires deLibye