ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE DES LIBERTÉS : ENTRE LA PLUME ET L’ENCLUME
Lettre ouverte adressée au président de la République bolivarienne du Venezuela,
30 mai 2013:

En mai 2013 s’est ouvert à Paris le procès en appel du citoyen vénézuélien Ilich Ramírez Sánchez « Carlos »; celui-ci récuse le jugement qui l’a condamné à la réclusion perpétuelle en tant que responsable de 4 attentats terroristes en 1982-83 qui avaient causé la mort de 11 personnes.
Le Comité de soutien à « Carlos » présidé par Dieudonné M’bala M’bala et l’association pour la liberté d’expression « Entre la Plume et l’Enclume » attirent l’attention du gouvernement vénézuélien sur le fait que faute de financement, les avocats de « Carlos » ne peuvent assurer sa défense. Le gouvernement du président Chávez ne lui avait pas refusé son soutien.

1) Les faits

Il s’agit d’un dirigeant révolutionnaire d’envergure internationale qui a toute sa vie, défendu les principes de la révolution bolivarienne, en les appliquant à une cause où s’exercent particulièrement les crimes de l’impérialisme contre les peuples sans défense, concrètement la cause palestinienne, nous demandons au gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela de maintenir son soutien à la défense des droits fondamentaux du citoyen vénézuélien Ilch Ramirez Sanchez et de le faire savoir publiquement.

2) Ce que nous demandons

. Le soutien financier pour les avocats de « Carlos »
. Le rapatriement du citoyen vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, afin que ce soit la justice vénézuélienne qui examine son cas et qui envisage l’accomplissement de la sanction éventuelle selon les lois en vigueur au Venezuela.
. Le soutien à la campagne internationale pour la réhabilitation du dirigeant révolutionnaire internationaliste Ilich Ramírez Sánchez.

3) Rappel

Ilich Ramírez Sánchez aura purgé en 2014 une peine de prison effective, dont plusieurs années à l’isolement complet, en France, à la suite de son enlèvement illégal sur ordre de Charles pasqua en 1994, au Soudan.
Le jugement antérieur, de décembre 2012, a reconnu l’absence de preuves concluantes quant à la responsabilité personnelle de Ilich Ramírez Sánchez dans l’organisation des 4 attentats qui lui sont reprochés.

4) Conclusion:

Nous vous informons que nous nous adressons à la presse internationale, aux organisations de défense des droits humains et à l’autorité pontificale au Vatican afin qu’ils interviennent pour obtenir la libération de Ilich Ramírez Sánchez, en tenant compte de sa détention prolongée et de sa conduite exemplaire dans ce cadre.

Signataires: Comité de soutien au commandant Ilich Ramírez Sánchez « Carlos » (président: Dieudonné M Bala Mbala), Association Entre la Plume et l’Enclume (présidente Ginette Hess Skandrani.
Voir notre dossier sur le précédent jugement ici: http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1152

Version espagnole:

Carta abierta al Sr Presidente de la República bolivariana de Venezuela

Sr Embajador de la República bolivariana de Venezuela

1.Los hechos

Se abrió ahora en mayo 2013 en la Corte Suprema de París, Francia, el juicio al ciudadano venezolano Ilich Ramírez Sánchez « Carlos », quien apela del juicio que lo condenó a cadena perpetua por participación en 4 atentados terroristas que sucedieron en Francia en los años 1982 y 1983, resultando muertas 11 personas.

Los que suscriben, Comité de apoyo al detenido en Francia y asociación por la libertad de expresión « Entre la Plume et l’Enclume », deseamos señalar al gobierno venezolano que por falta de financiamiento, sus abogados no pueden ejercer su defensa. El gobierno del presidente Chávez nunca le había negado semejante respaldo.

2. Nuestra soilicitud

Tratándose de un dirigente revolucionario de envergadura internacional que no ha hecho más, en toda su trayectoria, que defender los principios bolivarianos, aplicándolos a una causa en la cual se encuentran extremados los crímenes del imperialismo contra pueblos indefensos, concretamente la causa palestina, le pedimos al gobierno de la República Bolivariana de Venezuela que mantenga y haga público su respaldo a los derechos elementales del ciudadano Ilich Ramirez Sanchez.
Nuestra solicitud ante su gobierno abarca tres puntos:
– Respaldo financiero a sus abogados
– Pedido al gobierno francés para la repatriación de Ilich Ramírez Sánchez, para que la justicia venezolana examine su caso y el cumplimiento de la eventual sanción según las leyes vigentes en Venezuela, en territorio venezolano.
– Impulso a una campaña internacional de reivindicación del dirigente revolucionario internacionalista Ilich Ramírez Sánchez

3. Recordación

El detenido Ilich Ramírez Sánchez ya está cumpliendo 20 años de detención efectiva en Francia, tras su ilegal captura y secuestro por el ex ministro Charles Pasqua en 1994, en Sudán.
El juicio anterior, concluido en Francia en diciembre de 2012, reconoció falta de pruebas en cuanto a la responsabilidad personal de Ilich Ramírez Sánchez en la organización de los 4 atentados que se le imputan.

4. Conclusiôn

Aprovechamos esta oportunidad para comunicar a las máximas autoridades venezolanas que nos dirigimos a la prensa internacional, a las organizaciones de defensa de los derechos humanos y a la autoridad pontifical en el Vaticano para que consideren de su responsabilidad abogar por la liberación de Ilich Ramírez Sánchez por cumplimiento efectivo de 20 años de prisión y conducta ejemplar durante estos 20 años.

Firman: Comité francés de apoyo al comandante Ilich Ramírez Sánchez « Carlos », presidente Deiudonné M Bala Mbala, Asociación Entre la Plume et l’Enclume, presidente Ginette Hess Skandrani.
– Versión al español: Maria Poumier, París, Francia –

plumenclume@orange.fr

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EPE, 25 mai 2013:

[Pour nous qui connaissons le commandant Ilich Ramirez Sanchez « Carlos », par ce que nous sommes plusieurs à lui rendre visite régulièrement à la Maison Centrale de Poissy, son nouveau procès a une grande résonance politique: pas plus que pour George Ibrahim Abdallah,combattant et dirigeant du FPLP,il n’y a de chances qu’un juge puisse décider de sa libération, même s’il a déjà purgé 20 ans de prison en France; aucune chance non plus que la condamnation à perpétuité soit revue à la baisse.

Mais c’est une belle occasion pour l’accusé de raconter et d’expliquer ce qu’est SA révolution, celle qu’il a menée jusqu’à son enlèvement au Soudan sur ordre de Ch Pasqua, et qui sont les révolutionnaires à qui il rend hommage, avec une loyauté exemplaire. S’il rejette la responsabilité pour les attentats qui lui sont reprochés, il n’en désigne jamais d’autres responsables

Le commandant « Carlos » ferait un excellent conseiller pour un gouvernement révolutionnaire, en France, au Venezuela, ou ailleurs. Il a l’envergure d’un diplomate, la carrure d’un chef militaire, la culture historique du monde chrétien et du monde musulman, le patriotisme et l’internationalisme prolétarien. Il garde toute son énergie et le don pour la conversation.

Ce procès est celui de ses juges et des journalistes qui (comme celui du Nouvel Observateur qui refuse prudemment de donner son nom) refusent de reconnaître la dimension politique libératrice du combat de « Carlos »: organes frileux de la dépendance et de la servilité envers ceux qui prétendent faire régner sur la planète entière sionisme et capitalisme, indissocialbes et impitoyables.

Une cour honnête reconnaîtrait le manque de preuves que souligne l’accusé, le fait que 20 années de prison effective ne sont jamais infligées aux grands délinquants financiers responsables de la mort d’innombrables victimes de leur IMPUNITE qui chutent dans la misère, et tiendraient compte, comme pour tout condamné effectuant sa peine, de l’excellente conduite du prisonnier pendant ces 20 dernières années; après quoi,elle déciderait de le remettre immédiatement à la justice vénézuélienne. Ce serait un geste magnifique pour tous les peuples du monde atterrés par la bassesse et la soumission de l’Etat français aux diktats impériaux, télécommandés que nous sommes par les USA.]

Dans le Nouvel Observateur, 15 mai 2013

http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20130515.OBS9157/proces-carlos-le-chacal-joue-la-provoc.html

Sa désinvolture affichée met à la peine le président de la cour d’assises Régis de Jorna, qui cherche à établir le portrait d’un chef de commando, traitant dans les années 80 d’égal à égal avec les pointures du monde arabe ou communiste : « Vous rencontrez Janos Kadar [ancien dirigeant de la République populaire de Hongrie, NDLR], le roi de Jordanie, les autorités irakiennes, ça veut quand même dire que vous êtes quelqu’un d’important ? »

La cour en est quitte pour un « who’s who » du parti Baas irakien, une digression sur la secrétaire de Janos Kadar et quelques considérations sur Ceaucescu, « un type bien ».

« Trinquer à la santé du Führer »

Sur les sujets dont il accepte de parler, Ilich Ramirez Sanchez sait se montrer prolixe, comme la prise d’otages au siège de l’OPEP à Vienne en décembre 1975 dont il revendique l’organisation : « Alors Bouteflika m’a dit : ‘Tu peux pas les tuer ici, tu les aurais tués dans l’avion, pas de problème, mais pas ici' », raconte l’accusé, comme s’il revivait cet échange avec le ministre algérien des Affaires étrangères de l’époque qui avait accueilli l’avion des preneurs d’otages sur son sol.

Il se complaît dans l’anecdote sulfureuse : le souvenir d’un dîner à Damas avec le banquier suisse François Genoud, connu pour son aide à la diaspora nazie et son rôle de banquier du Troisième Reich, le réjouit. Il avait proposé de « trinquer à la santé du Führer » et Genoud, habituellement sobre, n’avait pu refusé une coupe de champagne qui l’avait rendu « pompette ».

« Et ça ne vous gêne pas, vous qui vous croyez dans un idéal très éloigné des nazis ? », relève l’avocat général Julien Eyraud.

Vous savez, j’ai trouvé des nazis beaucoup plus honnêtes que beaucoup de communistes que j’ai rencontrés », réplique Carlos.

Même les « gauchistes ne tiennent pas la route », poursuit-il à propos de celle qui demeure sa femme pour l’état-civil, l’Allemande Magdalena Kopp. Kopp finira par quitter la retraite syrienne de Carlos dans les années 90 pour se réfugier au Venezuela avec leur fille. « Vivre avec la violence, les meurtres tout le temps, c’est pas facile », reconnaît Carlos.

Menaçant

« La mort, vous y pensez souvent ? », rebondit le président, lui rappelant qu’il a rédigé, il y a une quinzaine d’années, son testament. Dans ce document, il demande à ses « camarades » qu' »un ennemi sioniste ou impérialiste soit exécuté » pour chaque jour qu’il aura passé en prison.

« Vous revendiquez toujours les termes de ce testament ? », interroge la cour. « Tout à fait ». Carlos redevient le « Chacal », combattant armé de la cause palestinienne qui entretient sa légende en revendiquant la responsabilité de « 1.500 morts », dont « au moins 83 de (ses) mains » car il a « commencé à 15 ans ».

Mais pour les quatre attentats commis en France en 1982 et 1983 qui ont fait 11 morts et quelque 150 blessés, « vous n’avez rien contre moi », affirme-t-il. En décembre 2011, il a été condamné pour ces faits à la perpétuité assortie de 18 ans de sûreté. La cour a commencé à les examiner ce mercredi et entendra jusqu’au 26 juin enquêteurs, magistrats et victimes.

Dans Le Monde, le 13 mai 2013:

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/13/ouverture-a-p..

…Hugo Chavez, qui a succombé au début de mars à un cancer, ne cachait pas sa proximité avec « Carlos », qu’il qualifiait de « bon ami » et saluait comme un « digne » combattant des causes révolutionnaires. Dernier soutien de cette icône déchue de l’extrême gauche armée, il avait demandé, lors de son procès en première instance, que ses droits soient respectés.

Les frais de défense de l’ancien ennemi public numéro 1 des années 1970 et 1980, qui a demandé son transfèrement vers son pays natal, devaient être pris en charge par le Venezuela, a assuré Me Francis Vuillemin. Mais, depuis la mort du fondateur de la « révolution bolivarienne », à qui son dauphin désigné Nicolas Maduro a succédé en avril, « cette prise en charge par l’Etat vénézuélien est bloquée », a dit l’avocat, qui ne met toutefois pas en cause l’actuel président. « On ne sait pas ce qui va advenir lundi, les cartes sont entre les mains des autorités vénézuéliennes, a-t-il précisé. Nous appelons ces autorités à demeurer fidèles à ce qui a toujours été l’engagement d’Hugo Chavez envers son compatriote vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez. »

DÉJÀ CONDAMNÉ À PERPÉTUITÉ

Une quinzaine d’avocats, français, mais aussi libanais, grecs, suisses, ou encore allemands, devaient assurer la défense de cette figure du terrorisme international, a indiqué Me Francis Vuillemin, évoquant, entre autres frais, transport, hôtel, etc. « Je ne parle même pas des honoraires », a-t-il précisé.

Dans ces conditions, l’avocat n’avait pas voulu se prononcer sur la stratégie qui sera adoptée par la défense de « Carlos » en appel. En première instance, elle avait mis en cause l’authenticité de plusieurs pièces du dossier constitué par l’ancien magistrat antiterroriste Jean-Louis Bruguière. « Carlos » est jugé une seconde fois en France, où il est emprisonné depuis dix-neuf ans. Remis à la France par le Soudan en août 1994, il purge une condamnation à perpétuité prononcée en 1997 pour les assassinats de deux policiers français de la DST et leur informateur, en 1975 à Paris.

Il répond dans le dossier jugé à partir de lundi de quatre attentats qui ont fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983 : ceux du 29 mars 1982 contre le train Capitole Paris-Toulouse, du 22 avril 1982 rue Marbeuf à Paris devant le siège du journal El Watan, et du 31 décembre 1983 dans un TGV près de Tain-l’Hermitage et à la gare Saint-Charles de Marseille.

Durant son procès en première instance, l’accusé, qui s’est décrit comme un « révolutionnaire professionnel », a dit « assumer la responsabilité politique et militaire » de certains attentats, mais pas de ceux jugés, qu’il impute à d’autres groupes. « Carlos » dirigeait un groupe d’activistes d’extrême gauche qui fut soutenu, armé et hébergé, on le sait aujourd’hui, par le bloc communiste d’Europe de l’Est, notamment la RDA, la Hongrie et la Roumanie, mais aussi protégé par la Syrie, l’Irak, le Yémen. Il s’est fait connaître dans le monde entier avec l’enlèvement, en décembre 1975 à Vienne, de onze ministres de l’OPEP.