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4 décembre 2024

LES LECONS DE GBAGBO A LA CPI, A L’AFRIQUE ET AU MONDE.


LES LECONS DE GBAGBO A LA CPI, A L’AFRIQUE ET AU MONDE.

L’audience de confirmation des charges contre Gbagbo à la CPI, comme si la culpabilité de l’homme est la seule issue de cette audience, alors qu’on pourrait évoquer aussi d’infirmation des charges, confirme l’acharnement de cette organisation internationale contre Gbagbo. D’ailleurs, la tournure des débats, a suffisamment montré la légèreté des prétendues preuves compilées par Ocampo, l’adepte du faux transmis à son successeur, l’africaine Bensouda. Manifestement, celle-ci, sans discernement ni réserve, se les a appropriées béatement pour faire honneur à ses mandants du Club de Sadiques et Voraces Impérialistes Occidentaux (CSVIO).   C’est pourquoi, pour confirmer le complot, la juge, dont la fonction est principalement d’écouter et rendre le verdict, a outrepassé ses prérogatives pour prendre, ouvertement et en pleine audience, le parti de la Procureure.

Cette parodie de justice de la Haye a été l’occasion, pour le Président Gbagbo, pendant son temps de parole, d’enseigner, aux ivoiriens, aux africains, et à tous les démocrates du monde, les leçons d’une véritable justice 

et d’une vraie démocratie.On comprend aisément que justice et démocratie forment une paire inséparable.

Sans être juriste, Gbagbo enseigne l’impérieuse nécessité de partir des causes pour juger les effets. En effet,c’est véritablement une source légitime de frustration que de croire que la guerre postélectorale est née ex nihilo. Cette guerre est le résultat de la haine de Sarkozy, locomotive de la soi-disant communauté internationale contre l’autonomiste, le souverainiste Gbagbo. Comment peut-on parler des crimes résultant de la guerre sans répondre à la question «qui a gagné les élections?» Indéniablement, l’auteur de la guerre est bel et bien le perdant des élections.En effet, il faut retenir que dans un match de football ce n’est pas l’équipe qui mène au score et à qui l’arbitre vient d’accorder un penalty sur une faute flagrante de l’équipe adverse qui abandonnera la partie pour saccager  tout et violenter des supporters. L’arbitre, ici, le seul et unique arbitre dans la crise ivoirienne fabriquée de toutes pièces par la France de Chirac puis de Sarkozy, est le Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire et non un groupuscules de pays impérialistes se targuant de la pompeuse appellation de communauté internationale, encore moins un quelconque premier responsable d’une commission administrative qui a lu en catimini quelques résultats partiaux et parcellaires au QG de campagne du candidat ayant réellement perdu l’élection présidentielle de 2010. Ce n’est donc pas Gbagbo qui a pris les armes pour détruire la Côte d’Ivoire et tuer les ivoiriens. De plus, pourquoi refuser le recomptage des voix, quand on a l’assurance d’avoir gagné? Ce sont donc, les rebelles de Ouattara et Soro conduits par Sarkozy et son armée la licorne, les soldats de l’ONUCI, aidés de nombreux mercenaires de Compaoré et Badluck…euh…Goodluck qui, face à leur défaite, n’ont trouvé que la solution de la guerre déjà planifiée par eux bien avant les élections. Ce Président français Sarkozy, maître d’œuvre des massacres des populations ivoiriennes, initiateur dans son pays de l’immigration choisie, devant ôter à l’Afrique ses intellectuels, a donné à son larbin d’imposer des  analphabètes comme préfets de région dans un pays où des titulaires d’un bac+8 sont encore au chômage. Il a préféré la force des armes à la force de la loi prônée par Gbagbo et a choisi de menacer ouvertement le Président ivoirien comme si celui-ci était un de ses adjoints ou qu’il lui revenait de désigner pour la Côte d’Ivoire un Président. Non content de ses menaces, d’ailleurs restées sans suite, il a choisi de tuer à 

l’aide de bombes et de missiles des milliers d’ivoiriens. Il continue de choisir les patriotes, tous mauvais à ses yeux pour 

les déporter à la CPI.

Pourquoi diantre ne parle-t-on pas des nombreux crimes perpétrés par les Présidents français, l’ONU et leurs armées en CI? Pourquoi aucune ONG n’a dénoncé à ce jour ces crimes? Pourquoi l’Assemblée Nationale française s’est-elle hâtée de voter une loi…… rétroactive pour couvrir les crimes de ses soldats en CI? 

Pourquoi ce silence de la CPI, devenue par la volonté de l’ONU l’unique recours, devant tant crimes impunis?

Dans son discours à la Haye, Gbagbo a volontairement passé sous silence, les agissements barbares de la France de Sarkozy et de la communauté internationale préférant inviter ses frères africains au respect des lois et constitutions de leurs pays afin de s’engager résolument dans la voie de la démocratie et du développement; pour réussir dans cette voie, il importe que les hommes politiques africains veillent à ne pas se laisser corrompre pour devenir des pions de la Françafrique, toujours prompte à semer la guerre pour 

défendre et préserver ses voraces intérêts sur le continent noir.

A l’inverse de celui qui, imposé à la tête de la CI, fonde sa politique sur le repli ethnique et qui gouverne avec sa famille et son clan, Gbagbo a

toujours privilégié la promotion de l’excellence et cela sans tenir compte de l’appartenance ethnique ou politique.

Cette audience de La Haye montre les effets négatifs des mensonges proférés sur le compte du Woody de Mama, le préféré des ivoiriens, par les médias à la solde de la France et de Ouattara car l’argumentation de la Procureure ne s’est fondée que sur les articles haineux des journaux français et ivoiriens proches du poulain des multinationales du monde capitaliste. C’est pourquoi, pour couper court à toutes ces balivernes, Gbagbo a souhaité remettre à la CPI des exemplaires de ses livres qui attestent de sa vision d’une politique fondée sur l’humanisme et la

démocratie et non le mensonge, la violence et la guerre, armes de prédilection des gouvernants actuels et de leurs parrains.

Pour finir, il est agréable de noter, dans cette épreuve, la sagesse, l’humilité, la courtoisie avec lesquelles l’homme s’est adressé au monde entier. Tout au long de sa prestation magistrale, il n’a fait montre d’aucune haine, ni rancune allant jusqu’ a ignorer les

bombes et les missiles largués sur sa résidence par Sarkozy et l’ONU avant de réussir à installer leur homme au pouvoir. Gbagbo a su faire preuve d’amour, pour ceux qui le considèrent comme un ennemi, à l’égard de son pays et de toute l’Afrique qui luttent pour

sa libération. L’analyse de ses dix années passées au pouvoir confirme ses qualités, n’en déplaise aux menteurs invétérés du RHDP, des médias et

des ONG françaises.

A la vérité et quel que soit le verdict de cette audience de la CPI (Cour

Politique des Impérialistes), le Président Laurent Gbagbo est et demeurera le meilleur homme politique africain de ces cinquante dernières années. Vivement que les élites africaines suivent les sages conseils de cet homme exceptionnel et particulièrement, que les dirigeants de l’UA entendent bien ce Gbagbo a dit au monde

 

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L’intégral du message (texte) du président Gbagbo hier à la CPI

Madame la Présidente, mesdames, messieurs les juges,

J’ai suivi ces débats, j’ai entendu beaucoup de choses, certaines fois je me suis retrouvé en Côte d’Ivoire, mais d’autres fois je m’en suis trouvé tellement éloigné. Tellement les questions qu’on posait étaient loin de ce que nous avons vécu. Et je me suis dit pourquoi dans la justice moderne y a t-il des camps retranchés.
Parce que sur beaucoup de questions, aussi bien l’accusation que la représentante des victimes que vous-même vous auriez pu m’appeler, j’aurai pu donner des informations ne serait-ce que des informations. Que vous auriez pu vérifier après mais fluidifier le raisonnement. J’aurai pu dire beaucoup de choses sur de petites questions.
Par exemple quand on dit il a signé un papier pour déployer l’armée, jamais. J’ai signé un décret pour que tous les FDS soient mobilisés. Mais c’est une pratique qui date de 1961, qui date de l’époque où l’armée a été créée. Le Chef de l’Etat peut en temps de troubles, signer un décret. Parce que la police, c’est la police, ensuite il y a la gendarmerie.
Mais si ces deux forces sont totalement submergées elles peuvent appeler l’armée en renfort. Et donc pour ça, le Président de la République
signe un décret qu’il donne aux différents chefs. C’est à eux d’utiliser l’armée ou de ne pas l’utiliser, ça dépend de ce qu’ils pensent de la situation. Donc c’est des choses pratiques comme ça et petites qu’on aurait pu expliquer.
Quand le chef des FDS est venu me dire la situation à Abobo…, il y a les soldats d’IB, je pense que c’est eux le commando invisible, donc on ne sait pas comment ça va aller…
Je dis qu’est-ce qu’on fait ? Il dit bon, signez toujours un décret et puis on va garder ça, et si on n’en pas besoin, on n’en a pas besoin, mais si on n’en a besoin… Donc il y a plein de choses comme ça.
Et puis faut pas me donner des paroles que je n’ai pas.
Je crois que on veut faire comme l’Europe, pour dire les africains c’est comme ça ils gouvernent. Je ne gouverne pas avec ma famille !
Moi, je suis Chef de l’Etat, Président de la République et ma femme est Députée et Kadet n’est pas mon neveu. Le mot neveu est un mot français. J’ai des neveux ici qui sont dans cette salle. Mais Kadet n’est pas mon neveu. Il a été ministre délégué à la Défense, il était mon Conseiller. Je ne gouverne pas avec ma famille !
Peut-être que ça s’est fait comme ça ailleurs en Afrique mais pas en Côte d’Ivoire au temps de Gbagbo.
C’est-à-dire y a des petites choses comme ça qu’on aurait pu éviter … et ça nous empêche d’aller immédiatement au fond du problème.
Madame la Présidente, toute ma vie et ça, ça se fait non seulement en Côte d’Ivoire mais dans toute l’Afrique et dans toute la France politique, j’ai lutté pour la démocratie.
J’ai demandé à mes Avocats la semaine dernière, je leur ai dit que je voulais vous envoyer tous les livres que j’ai écrits sur mon parcours. Ils m’ont dit que c’était trop tard. (…)
Nous ne savions pas ça. Donc on luttait avec un courage…. Mais on n’était convaincu que nous-mêmes on n’allait pas voir la démocratie triompher. Mais le mur de Berlin s’est écroulé et nous a aidés à gagner la victoire du multipartisme et de la démocratie.
Donc c’est pourquoi je voudrais simplement dire et je ne vais pas aller plus loin. Je voudrais simplement dire que Madame la Procureure a dit une phrase qui m’a un peu choqué.
En disant que nous ne sommes pas là pour voir qui a gagné les élections et qui ne les a pas gagnées. Mais on ne peut pas parler, on ne peut pas débattre de la crise postélectorale et ne pas savoir comment les élections se sont passées.
Qui a gagné les élections ? Parce que c’est celui qui ne les a pas gagnés qui a semé des troubles. Je crois que c’est ça la logique.
Donc la question est là : qui a gagné les élections ? Et donc quand je demandais qu’on recompte les voix, ce n’était pas une phrase en l’air.
Vous avez vu vous-même les documents dont dispose l’accusation et sur lesquels les voix des électeurs sont répertoriées. On a vu que dans la seule ville de Bouaké, on a ajouté 100 000 voix à mon adversaire.
C’est ça le fond de la question. On nous a attaqué en 2002, j’ai fait mon travail. C’est-à-dire que je n’ai jamais cru que la Côte d’Ivoire
allait s’en sortir par la guerre. Je n’ai jamais cru ça. J’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion. Même si je sais qu’ils ont tort. Mais pour s’en sortir, j’ai toujours cru à la discussion.
Alors j’ai parcouru toute l’Afrique. On a fait les négociations de Lomé. Ils ont fait les négociations de Marcoussis et réunions de Kléber. Mais ça je laisse ça de côté… Nous avons fait les négociations de Accra 1, Accra 2, Accra 3 sous la présidence de John Kuffuor. Nous avons fait les négociations à partir de juin 2005, de Pretoria 1 et de Pretoria 2, sous la présidence de Thabo M’Beki.
Nous avons tout fait. Nous avons tout fait pour que la discussion avance. C’est à Pretoria que j’ai demandé à Thabo M’Beki de m’aider à trouver une solution légale pour qu’Alassane soit candidat. Parce que ça empoisonne la situation. C’est à Pretoria en 2005.
Nous nous sommes retrouvés, Thabo M’Béki, Konan Bédié, Ouattara et moi-même. J’ai demandé à Ouattara de faire la traduction entre Thabo M’Béki et moi. C’est là que je leur ai dit que ça ne me gênait pas que Ouattara soit candidat. Mais comme mon électorat aussi est là, donc il faut que Thabo M’Beki nous écrive à nous tous à Abidjan pour que après je puisse prendre une décision.
Je n’aimais pas l’article 48 de la Constitution. C’est comme l’article 16 de la Constitution française, ça donne énormément de pouvoir. Mais ce jour-là, j’ai pris l’article 48 de la Constitution et j’ai permis à Ouattara et à Konan Bédié d’être candidats.
Donc Madame voilà ce que je voulais vous dire.
Nos pays, nos Etats – et ce sera mon dernier point – sont fragiles. Et chaque fois qu’un Chef d’Etat européen ou occidental me disait faites la démocratie en Afrique, je lui disais, nous avons besoin de la démocratie non pas parce que vous, vous le dites, mais parce que nous-mêmes, nous en avons effectivement besoin pour construire nos Etats.
Madame regardez la Côte d’Ivoire, si nous n’employons pas la démocratie, comment nous allons choisir le chef de l’Etat ?
Il y a à l’est, adossés à la frontière ghanéenne, les Akan qui ont un mode à eux pour choisir leurs chefs de village ou de canton ou leurs rois. Nous avons à l’ouest un pouvoir éparpillé. Nous avons au nord des Malinké islamisés qui se regroupent autour des mosquées et à côté d’eux, des Senoufo qui se retrouvent dans les bois sacrés.
Quel mode électorale allons-nous prendre ?
Donc la démocratie nous aide. Parce qu’elle fait tabula rasa de tout cela et elle donne à chaque individu, considéré comme citoyen, une voix. C’est pourquoi je me suis engagé dans la lutte pour la démocratie.
Surtout nous qui venons de familles très modestes, s’il n’y a pas la démocratie, jamais nous on n’aurait de postes élevés. Moi, les gens avec qui j’ai été à l’école, quand j’ai été élu président, ils n’étaient pas étonnés, parce qu’ils savaient mon engagement. Mais ils sont venus me saluer, pour saluer mon courage. Parce que je n’étais pas le plus aidé, je n’étais pas le plus intelligent, je n’étais pas le plus riche…
Donc nous avons besoin de la démocratie Madame. Mais la démocratie ce n’est pas seulement le vote, c’est qui dit le vote. Qui dit le résultat du vote. C’est ça aussi la démocratie.
Quand on s’en va prendre une nuit, le président du groupement électoral (CEI ndlr), qu’on amène dans le QG électoral d’un candidat, qu’on invite une télévision étrangère, pour lui dire de parler et on le filme et on diffuse ça dès le lendemain matin. Ce n’est pas très démocratique ça, c’est pas la démocratie.
La démocratie, c’est le respect des textes, à commencer par la plus grande des normes en droit qui est la Constitution. Qui ne respecte pas la Constitution, n’est pas démocrate.
Madame, c’est parce que j’ai respecté la Constitution, qu’on dit de venir ici. Alors je suis là, mais je compte sur vous.
Je compte sur vous, parce que je souhaite que tous les Africains qui me soutiennent et qui sont tout le temps ici devant la Cour, devant la prison, qui sont dans leurs pays en train de manifester, en train de marcher, tous ces Africains-là, qu’ils comprennent que le salut pour les Etats africains, c’est le respect des Constitutions que nous nous donnons et des lois qui en découlent.

Je vous remercie Madame.
Laurent Gbagbo
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Le 28 février 2013 à la CPI

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