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27 avril 2024

La Chronique de Lancine Diawara sur le festival de mendicité des dirigeants africains à Bruxelles.


AFROHISTORAMA
Lundi 20 mai 2013

 

La Chronique de Lancine Diawara sur le festival de mendicité des dirigeants africains à Bruxelles.

 

UA

 

Au moment où  nous rédigeons ce papier se tient ce mercredi 15 mai 2013 à Bruxelles une conférence des donateurs pour le développement du Mali.

Organisée par la France et l’Union européenne cette cérémonie de demande d’aumônes regroupe des chefs d’état et de gouvernement dont le président normal François Hollande et notre très cher clément président porteur d’écharpe blanche, Dioncounda Traoré.

Ce dernier, visiblement à l’aise dans son rôle de dirigeant mendiant, a exprimé par la voix de son ministre des finances, Tiénan Coulibaly, que les besoins d’aide du Mali (revue à la hausse) équivaudraient les 1286 milliards de francs.

Cette somme en dons est la partie manquante d’un Plan besoin global, tenez-vous bien, qui s’élèverait à près de2800 milliards, selon le meilleur des ministres maliens en calcul.

Qu’ils soient dans une période normale ou de crise, les dirigeants africains semblent bien à l’aise dans la pratique de la mendicité auprès de leurs homologues occidentaux.

Depuis l’accession des pays africains à « l’indépendance», jusqu’à cette festivité de la mendicité pour le Mali, il y a-t-il eu un dirigeant africain qui a pu nourrir et soigner son peuple sans recevoir de l’aide des pays étrangers ?

Nos chefs africains laissent leur crise s’aggraver et en font leur fonds decommerce pour s’enrichir au nom des peuples dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer.

Ces mendiants officiels qui se contemplent en costume et cravate ou en boubou bien brodés ont pourtant tous dans leurs pays des terres fertiles (comme l’office du Niger au Mali) à cultiver pour assurer l’autosuffisance alimentaire à leurs braves populations.

Sur la cinquantaine de pays africains, aidez-moi à nommer un pays qui a pu atteindre par sa production nationale son autosuffisance alimentaire. Ces dirigeants africains privent volontairement les populations paysannes d’intrants agricoles et de subventions leur permettant de faire une exploitation adéquate de leur terre nourricière.

Une telle situation de crise alimentaire provoquée devient alors un facteur d’enrichissement pour nos dirigeants qui n’auront aucune honte de demander souvent des aides internationales. Ces aides qui ne les aident point à se passer des aides.

Ce mot mendiant n’est-il pas dénigrant surtout pour des personnes qui sont physiquement et mentalement bien portantes ? Au moins des mendiants qui ne jouissent pas de la totalité de leurs facultés mentales et physiques peuvent être acceptés dans leur nécessité de quémander pour se nourrir et se soigner. Le mendiant est la personne qui demande l’aumône, la charité.

Quand des grandes  personnalités politiques et administratives d’une nation dite « indépendante » deviennent des mendiants chroniques à travers le monde, l’on doit s’inquiéter de l’avenir du continent africain.

Car, malgré l’obtention ordinaire et extraordinaire de ces colossales donations, le panier de la ménagère ne sera pas mieux garni : les prix des denrées alimentaires continuent à grimper.

Quand nos présidents de la République et leurs ministres se trouvent éloigner de  leurs lieux favorables de mendicité, ils demandent aux représentants diplomatiques de le faire à leur place. Car, un ambassadeur constitue la bouche et les yeux de sa nation dans un pays étranger.

Ainsi, les présidents, ministres, ambassadeurs bref dirigeant africains, ne font que justifier ce qualificatif de Dirigeants Mendiants d’Afrique que leur collent les pays donateurs. À quand la fin de la faim pour l’Africain ? Comment les maliens de l’étranger peuvent avoir de la considération dans cette situation de mendicité maladive de leurs dirigeants ?

Lacine Diawara –  maliactu

 

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