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25 avril 2024

Visite de courtoisie en terre palestinienne occupée


 

VISITE DE COURTOISIE EN TERRE PALESTINIENNE OCCUPÉE ?!…

robertbieau@hotmail.com

27.03.2013

http://les7duquebec.org/7-au-front/visite-de-courtoisie-en-terre-palestinienne-occupee/

Debout sur le tarmac de l’aéroport international Ben-Gourion – de triste mémoire – ébaubi sous un soleil ébaudi, le reporter-figurant de Radio-Canada en Orient sourit de toutes ses dents à la vue du distingué invité de Bibi Netanyahu, dit «l’Étrangleur de Gaza». Dans les instants qui suivent, monsieur Chartrand, l’envoyé spécial de la télé d’État, rend compte de ce qu’il qualifie d’une visite de courtoisie que consacre Barak Obama à son nouvel ami le Premier ministre éconduit, puis reconduit, «Bibi» l’homme fort du gouvernement israélien.

 

Évidemment, Chartrand n’est pas un fin limier de la politique internationale, même s’il use ses savates depuis longtemps sur les tarmacs. Le Président de la deuxième puissance économique mondiale en sursis et de la première puissance militaire en péril – menacée à tout instant de défaut de paiement, de banqueroute et de mise aux enchères aux plus offrants – n’a tout simplement pas le temps pour les faux fuyants. Si Obama ne cherchait qu’à gratifier les sionistes d’un sourire, il n’aurait pas fait ce voyage et il serait resté sagement à Washington où son entourage grouille d’hystériques sionistes à qui il pouvait sourire tout son saoul. Non, ce personnage important se déplace là-bas pour un motif autrement plus conséquent, et ce n’est pas non plus pour autoriser les fous de la centrale militaire-nucléaire de Dimona de lancer une attaque contre l’Iran. La Chine, première puissance commerciale mondiale, ne l’accepterait pas.

S’il s’agissait – comme le propose le charlatan et autres reporters présents – de réaffirmer l’amour éternel de l’Amérique pour Israël, un appui étatsunien franc et public à la colonisation rampante en Cisjordanie occupée aurait été mieux avisé que ce voyage inopiné. De toute façon, chacun subodore que l’éternité amoureuse entre les deux comparses, ayant débuté en 1967, s’« éternisera » jusqu’au moment de la mise au banc des États-Unis d’Amérique. À quoi servirait un parrain américain sans le sou à un ami israélien gobe-sous ?

 

Il faut chercher ailleurs que dans le panégyrique des médias à la solde – dans les textes glanés auprès de l’État-major du Mossad ou dans les communiqués diffusés par les ateliers de propagande du gouvernement israélien – la cause et les motifs de cette visite diplomatique – sachant que la diplomatie est la poursuite de la guerre de d’autres manières –.

 

À sa descente d’Air Force One, Barak Obama s’attarde longuement devant le nouvel arrivant au gouvernement – le « centriste » Yaïr Lapid – marquant sa préférence outrecuidante pour l’opposant à Bibi, le soupirant. Le Premier étatsunien est venu ici appuyer son désir d’en finir avec la fronde du Likoud ; vérifier si son allié nucléarisé est bien fidélisé ; constater l’étendue des dommages collatéraux que lui inflige la Chine, son adversaire ascendant au Levant.

 

Cette région du Proche-Orient doit être remise en ordre de marche – la Turquie intégriste doit se réconcilier avec son ami sioniste théocratique – avant de pousser plus avant vers l’Iran, le Pakistan, le Turkménistan, le Tadjikistan et tout au bout de cette nouvelle route de l’oléoduc d’Orient – suintant le carburant – la Chine impériale, déjà première puissance industrielle et commerciale mondiale. Voilà l’un des enjeux de ces jeux de coulisse et de cette visite impromptue – la contre-révolution n’est pas un dîner de gala, disait un célèbre penseur chinois.

Il y a fort à parier après la nomination de Jim Kerry au Secrétariat d’État et de Chuck Hagel au Secrétariat à la défense nationale – pardon, à l’agression internationale – que la bande des irréductibles à « Bibi » aura intérêt à jeter du lest, ou alors qu’elle se cherche prestement un nouveau commandant ou un nouveau tuteur payant (dollar contre yuan).

Prévoyez que sous peu la Cisjordanie déchiquetée puis rapiécée, à peine – genre  réserve indienne canadienne – sera offerte à Abou Mazen du Fatah et que Gaza l’emmurée sera offerte au Hamasen peine. Si ces deux-là acceptent cette trahison sans  tergiversation, le pouvoir sioniste à Jérusalem n’aura plus qu’à contresigner cette paix des adjudants sous les applaudissements de la « communauté internationale » sur les gazons de la Maison Blanche et au suivant… sus à l’Iran en passant par la Syrie qui – malheureusement pour l’OTAN – n’en finit plus d’agoniser et de résister tant et tant aux massacres djihadistes et aux bombes chimiques « humanistes » – grâce au soutien de l’Iran, de la Russie et de la Chine justement. Le Vent d’Est souffle dorénavant vers l’autre continent.

Évidemment, cette machination des grands ne pourra avoir raison de la juste résistance du peuple palestinien qu’à la condition que les factions dominantes en Palestine occupée aient raison des factions d’opposition. Déjà, elles s’agitent parmi les fumées du narguilé et ne laisseront certainement pas passer cette occasion de tasser leurs compagnons d’armes. Personnellement, je prendrais le pari que ce complot anti-palestinien ne réussira pas davantage que les précédents.

L’État capitaliste monopoliste théocratique israélien doit être abattu pour que naisse de ses cendres et sous la direction du prolétariat un nouvel état laïc, multiethnique, démocratique et socialiste sur l’ensemble des terres libérées du protectorat britannique. L’OLP à l’origine avait raison et aurait dû s’y tenir.

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