Carole Filiu et Ferhat Moulai présente

 

 

Ne nous racontez plus d’histoires !

Découvrez ce que la France et l’Algérie nous ont toujours caché à propos de la guerre d’Algérie… Aidez-nous à réaliser ce documentaire !

 

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Présentation détaillée du projet

Je suis Française, il est Algérien. Toute notre enfance a été bercée par la guerre d’Algérie. Souvenirs traumatisants d’un départ forcé pour moi, journaliste fille de pieds-noirs, récit mythifié d’une indépendance glorieuse pour lui, réalisateur militant des droits de l’Homme ; chacun a eu droit à sa version de l’Histoire.

 

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                       Deux mémoires, une histoire commune

 

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Je suis Carole Filiu, il est Ferhat Mouhali. Couple dans la vraie vie et réalisant ensemble des projets documentaires, c’est au fil de notre nouveau film, des voyages et des rencontres de chaque côté de la Méditerranée que nous voulons retracer l’ histoire vécue de ce conflit. Loin de l’historiographie officielle, nous partons à la rencontre des témoins aux discours volontairement oubliés, des historiens qui se battent contre la guerre des mémoires pour faire entendre une vérité qui agace. Un chemin qui nous mène vers la remise en question de notre passé, la réponse à nos incertitudes et une meilleure compréhension de l’Autre.

 

Ne nous racontez plus d’histoires !
Le film

 

Le film sera composé de deux parties de 45 minutes chacunes. Ces parties seront liées par une introduction, une transition et une conclusion générale. Afin de se répondre, chaque partie sera construite sur le même récit en France et en Algérie : celui de notre recherche d’une histoire plus objective de notre passé.

 

Nous ne cherchons pas à faire un documentaire historique compilant des images d’archives et des entretiens d’historiens. Notre histoire est celle de milliers de jeunes qui cherchent à mieux comprendre leurs origines. Le film sera intimisteen ce sens que nous mettons en scène notre démarche : à l’aide de la voix-off et via notre présence devant la caméra. Nous présenterons des membres de notre famille (en particulier la famille pied-noir de Carole), des images de notre passé (photographies de villages coloniaux, de moudjahid), témoins d’une mémoire qui refuse d’autres aspects de l’histoire.

 

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         Village d’Agmoun en Kabylie, détruit par les bombardements français

 

Nous montrerons des paysages, des lieux chargés de cette histoire collective empruntés par nos personnages : ports d’Alger et de Marseille, bâtiments français abandonnés en Algérie, métros parisiens parcourus par les porteurs de valise… L’idée de voyage, de découverte sera prégnante tout au long du film : nos parcours en bateau, en train, en voiture seront intégrés, telle une enquête. Les interventions des témoins de la guerre, des historiens permettront de répondre au fur et à mesure à nos questions. La parole des jeunes, essentielle, donnera une valeur universelle à notre questionnement : bien qu’intime, ce film veut mettre en lumière les questionnements de toute une génération envers son passé. En mettant face à face deux utilisations opposées de l’Histoire, «Ne nous racontez plus d’histoires !» souligne l’importance du geste citoyen d’aller au-delà du récit officiel.

 

Pourquoi un tel film aujourd’hui ?

 

En Algérie, la guerre est un mythe qu’on ne peut remettre en cause

 

Depuis 1962, l’État algérien surveille l’Histoire de la guerre de Libération. Une guerre qui l’a vu naître et qui a justifié la prise du pouvoir par un certain nombre de ses participants. Une guerre dont il faut surveiller son récit pour légitimer, au fil des ans, un système, une politique, une armée. Au fil de son écriture, cette Histoire institutionnalisée devient un mythe et oublie des grands pans de la réalité.

 

Dans les manuels scolaires, la plupart des concepteurs de la guerre disparaissent, les luttes intestines pour accéder au pouvoir se volatilisent, et les Français qui ont aidé les Algériens à se libérer sont oubliés.

 

Aujourd’hui, la société entière est victime de cette instrumentalisation de l’Histoire de la guerre d’Algérie. Les jeunes ignorent la plupart du temps comment la guerre s’est réellement passée : il leur faut aller par eux-mêmes à la recherche de la véritable Histoire, à travers des livres, des articles de journaux, des reportages et documentaires le plus souvent diffusés à l’étranger. Internet permet un meilleur accès à cette information mais l’enseignement distillé à l’école façonne les manières de penser.

 

Aujourd’hui encore, il n’est pas possible de réaliser un film historique en Algérie sans passer par le filtre du ministère des Moudjahidin. Au plus haut sommet du pouvoir, l’Histoire continue d’être manipulée : le président Abdelaziz Bouteflika s’est autoproclamé « Abdelkader El Mali » et aurait, selon les textes officiels, mené la guerre de Libération sur le front Sud de l’Algérie. Les témoignages historiques ne lui accordent que quelques semaines passées sur place avant qu’il ne se réfugie dans des lieux plus tranquilles à l’étranger, mais peu importe. Écrite noire sur blanc, l’Histoire est transformée selon la volonté des gouvernants.

 

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                                           Dans la casbah d’Alger

 

En France, une guerre des mémoires qui n’en finit pas

 

Jusque dans les années 1980, la guerre d’Algérie est un tabou en France. Éliminée des manuels scolaires, quasi-inexistante à la télévision et au cinéma, le sujet qui avait déstabilisé la société et le monde politique français de 1954 à 1962 est absent du discours officiel. Mais que ce soit au sein des immigrés algériens, des anciens combattants, des rapatriés ou des nostalgiques de l’OAS, tout un chacun porte le souvenir de cette guerre et affirme sa propre vision de cette Histoire. Ce n’est qu’au début des années 2000 et suite aux longs efforts des historiens que l’État s’empare enfin du sujet.

 

En 1999, ce dernier reconnaît que les « événements d’Algérie  » constituaient véritablement «  une guerre  ». Les témoignages sur l’utilisation de la torture se multiplient et la population découvre alors un visage masqué de son Histoire.  Mais l’Assemblée nationale, en votant la loi du 23 février 2005 indiquant dans son article 4 les « bienfaits d’une colonisation positive  », prend ouvertement position en faveur des pieds-noirs et provoque une réelle « guerre des mémoires » au plus haut de l’État. Sous les déclarations d’hostilité, le président de la République abroge cet article en janvier 2006.

 

Aujourd’hui encore, symboles, dates anniversaires, création de lieux mémoriels, tout est sujet à tensions et crispations. Depuis le début de la guerre, les communautés affectives s’affrontent pour que l’écriture de l’Histoire corresponde à leur point de vue. Bien que la guerre soit enseignée au collège et au lycée, peu de jeunes Français sont aujourd’hui au courant des réalités de ce conflit  : pratique de la torture, déplacements massifs de populations, participation de certains Français à la libération de l’Algérie etc. La guerre d’Algérie est apprise telle une guerre de décolonisation comme une autre alors qu’elle a profondément transformé la société et le paysage politique français, et ce depuis cinquante ans. Cette génération d’aujourd’hui a soif de connaissances et de découvertes. Elle cherche à connaître ses origines, à comprendre un conflit qui a modifié la vie de son entourage.

 

A la découverte de notre passé

 

Un film, deux parties et deux visages pour comprendre comment, des deux côtés de la Méditerranée, l’Histoire officielle a caché, dissimulé ou glorifié certains aspects d’une guerre commune. A travers notre regard, celui d’un militant algérien des droits de l’Homme et celui d’une journaliste fille de pieds-noirs, nous voulons mettre en avant ce qui a été caché, pourquoi et comment cette utilisation de l’Histoire à des fins politiques se poursuit encore aujourd’hui. Chacun, par son parcours et sa recherche de vérité sur un conflit qu’il ne connaît que partiellement et qu’il découvre au fur et à mesure du film, met en exergue les conséquences d’une telle politique mémorielle sur les jeunes algériens et français. Sur leur manque de connaissances de leur passé, et sur leur absence de compréhension de l’Autre. A travers ce fil rouge de notre recherche, nous rencontrerons des anciens soldats, militants ou politiquesqui témoigneront. Des historiens et sociologues qui étaieront leurs propos. Mais aussi et surtout des jeunes, récit vivant et direct de deux sociétés qui veulent connaître la réalité sur leur passé commun.

 

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                                           A Ghardaia

 

Les réalisateurs

 

Carole Filiu : Diplômée de l’école de journalisme de Bordeaux en 2009, je travaille d’abord pour le journal régional Sud Ouest puis pour le site de celui-ci, SudOuest.fr que je gère pendant huit mois. Durant deux ans, j’écrit, réalise et monte le webdocumentaire Fatea (Femmes au travail en Algérie) constitué de neuf portraits de femmes sur l’ensemble du territoire algérien. Ce webdoc qui est diffusé en décembre 2012 sur le site de TV5 Monde leur donne la parole et offre à l’internaute la possibilité d’entrer dans leur quotidien. Elles expriment leurs espoirs et désirs de changement d’un État en crise.

 

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Après ce projet, soutenu par le CNC, hébergé par TV5 Monde et diffusé par les sites d’El Watan et Youphil, je souhaite interroger les sociétés algériennes et françaises sur leur point commun : une guerre de sept ans qui a bouleversé, de part et d’autre de la Méditerranée, des systèmes politiques, culturels et sociétaux. Avec Ferhat, nous échangeons nos visions, nos paroles avec le même objectif: celui de mieux appréhender notre passé et faire connaître des vérités jusque là cachées. Un objectif ambitieux qui correspond au parcours de deux jeunes réalisateurs souhaitant aller plus loin que le discours offciel qui les a forgé.

 

Ferhat Mouhali : Dès mon entrée en 2005 à l’université de Bejaia, où j’obtiens une licence en sciences économiques, mon parcours est rythmé par mon engagement militant. J’adhère à l’association nationale RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse) : j’y occupe le poste de secrétaire général de la section de Bejaia. En parallèle, je suis une formation au théâtre durant deux ans. En 2010, je participe à la formation Bejaia Doc, mise en place par la documentariste Habiba Djahnine. J’y réalise mon premier documentaire, un court-métrage intitulé «Heureusement que le temps passe » sur le délabrement du système hospitalier algérien En 2012, j’obtiens avec celui-ci le prix du jury au festival national du film amazigh de Tizi Ouzou et en 2013 le coup de coeur du public du festival parisien Point Doc.

 

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Durant l’université d’été de la Fémis qui s’est tenue en juin-juillet 2012 à Paris, je réalise le court-métrage « Des vies sous silence» où j’interroge la participation des Français à la libération de l’Algérie. Je travaille également avec Carole Filiu sur la réalisation et le montage du webdocumentaire Fatea. «Ne nous racontez plus d’histoires !» est l’occasion de faire connaître notre passé à mes compatriotes, afin que chacun puisse faire le bilan de cette guerre et avoir les moyens et outils de réflexion face à un pouvoir autoritaire.

 

Heureusement que le temps passe, premier court-métrage de Ferhat Mouhali, coup de coeur du public au Festival Point Doc 2013, prix du jury au festival national de film amazigh de Tizi Ouzou

 

Heureusement que le temps passe

Garacent (Entre deux), pièce de théâtre écrite et mise en scène par Ferhat Mouhali, également acteur principal

 

Garacent (Entre Deux) de Ferhat Mouhali

À quoi servira la collecte ?

Nous sommes en pleine écriture du projet, à la recherche d’un producteur et d’un diffuseur.

 

Votre contrepartie à la collecte est essentielle pour le bon départ de notre projet ! Nous participons au dispositif Première Caméra et si nous obtenons la moitié de la collecte (1500 euros), il nous sera possible d’être sélectionné par Capa et trois chaînes thématiques. Elle nous permettra ensuite d’effectuer un premier tournage de 18 jours en France et en Suisse. Ces rushs en poche, il nous sera plus facile de démarcher les aides (CNC, SCAM, collectivités locales) et diffuseurs potentiels…

 

Dans les contreparties, nous vous proposons le tirage de photographies réalisées par Carole durant ses nombreux voyages en Algérie. Vous pourrez choisir celle qui vous conviendra parmi une sélection : d’Alger à Tamanrasset, d’Oran à Constantine, de la Kabylie à Timimoun… Pour voir un aperçu, vous pouvez aller sur son blog et sur le webdoc Fatea.

 

Nous avons estimé le coût de ce premier tournage à 3000 euros.

 

Nous devons d’abord louer un matériel professionnel durant cette période. Nous louerons une caméra pro HD, ainsi qu’un pied, un micro et un casque, le tout pour 80€/jour. La location constitue la part principale du budget : 1440 euros.

 

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Après 3 jours de tournage sur Marseille où nous habitons, nous effectuerons le trajet suivant en voiture  (préférable lorsqu’on transporte un matériel encombrant et fragile) de Marseille au Mans, en passant par : Lyon (2 jours), Genève (4 jours) , Heideberg (2 jours), Paris (5 jours), puis Le Mans (2 jours), retour ensuite Marseille. Cette part (essence+péages), constitue ainsi 600 euros.

 

En ce qui concerne l’hébergement, nous nous rendrons principalement en camping ou auberge de jeunesse, nous comptons environs 40 euros pour 10 nuits (nous serons hébergés gratuitement sur Paris), ce qui totalise 400 euros.

 

Enfin, le défraiement, nourriture (30€/jour pendant 15 jours), petit matériel (piles, carnets, stylos, cartes SD, cassettes HD), imprévus, totalise 560 euros.

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Carole Filiu et Ferhat MouhaliDepuis notre rencontre, nous travaillons ensemble. Journaliste et réalisateur, nous mettons à profit nos compétences complémentaires pour réaliser au mieux nos objectifs… Le webdocumentaire Fatea était notre première réussite, nous espérons poursuivre sur cette belle lancée grâce à votre aide !

 

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