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10 octobre 2024

Le Japon doit reprendre le contrôle de la catastrophe de Fukushima


Energie / Climat | le 8 août 2013

 

Le Japon doit reprendre le contrôle de la catastrophe de Fukushima

 

Depuis plus de deux ans maintenant, l’opérateur de la centrale de Fukushima, TEPCO, échoue.

 

Il échoue à maîtriser la situation à la centrale dévastée. Il échoue à faire la transparence sur la situation réelle, tentant de masquer des problèmes tels que les fuites d’eau contaminée. Les déclarations sont multipliées, des actions éclairs tentées…

 

Mais TEPCO n’a aujourd’hui aucune maîtrise de la catastrophe en cours.

 

 

 

 

La mauvaise gestion de TEPCO et son ignorance des faits ont joué un rôle clé à la fois dans le déroulement de l’accident – le deuxième pire accident nucléaire de l’histoire – et l’augmentation de la gravité de la catastrophe, selon le rapport officiel du gouvernement japonais.

 

Mais le gouvernement japonais a décidé de maintenir à flot TEPCO avec un renflouement financier, remettant la gestion de la catastrophe aux mains de ceux qui l’ont provoquée.

 

Des incidents quotidiens

 

En avril, la présence d’un rat a conduit à l’arrêt du système de refroidissement. Selon un rapport ce dernier a causé un court-circuit et fait disjoncter en cascade les équipements. Le courant s’était brutalement interrompu dans une partie des installations de Fukushima Daiichi, stoppant les dispositifs de refroidissement des piscines de désactivation des réacteurs nucléaires 1, 3 et 4, et d’un bassin commun, dans lesquels sont immergés des milliers d’assemblages de combustible usé.

 

En juillet, de la vapeur a été vue s’échappant du bâtiment du réacteur numéro 3 de la centrale. Le réacteur 3 est un des trois de la centrale (sur six) dans lesquels le combustible nucléaire a fondu après le 11 mars 2011. C’est sans doute le plus endommagé de l’ensemble, car il a aussi subi une explosion d’hydrogène qui a soufflé le toit du bâtiment mi-mars 2011, laissant une partie des installations à l’air. Ce réacteur fonctionnait au MOX (en savoir plus sur le MOX) et le très haut niveau de radioactivité qui l’entour qui rend impossible toute intervention humaine.

 
Fukushima : un jet de vapeur s’échappe de l’un… par lemondefr

 

Fin juillet, Tepco a reconnu pour la première fois que des eaux souterraines radioactives accumulées au pied de la centrale accidentée s’étaient écoulées dans l’océan Pacifique. Cela n’aurait pas du être une surprise. Plusieurs experts avaient manifesté leurs inquiétudes sur ce sujet, à plusieurs reprises. Mais en voulant sauver la face, TEPCO a caché ces fuites.

 

Les autorités n’ont-elles toujours rien appris ?

 

Il s’agit d’un “problème urgent“, a indiqué hier, 7 août, le Premier ministre, Shinzo Abe. Soit deux ans et quatre mois après le début de la catastrophe.
300 tonnes d’eau contaminée s’échappent chaque jour. Rappelons que actuellement, plus de 200.000 tonnes d’eau contaminée sont entreposés dans l’usine.

 

TEPCO avait détruit toute une forêt voisine pour faire place à des réservoirs supplémentaires qui pourront éventuellement stocker 700.000 tonnes d’eau, mais il ya toujours pas de plans mis en place pour prévoir les actions lorsque ces réservoirs seront pleins eux aussi. La seule option envisagée par TEPCO est de déverser cette eau dans l’océan une fois la radioactivité réduite. Sauf que la technologie pour décontaminer effficacement cette eau n’a pas encore été inventée…

 

Aujourd’hui, l’État semble dire qu’il prend le relais.

 

Plutôt que de se reposer sur Tokyo Electric, le gouvernement va prendre des mesures”

 

a déclaré hier Shinzo Abe.
Mais Tepco et le gouvernement, c’est la même chose : l’État y est majoritaire !

 

Le temps est venu pour le gouvernement japonais et l’autorité japonaise de régulation du nucléaire d’assumer la responsabilité de ce qui se passe à Fukushima.
Greenpeace leur demande de faire de la maîtrise de Fukushima une priorité. De faire preuve d’une transparence accrue sur la situation. Et de faire appel à l’expertise internationale afin de trouver des solutions. Car ils ont deux ans et demi de retard.

 

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