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19 avril 2024

INDISCRETIONS. Égypte : le triple NON du général Abdel Fattah al Sissi à Barack Obama


 

Publié le 16 août 2013

Allain Jules

 

Abdel Fattah al Sissi

Abdel Fattah al Sissi

La politique est toujours menterie et caprice. Barack Obama, le président américain fait toujours preuve d’entourloupe et de caprice. Alors que l’Égypte se prépare à une nouvelle journée de violences vendredi en raison de la volonté des Frères musulmans de faire descendre des millions de leurs partisans dans les rues malgré les mises en garde du nouveau pouvoir, le président américain s’est hasardé sur un terrain miné, en tentant de mettre une nouvelle fois le général Abdel Fattah al Sissi au pas.

Cette fois-ci, jouant sur l’assaut sanglant des forces de l’ordre contre les rassemblements islamistes, en riposte à ces décervelés irresponsables, le président américain sautant sur l’occasion a encore réitéré trois choses auxquelles le général Sissi a dit non. Après avoir mandaté le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel qui a eu une conversation avec le général égyptien, soldée par un échec cuisant, le président américain est sorti de ses gonds. Voici les exigences américaines :

– Libérer Mohamed Morsi.

– Lever l’état d’urgence.

– Permettre des manifestations

 Face à ces trois exigences, véritable diktat, et le refus qui a suivi, Obama se fend alors d’un communiqué incendiaire :

« Les États-Unis condamnent avec fermeté les mesures qui ont été prises par le gouvernement intérimaire égyptien et les forces de l’ordre », a déclaré le président américain en interrompant brièvement ses vacances. »

« Nous déplorons les violences exercées contre les civils. Nous soutenons les droits universels essentiels à la dignité de l’homme, y compris le droit de manifester pacifiquement. »

Pour couronner le tout, Barack Obama a déclaré que les États-Unis ne pouvaient plus coopérer normalement avec l’Égypte et il a annoncé l’annulation de manœuvres militaires conjointes entre les deux pays prévues en septembre.

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Pour ceux qui pensaient encore que les États-Unis avaient institué et/ou installé le pouvoir égyptien mis en place par l’armée et le peuple souverain égyptien, c’est râpé. Le temps des Frères musulmans est révolu, et celui des États-Unis leur allié, avec. Les États-Unis financent l’armée égyptienne à hauteur d’un milliard d’euro par an. C’est un deal. Ce n’est pas pour les beaux yeux de l’armée égyptienne mais simplement pour la sécurité d’Israël. Pire, si ce financement cesse, autre indiscrétion, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis (EAU) sont prêts à se substituer à l’ogre américain en multipliant par…5, cette aide. Du coup, les États-Unis sont déstabilisés.

Alors que les Frères, sans doute conseillés par la Maison Blanche, qui voit son influence s’émietter promettent un « vendredi de la colère » en Égypte, l’arméea prévenu qu’il ouvrirait le feu sur quiconque prendrait pour cible la police ou les institutions publiques. C’est dit. Un pied de nez à la soi-disant « communauté internationale » qui n’hésite pas, elle, à imposer des coups de bombe pour sa politique de prédation. Oui, au nom de la « démocratie » à la sauce Frères musulmans, avec à la clé plus de 150 000 morts dont l’assassinat macabre d’un dirigeant en fonction, Mouammar Kadhafi, en Libye. De qui se moquent ces gens ?

On assiste donc à un poker menteur américain qui devient suicidaire car, la Russie est à l’affût. Autre indiscrétion. Alors que son industrie de l’armement fait un bond spectaculaire, la Russie est prête à remplacer les Etats-Unis pour armer les Egyptiens. C’est ce qui fait la force de cette Egypte-là, qui piège l’Amérique. Si le général général Abdel Fattah al Sissi arrive aujourd’hui à dialoguer d’égal à égal avec Barack Obama, c’est pour trois raisons essentielles, donc. Il sait, primo, que, le peuple est avec lui. Deusio, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis (EAU), tous hostiles aux Frères musulmans, ont déjà débloqué, au grand dam des Etats-Unis, près de 9 milliards d’euros pour aider l’Égypte à surmonter ses difficultés économiques liées au chaos politique. Tertio, la Russie prête à prendre la place des Etats-Unis…

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