Les Palestiniens ont les moyens du changement et de la résistance
11 octobre 2013
Les Palestiniens ont les moyens du changement et de la résistance
By Mazin Qumsiyeh
traduction : Chris
http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=636397
Le 28 novembre 1947, la CIA a correctement prévu les conséquences de l’appui de Truman à la partition de la Palestine : » Des hostilités armées éclateront entre les Juifs et les Arabes si l’Assemblée Générale de l’ONU accepte le plan de partition de la Palestine… Le conflit qui en résultera perturbera gravement la stabilité sociale, économique et politique du monde arabe, et les intérêts commerciaux et stratégiques des USA seront dangereusement menacés… La pauvreté, l’agitation et le désespoir, qui constituent le terreau de la propagande communiste, augmenteront partout dans le monde arabe. »
20 ans ont passé depuis le début du processus d’Oslo et nous pouvons dégager une analyse posthume de l’échec des douzaines d’initiatives et de plans pour « la paix » ou la pacification. Certains nous diront que nous n’avons ou n’avions guère le choix. Il y a dix ans, notre ami disparu, le professeur Edward Said, a écrit : « Qui, maintenant, pose les questions existentielles relatives à notre futur en tant que peuple ? La tâche ne peut être laissée à un mélange de religieux fanatiques et de moutons soumis et fatalistes… Nous sommes à deux doigts d’une espèce de soulèvement qui ne laissera presque rien d’intact, peut-être même presqu’aucune déclaration exceptée l’injonction finale implorant l’extinction. Le temps n’est-il pas venu pour nous, collectivement, d’exiger et formuler une alternative purement arabe au cataclysme qui est sur le point d’engloutir notre monde ? »
Aujourd’hui, sept des douze millions de Palestiniens du globe sont des réfugiés ou des personnes déplacées. Il y a quelques 5,8 millions d’israéliens et presque 6 millions de Palestiniens qui vivent sous l’apartheid de l’état israélien. La moitié des juifs qui vivent en Palestine sont des immigrants.
Israel a volé la plus grande partie du pays et contrôle maintenant quelques 93% de la terre de Palestine (avant l’invasion britannique et la déclaration Balfour, les juifs indigènes ou sionistes ne possédaient, collectivement, que 2% de la Palestine).
Il est tentant, pour certains, de perdre la foi dans la possibilité de libération et de justice, 132 ans après la première colonie sioniste et 65 ans après la Nakba de 1948. Voici une phrase célèbre du mouvement pour les droits civiques dans les années soixante, aux Etats unis, « libère ton esprit et ton cul suivra ». En effet, si nous libérons notre esprit, nous voyons qu’il y a encore de nombreuses possibilités, malgré la tentative de nos oppresseurs de nous convaincre que tout espoir est perdu, qu’il n’y a plus rien à faire, excepté se rendre ou inventer des slogans vides de sens.
En effet, en tant que peuple, nous pouvons et devons continuer à avancer. Quelles sont nos possibilités, en dehors de la rhétorique et du défaitisme ? C’est-à-dire en dehors des politiques actuelles de discuter sans fin, de négocier sans fin, à partir d’une position faible. Les autres options ne sont ni magiques ni nouvelles ; nombreux sont ceux qui les ont articulées en visions claires dans des études innombrables.
Pourquoi ne pas raviver la charte originale de l’OLP pour libérer toute la Palestine ? Pourquoi ne pas démocratiser l’OLP pour représenter réellement les 12 millions de Palestiniens de la planète ? Pourquoi ne pas refuser d’éliminer la résistance et au contraire s’engager dans une résistance populaire massive dans toute la Palestine historique ?
Pourquoi ne pas entrer en résistance dans des zones extérieures à la Palestine ? Pourquoi ne pas cibler les compagnies et intérêts sionistes de par le monde par du boycott économique et même du sabotage ? Pourquoi ne pas dénoncer et s’opposer au réseau de lobbyistes sionistes qui soutiennent les crimes de guerre et défendent le contrôle sioniste ? Pourquoi ne pas s’engager dans des campagnes éducatives, des campagnes médiatiques, ainsi que du lobbying dans le monde entier ?
Pourquoi ne pas construire des alliances avec des états puissants qui pourraient offrir protection et soutien, comme la Chine, la Russie ou le Brésil ? Pourquoi ne pas promouvoir le boycott, le désinvestissement et les sanctions ? Pourquoi ne pas travailler à travers les agences internationales, y compris la Cour Internationale de Justice, pour traduire en justice les criminels de guerre israéliens et contester le droit de cet état à être membre de l’ONU et de toutes ses agences ? Pourquoi ne pas faire tout ce qui vient d’être énuméré et même plus encore ?
Les politiciens ne tiennent pas à envisager le changement parce qu’ils pensent être importants. Pour justifier leur inaction et leur manque de principe, ils vont jusqu’à mentir. Mais le peuple peut et doit forcer les politiciens à changer. Quelles que soient la façon dont ils sont arrivés au pouvoir ou la nature de leur gouvernement, les dirigeants ne peuvent pas se permettre d’ignorer les fortes exigences du peuple. Mais si le peuple est complaisant et ignorant, c’est alors le meilleur scénario pour les politiciens du statu quo.
Nous avons vu la politique de l’Empire Ottoman changer et passer du soutien au sionisme à son rejet. Nous avons vu des changements dans la politique britannique suite à la révolution palestinienne de 1936 et aux pressions continues, y compris récemment, quand le parlement britannique a voté contre l’attaque de la Syrie pour le compte d’Israel. Et nous avons vu la force de la résistance dans les années 1987-1991, qui défiait la complaisance des leaders aussi bien de Tel aviv que de Tunis. Nous pouvons sans doute aussi tirer les leçons de la limitation de la supériorité militaire, que ce soit au Vietnam dans les années 60 ou en Irak en 2003, au Liban en 2006 ou Gaza en 2008. Plus récemment, nous voyons des changements et des reculs dramatiques dans l’affrontement à propos de la Syrie et de l’Iran. L’ Histoire est dynamique, elle n’est pas statique. Elle n’est donc pas au goût des politiciens du statu quo.
Le projet sioniste original était le contrôle de toute la zone entre l’Euphrate et le Nil. Nous voici 130 ans plus tard et même la zone entre le Jourdain et la Méditerranée est à parts grossièrement égales entre les juifs israéliens et les Palestiniens. Quand la déclaration Balfour est sortie en 1917, il y avait 650 000 Palestiniens en Palestine ; Aujourd’hui ils sont presque 6 millions.
Ceci n’est certainement pas un scénario désespérant. Après que notre existence ait été niée si longtemps, le drapeau palestinien flotte maintenant partout en Palestine, même à l’intérieur de la ligne verte. Ceci ne devrait certainement pas être au prix de l’affichage de ce même drapeau sur les uniformes de services de sécurité qui empêchent les Palestiniens d’entrer en résistance ou comme toile de fond, avec drapeaux israéliens et étazuniens, dans d’interminables négociations.
Un jour Martin Luther King Jr. a dit : « le lâche pose la question – est-ce sûr ? L’opportuniste pose la question – est-ce politique ? Le vaniteux pose la question – est-ce populaire ? Mais le conscient pose la question – est-ce juste ? Et voici venir une époque où l’on doit prendre une position qui n’est ni sûre, ni politique, ni populaire ; mais on doit prendre cette position parce qu’elle est juste. »
L’auteur est professeur à l’Université de Bethlehem. Il a déjà travaillé pour les facultés de l’Université du Tennessee, Duke et Yale.
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(des agents payés par Israel ont déjà mis des commentaires de cet articles sur MaanNews !!)