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3 décembre 2024

Le Niger sous la menace d’un nouveau coup d’Etat pour l’intérêt étranger ?


Le Niger sous la menace d’un nouveau coup d’Etat pour l’intérêt étranger ?

Le 27 mai 2013

« Agence presse, 28/05/2013 : L’évolution politique et administrative du Niger depuis son indépendance en novembre 1960, sous la présidence d’alors d’Hamani Diori, victime d’un cinglant coup d’Etat, est depuis rythmée par le feu des armes au gré de la survenance d’intérêts dits supérieurs de l’Etat. »

Raisons d’états et intérêts

L’intérêt supérieur gouvernant et divisant le microcosme politique local, depuis plus d’un cinquantenaire, se délite autour de l’exploitation de la plus en vue de ses richesses naturelles : l’Uranium.
 
Principale matière première utilisée par l’industrie nucléaire (Uranium), cet élément naturel est plus abondant que l’argent. Et le sous-sol nigérien à lui seul fournirait pour l’heure pas moins de 30% de la production mondiale. Chiffre qui est en passe d’être porté à 40 à 50% de la production mondiale, sitôt l’achèvement de diverses négociations entre le gouvernement nigérien et l’exploitant détenant l’exclusivité qu’est le groupe français Areva. La région D’arlit, devrait voire sa capacité d’exploitation s’accroître à la suite de nouveaux investissements sous le contrôle de Areva. Région d’Arlit, qui n’est en autre qu’une des zones de localisation géographique des populations Touaregs. Populations qui portent la contestation avec radicalisation par la voie des armes, et l’émanation de nombres de rebellions sévissant tout aussi par l’enlèvement des personnels liés à l’activité extractive de l’uranium.
 
L’Uranium au cœur des récentes crises politiques du pays
 
L’actuel président Mahamadou Issoufou, arrivé au pouvoir le 7 avril 2011, l’est à la faveur d’une nouvelle crise débutée en 2009 avec l’Etat français sous la présidence de Sarkozy et l’ex président nigérien le général d’armée Mamadou Tandja. La crise se cristallisera sur la répartition des bénéfices de l’exploitation du minerai phare qu’est l’Uranium. L’ex président Tandja, imposant à l’agenda de l’ex président Sarkozy, un déplacement le 27 mars 2009, à Niamey. Au cours duquel le président Sarkozy, dû accepter sous d’indicibles contraintes que masquèrent difficilement son mal être devant les médias, un partage équitable (50-50) sur les bénéfices d’exploitations de l’uranium au lieu des 13 à 20% revenant jusque là selon la quotité déclaré au Niger par l’exploitant français. Le président Tandja entendait alors, selon lui, inscrire cet acquis de négociation dans le futur…sujet minimum à toute forme d’exploitation nouvelle et future de l’uranium du pays. Le pays étant en passe d’en accroître sa capacité de production au travers de nouveaux investissements du Groupe Areva. Ce sur quoi l’ex président Tandja entendait en avoir plus grand contrôle pour mieux protéger ses intérêts économiques tout en imposant un cahier des charges plus rigoureux et soucieux de l’environnement : des divergences d’interprétations de partenariat virent le jour.
 
Faisant face à des tensions d’ordre interne articulées sur des tenants de constitutionnalité, le président Tandja va à son tour subir les affres du coup d’Etat. Action putschiste sous l’invocation de la restauration de la démocratie, que dirigea d’alors le Colonel (Commandant d’exercice) Djibo Salou. Ce dernier, étant tout aussi sortie des formations militaires françaises, se positionna pour un statut quo sur la question de la répartition des bénéfices nées de l’exploitation de l’uranium et indirectement sous le prétexte de n’être un civil formé aux questions de la gestion publique : favorisa un retour à la situation d’avant. Dans l’attente de retransmission du pouvoir au civil. Ce qui aboutira par ce que tout observateur avisé puisse nommer de simulacre électoral. Non seulement l’élection présidentielle qui s’en suivie au bout d’un année de transition sans courage politique sur la question de l’uranium, organisée et validée avec taux de participation de 48% du corps électoral, mais aussi à la surprise l’aboutissement électoral qui sanctionnera une victoire à 53% de Mahamadou Issoufou, qui avait obtenu au premier tour n’avait que 36% et affrontait au second tour l’ancien premier ministre Séini Oumara (24%) qui bénéficiait du soutien  l’ensemble des autres formations politiques.
 
L’actuel président, ingénieur des mines, membre de l’ethnie Haoussa (la plus nombreuse) de Tahoua (Ouest), Mahamadou Issoufou, fut installé le 7 avril 2011 avec la bénédiction d’alors de son grand ami Sarkozy.
 
L’Uranium magistral intérêt pour  la France
 
La fission de l’uranium libérant plus d’un million de fois d’énergie supérieure à celle des combustibles fossiles pour une masse équivalente, ce minerai s’est positionné comme le fer de lance de la production en énergie électrique.  La France  y produit grâce à la fission de l’uranium plus de la moitié de sa consommation en électricité. Et entend du fait de l’augmentation en capacité d’extraction tirée du nouveau site (pas encore en service mais opérationnel) au Niger, se repositionner dans la revente du minerai et de l’énergie qui s’en extrait via sa technologie nucléaire. Ceci étant porté par les centrales nucléaires dit de troisième génération dont  la France  éprouve pour l’heure bien des difficultés à vendre sur le marché international.
 
Imaginez l’ombre d’un instant les répercutions sur l’économie chancelante et fort mal en point de  la France , si elle ne pouvait pas ou plus s’alimenter ne serait-ce qu’une semaine en électricité… ! Et que dire du ressentit et actions des populations françaises !?
 
Incroyable serait donc qu’elle (France) s’hasarde à laisser geindre toutes formes de menaces sur l’exploitation de vital minerai. D’où le syncrétisme de connexité par  la France  d’entente d’avec les rebellions Touaregs. Entente dont s’accommode  la France  et qui de toute évidence sous le couperet stratégique de la sécurisation de l’exploitation de l’uranium en territoire Touareg. Ce qui se dévoile élogieusement actuellement au Mali. Mali où les forces françaises, de leur prétendument intervention salutaire sans être éloignée de protection de l’industrie autour de l’uranium (extraction, conditionnement, acheminent, etc.), n’ont pas entendu livrer bataille aux éléments essentiellement Touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). MNLA qui s’est pourtant associé aux forces dites hostiles avec d’être mis en déroute par leurs anciens alliés d’infortunes.
 
Il est à noter que depuis l’intervention française, qui au demeurant à favorisé la réimplantation du MNLA au mali, ce mouvement s’arroge le droit de l’administration dans le ressort et giron de la ville de Kidal (Nord). Le président Français soutenant même devant les dirigeants Africains, le 25 mai 2013, à Addis-Abeba, au cours des festivités du cinquantenaire de l’entente africaine que la souveraineté de l’Etat malien sur ce territoire (Kidal) devrait se faire par étapes : l’administration civile d’abord, puis ultérieurement sans pour autant arrêter un calendrier celle militaire.
 
Mahamadou Issoufou et la question de l’exploitation de l’uranium
 
À peine le président Issoufou pris ses fonctions que sa plus retentissante mesure fut de lancée un programme bénéfique à l’entreprise française dénommée électricité de France (EDF) ; pour la rénovation et investissement aux besoins en énergie local. Se détournant ainsi de ses fournisseurs africains et en occurrence son premier partenaire en l’espèce qu’était alors le Nigeria. Une fois le président Sarkozy, chassé du pouvoir par l’expression assurément réelle du suffrage électoral, le président Issoufou, a entendu rouvrir le brûlot de la répartition des bénéfices liés à l’extraction de l’uranium. Souhaitant à nouveau en reprenant à son compte le succès d’alors arraché par le président Tandja à Sarkozy, que soit appliqué un partage d’au minimum égalitaire (50-50) sur les bénéfices liées à la nouvelle exploitation dont Areva n’entend l’achèvement des discussions pour débuter fortune.
 
Le nouveau président français, issu de l’élection de mai 2012, François Hollande, saisi des réalités triturant l’existence de  la France , lui qui s’auréola de différence dans ses relations d’avec l’Afrique et des Africains, s’empressa de recevoir officiellement à deux reprises en moins d’un an le président Issoufou. Quel privilège ! Tout habitué des rencontres élyséennes, pourrait soutenir «d’étonnement» du différentiel de traitement attribué au président Issoufou à ces convocations/réceptions. Sans oublier de pratique : que l’on choie pour mieux assoire la trahison !
 
Mahamadou Issoufou sous épée Damoclès
 
Le Niger grand d’une superficie de 1 267 000 Km², et qui déteint le plus fort taux de croissance démographique en Afrique (2.9 % l’an), passé de 2 millions d’habitants en 1950 à 16 millions de nos jours avec probablement 55 millions au environ de 2050, dispose, pour la défense de cet immense territoire dont une partie désertique, d’une force militaire de 12000 Hommes. Il faut toutefois relativiser les capacités d’actions de ces soldats. Comme il est de coutume en Afrique, tout changement politique colporte avec lui un séisme dans les rangs du commandement et haute hiérarchie militaire, ce dont l’onde de choc ou les ondulations se ressentent dans la composition des troupes. Les nouvelles recrues étant pour majorité issues de l’environnement ethnique présidentiel, et le commandement militaire remanié en fonction de même considération et dévolu en appui des clivages d’amitiés et d’allégeance première à la personne avant l’institution. De sorte qu’entrée en fonction en avril 2011, le président Issoufou ne saurait prétendre avoir une réelle prise de contrôle sur son armée actuelle.
 
Armée qui au demeurant se retrouve éclatée en raison des événements au Mali. Le pays y a envoyé à la disposition de  la France  dans son épopée, pas moins de 650 soldats et certainement les meilleurs dans un accent de la gloire de l’armée et l’honneur national. Puis à la suite de l’enlisement de cette guerre et des contentions aux frontières nationales du Niger, le gouvernement a déployé pas moins de 6000 soldats aux frontières. D’un rapide calcul, les institutions de la république et la capitale ne sont donc plus que défendues par moins de 4000 Hommes (opérationnels ?) et desquels bons nombres ne peuvent être de véritable soutien au président Issoufou…car si envoyés aux frontières et ailleurs, peu auraient pris à cœur la mesure des attentes à eux consenties et accepteraient ainsi combat et le risque de mort pour Issoufou !
 
Les tentacules de l’éviction du président Issoufou, se déploieraient-elles ?
 
Ainsi donc, à la suite des récentes attaques du jeudi 23 mai 2013, à Agadez,  contre une garnison militaire, et à Arlit, contre des installations de Areva, le président Issoufou s’est vu contraint d’annuler son déplacement du 25 mai 2013 à Addis-Abeba aux festivités du cinquantenaire de l’entente africaine. En aurait-il pu y en revenir sous la qualité de chef de l’Etat…rien n’est moins sur. Ses fidèles étant bien au loin de la capitale. Et cette perception ne saurait être battue d’un revers de la main, de l’observation qu’au lendemain des attaques, ces les forces françaises (invitées comme au Mali, mais par qui et dans qu’elle déclaration ?) qui seraient intervenues de riposte et aussi en vue de libérer des élèves officiers nigériens pris en otage à Agadez, selon Jean-Yves le Drian, ministre français de  la Défense.
 
L’uranium serait vital pour l’économie mondiale et française indiscutablement, mais alors maléfique pour la sérénité sociopolitique des nigériens ! Il ressort que, comme dans bien d’autres immodestes sous l’égérie française ailleurs en Afrique, c’est encore une richesse naturelle, ici l’uranium, qui au gré d’exploitation envenime en interne les discordes ethniques et politiques.
 
Le président Issoufou, dans sa quête de revoir le partenariat d’avec l’exploitant minier Areva et partant là ternir l’image international de la bienveillante et bienfaitrice France, devra t-il plier l’échine à Hollande comme à Sarkozy en guise de remerciement d’être avant tout  encore à la tête de l’Etat nigérien ?
 
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