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27 décembre 2024

Uranium/Niger : procès d’Areva contre l’Observatoire du nuléaire le 20


 

 Uranium/Niger : procès d’Areva contre l’Observatoire du nuléaire le 20
 inter collectif Afrique <inter_collectif_afrique@googlegroups.com>, inter-collectif_Afrique <inter-collectif_Afrique@googlegroups.com>
Observatoire du nucléaire –

http://www.observatoire-du-nucleaire.org

Communiqué du 2 décembre 2013
Uranium du Niger: Areva et la corruption en

procès au Tribunal de Paris le 20 décembre…

alors que se renégocie le prix de l’uranium !

Rassemblement
à partir de 12h30 devant le TGI de Paris
– Areva use-t-elle de « méthodes
relevant de la corruption
 » pour
s’accaparer l’uranium du Niger ?
– Areva a-t-elle
participé à l’achat d’un avion pour son
ex-cadre devenu Président du Niger ?
– Areva pille-t-elle
l’uranium du Niger depuis 50 ans pour
alimenter le nucléaire français ?

Issoufou
(ex-Areva) et Hollande (Areva)
« Vous prendrez l’avion
mon cher ? C’est Areva qui paye !
« 
Vendredi 20 décembre 2013, à
13h30 au Tribunal de Grande instance de
Paris
, se tient le procès opposant Areva
à l’Observatoire du nucléaire et son
directeur Stéphane Lhomme, poursuivi également à
titre personnel, accusés de « diffamation » par la
multinationale de l’atome. Areva réclame des
pénalités financières d’environ 25 000 euros (cf
ci-dessous) dans le but d’obtenir la disparition
d’une association dont l’activité agace, de
toute évidence, le lobby de l’atome.
L’affaire a commencé il y a
exactement un an, le 3 décembre 2012 (cf
chronologie détaillée ci-dessous) : l’opposition
parlementaire nigérienne accuse le ministre des
finances d’avoir modifié de façon illégale le
projet de budget 2013 …pour y faire figurer un
curieux « don d’Areva » de 26 millions d’euros (le
montant réel sera finalement de 35 millions).
Qui plus est, il est vite
apparu que ce versement était directement
affecté à l’achat d’un nouvel avion pour le
président du Niger, M. Issoufou, dont il n’est
pas anodin de rappeler qu’il a été auparavant…
directeur d’une filiale d’Areva d’extraction de
l’uranium du Niger !
Sur la base de ces éléments,
mais aussi d’autres pièces édifiantes, l’Observatoire
du nucléaire
 a alors dénoncé « une
manoeuvre de corruption, probablement sur le
plan légal et assurément sur le plan
moral
, par Areva qui entend ainsi
perpétuer sa mainmise sur les réserves
d’uranium du Niger
« .
Areva a dans un premier
temps nié la réalité de ce versement (cf dépêche
AFP du 12 décembre 2012 : http://bit.ly/RqDteK )
et simultanément attaqué l’Observatoire du
nucléaire
 et son directeur en justice. Depuis, Areva a multiplié les
versions différentes de cette affaire,
reconnaissant finalement – face aux pièces
accablantes diffusées par l’Observatoire du
nucléaire
 – la réalité du fameux « don ».
Mais, au delà du « don » en
question et de l’ « affaire » de l’avion
présidentiel, c’est en réalité le pillage et la
contamination du Niger que l’Observatoire du
nucléaire
 met en accusation. Depuis 50
ans, par l’intermédiaire d’Areva (auparavant la
Cogéma), la France atomique contamine le
Niger, assèche les nappes phréatiques, déplace
les populations, et s’accapare l’uranium à un
tarif si bas que le Niger reste à ce jour l’un
des deux ou trois pays les plus pauvres du
monde.
Il se trouve justement que
les tarifs d’enlèvement de l’uranium sont
actuellement en renégociations entre Areva et le
Niger car arrivant à échéance… ce 31 décembre
! Le procès Areva/Obervatoire du nucléaire
tombe donc à pic pour mettre en lumière la façon
dont, aujourd’hui comme hier, la France continue
de tirer les ficelles au Niger dont
l’indépendance, datant de 1960, reste en fait
très virtuelle.
Il est ainsi démontré, une
nouvelle fois, que le nucléaire ne nuit pas
seulement à l’environnement et aux êtres vivants
mais aussi, tant au Sud que dans les pays
riches, à la démocratie.

Ce que demande Areva en
justice (cf assignation):
– une amende de 5000 euros
contre Stéphane Lhomme (*) = 5 000 euros

– 3 publications presse de 5000 euros
HT chacune = 18 000 euros TTC

– frais de procédure et de déplacement
: au minimum 2 000 euros
Total : au minimum 25
000 euros !

Chronologie de l’affaire :
Le
3 décembre 2012
, l’opposition
parlementaire nigérienne, l’ARN, dénonce
par 
communiqué l’intervention
intempestive du Ministre des finances dans
le processus d’élaboration du budget
national 2013, avec en particulier l’ajout
d’un étonnant « don » d’Areva de 17 milliards
de Francs CFA (environ 26 millions
d’euros)… dont 10 milliards de FCFA (plus
de 15 millions d’euros) sont directement
affectés à l’acquisition d’un avion pour le
Président du Niger, M. Issoufou… un
ex-cadre d’Areva !
Le
11 décembre 2012
, par 
communiqué, sur la base de la
démarche de l’ARN mais aussi d’autres
documents obtenus entre temps, l’Observatoire
du nucléaire
 dénonce « une
manoeuvre de corruption, probablement
sur le plan légal et assurément sur le
plan moral
, par Areva qui
entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les
réserves d’uranium du Niger
 » et écrit
au Ministre du Développement pour obtenir
des explications.
Le
12 décembre 2012
, l’Agence France
Presse ()
traite l’affaire dans une longue 
dépêche dans laquelle on
apprend qu’Areva nie : « Le groupe
nucléaire français, qui exploite depuis
des décennies l’uranium dans le nord du
pays, a démenti le versement
d’une aide budgétaire
 qui
suscite la polémique
« 
Le
19 décembre 2012
, Areva assigne
l’Observatoire du nucléaire pour
« diffamation » et exige environ 25 000
euros de pénalités (ce qui signifie à coup
sûr la disparition de l’Observatoire du
nucléaire, objectif évident d’Areva). Le
procès est fixé dans un premier temps au
1er février 2013.
Le
7 janvier 2013
, menacé de
disparition, l’Observatoire du nucléaire
fait savoir 
par communiqué qu’il
écrit
 au Président de la République, au
Premier ministre, et au Ministre du
développement : l’Etat étant propriétaire
d’Areva, les dirigeants politiques doivent
dire la vérité sur le fameux « don ». Aucune
réponse ne viendra…
Le
13 janvier 2013
, l’AFP ()
publie une seconde 
dépêche sur l’affaire, dans
laquelle on apprend que le directeur de
cabinet du président nigérien a reconnu, au
cours d’une conférence de presse,
l’existence du fameux « don d’Areva ». La
somme est en fin de compte de 35 millions
d’euros : aux deux premières « tranches » de
16 et 10 millions, pour les budgets 2013 et
2014, s’ajoute un troisième versement de 9
millions pour 2015. Les autorités du Niger
expliquent que ces sommes constituent un
« dédommagement » du fait du retard pris par
Areva pour l’ouverture de la mine d’uranium
en projet à Imouraren.
Le
14 janvier 2013
, l’Observatoire du
nucléaire annonce par 
communiqué la mise en ligne d’un
document
confidentiel
. Il s’agit du compte-rendu d’une
rencontre discrète, entre le directeur de
cabinet du président nigérien et trois hauts
dirigeants d’Areva, qui a eu lieu le 9
novembre 2012 et au cours de laquelle Areva
s’est effectivement engagée à verser 35
millions d’euros au budget du Niger. Ce
versement est présenté par Areva comme
permettant « la poursuite d’une
coopération sereine entre l’Etat du Niger
et Areva et prenant en compte le manque à
gagner généré par le report probable du
projet Imouraren
« . C’est la
publication de ce document dans un journal
nigérien (en version papier) qui a amené le
directeur de cabinet du président nigérien à
reconnaître l’existence du versement, niée
jusque là par Areva et par les autorités du
Niger.
Le
14 janvier 2013
 encore, l’AFP ()
publie une 
dépêche titrée « Aide d’Areva
au Niger : une ONG réitère ses accusations
de corruption », l’ONG en question étant
l’Observatoire du nucléaire. On apprend dans
la dépêche que, « interrogé par l’AFP,
Areva a confirmé le versement d’une aide
de 35 millions d’euros au Niger
 » :
devant l’évidence, Areva est bien obligée de
reconnaître l’existence de son versement
controversé, malgré ses dénégations
précédentes (autant dire ses mensonges).
Le
15 janvier 2013
, sans attendre le
verdict de la justice qu’elle a pourtant
elle-même saisie, la société 
Areva met en demeure
l’hébergeur Free
 pour l’amener sous 48
heures à censurer le site web de
l’Observatoire du nucléaire. Après
hésitation, Free renoncera à toute
intervention, probablement convaincu par
l’argumentation de l’association qui estime
logiquement que c’est à la justice – et non
à Areva ou à Free – de dire s’il y a ou non
diffamation…
Le
21 janvier 2013
, à dix jours du
procès, et n’ayant pas obtenu la moindre
réponse la part des autorités françaises,
le directeur de l’Observatoire du
nucléaire appelle au standard de
France-inter () et 
réussit à
interpeller en direct
 le Ministre du
Développement (Pascal Canfin, EELV), invité
de la matinale. Mais ce dernier prend fait
et cause pour Areva…
Le
1er février 2013
, le tribunal
renvoie l’affaire au… 20 décembre 2013,
le planning étant semble-t-il obéré
jusqu’à cette lointaine date. Pas de
dépêche d’agence, pas d’article de
presse… Difficile de ne pas rapprocher
ce subit silence médiatique de
l’intervention militaire française au
Mali, déclenchée le 11 janvier 2013
officiellement pour « restaurer la
démocratie », en réalité pour sécuriser les
mines d’uranium « françaises » exploitées
par Areva au nord-ouest Niger… près du
Mali.
Le
9 mars 2013
, l’AFP ()
publie une nouvelle 
dépêche par laquelle Areva
fait connaître sa toute nouvelle version de
l’affaire, comme si de rien n’était, comme
si la multinationale n’avait pas menti
auparavant (en particulier en commençant par
nier l’existence du « don »), comme si la
réunion secrète du 9 novembre 2012, et le
document confidentiel qui en fait le
compte-rendu, n’existaient pas. Profitant de
l’actualité de l’intervention militaire
française au Mali, Areva prétend désormais
que le fameux versement n’avait pour autre
but que de « sécuriser les mines d’uranium ».
Il s’agit là d’une grossière réécriture de
l’Histoire.
Le
18 mars 2013
, l’Observatoire du
nucléaire 
écrit à l’AFP pour signaler que la
dépêche du 9 mars ne rend compte que de la
nouvelle version d’Areva, faisant fi des
éléments précédents et des autres points de
vue (comme par exemple… celui de
l’Observatoire du nucléaire) et pour
suggérer une dépêche assurant le pluralisme
(« Nous vous prions donc de trouver
ci-dessous une mise au point afin que les
lecteurs puissent noter la façon dont
Areva s’arrange avec la réalité
« ). Pas
de réponse : l’Etat français étant le
principal client de l’AFP, l’avenir
permettra probablement de voir si l’agence a
été sommée de s’aligner sur la « vérité
d’Etat » (c’est à dire celle d’Areva).
20
décembre 2013 
: procès d’Areva
contre l’Observatoire du nucléaire, 13h30
au Tribunal de grande instance de Paris (4
rue du Palais)
Rassemblement de soutien à
partir de 13h30, animé par la Compagnie
Jolie môme
Ont
fait connaître leur soutien à
l’Observatoire du nucléaire :
Le
Parti de Gauche, le NPA, les Alternatifs, la
Fédération antinucléaire de Bretagne,

l’Assemblée générale du Réseau Sortir du
nucléaire , Stop-EPR « Ni à Penly ni
ailleurs »,

des membres d’EELV à titre personnel (mais
pas la direction ni les ministres !),

la Gauche Anticapitaliste 33, Cyberacteurs,
cinémas Utopia, Tchernoblaye, Négajoule,

SDN-81, SDN-Cornouaille, SDN-St-Malo,
SDN-Moselle, Coordinantion antinucléaire
nantaise

Mouvement des Objecteurs de Croissance, des
associations citoyennes africaines,

des citoyens du Niger, de Centrafrique, des
USA, Canada, Autriche, Belgique, etc…

 

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