EURASIE ET AFRIQUE : COMPLEMENTARITES GEOPOLITIQUES ET PERSPECTIVES AFRICAINES
3 janvier 2014
Luc Michel
# EODE PRESS OFFICE/ EURASIE ET AFRIQUE : COMPLEMENTARITES GEOPOLITIQUES ET PERSPECTIVES AFRICAINES (2)
Regards sur l’ONG EODE et son action en Eurasie et en Afrique /
Entretien de Karel HUYBRECHTS pour ‘EODE Press Office’ avec
Luc MICHEL, Administrateur-général et CEO d’’EODE International’ et
Gilbert KNAMTO, Administrateur d’’EODE zone Africa’ /
# 2 / EODE, PERSPECTIVES AFRICAINES
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : EODE a donc déjà organisé des missions sur le continent africain ?
Gilbert NKAMTO : Comme je vous l’ai dit, donc, nous sommes présents dans toutes les régions du continent. Au Cameroun où se trouve le siège d’’EODE zone Afrique’ nous avons une forte équipe d’Observateurs que je dirige. Lors des dernières élections sénatoriales d’avril 2013, nous avions fait bonne figure et notre Rapport avait fait le tour de l’Afrique. Je pense, nous avions rehaussé le niveau de ces élections en divulguant plus d’information sur l’événement notamment à travers notre circuit d’information et via nos médias sur les réseaux sociaux. Ce fut en tout cas un succès !
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : vous deviez aussi être présents aux élections couplées (municipales et législatives) de septembre 2013 au Cameroun ?
Gilbert NKAMTO : Justement ! Après le succès d’Avril 2013, nous attendions de nous investir encore plus lors des élections de septembre 2013. Mais nous avons été refroidis dans notre élan par les autorités camerounaises, notamment le ministère de tutelle chargé d’accréditer les observateurs, je veux dire le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. A notre niveau actuel, nous avions mobilisé une mission internationale de personnalités importantes de toute l’Europe et d’Afrique, parmi lesquelles des parlementaires de l’Union Européenne et un groupe d’experts africains européens. En appui venait une mission nationale, composée d’une centaine de délégués locaux. Vous comprenez bien qu’une telle mission, nécessite de grands efforts et une préparation évidente. A moins d’une semaine des échéances, nous n’avions toujours pas reçu d’accréditation de l’Etat du Cameroun. Pourtant nous avions soumis notre demande de participation plus de deux mois auparavant.
Je pense pour ma part, que le Cameroun qui fait déjà de grands efforts en matière de démocratie, gagnerait encore plus en étant mieux organisé pour ne pas attendre souvent les dernières minutes avant de prendre certaines mesures comme c’est le cas très souvent, pour accréditer des observateurs aussi bien sur le plan national qu’international. Il faciliterait non seulement la tâche aux organisations qui voudraient être présente mais aussi, à lui-même. Ce qui lui conférerait plus de crédibilité sur la sphère politique africaine et internationale.
Lors des sénatoriales d’avril 2013, c’est moins de 48 heures avant l’élection que nous recevions nos accréditions et il a fallu se déployer en catastrophe sur l’ensemble du territoire. Ecoutez, nous n’avions pas voulu une seconde fois travailler dans ces mauvaises conditions …
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Quelle image vous faites-vous Luc MICHEL de l’Afrique? ‘EODE Afrique’ se déploie sur le continent avec Gilbert NKAMTO et ses réseaux africains.
Mais seriez-vous prêt à y aller personnellement en mission ?
Luc MICHEL : J’ai une image positive de l’Afrique, du continent africain. L’Afrique est un grand continent, qui compte pour moi et que je respecte.
Je suis évidemment prêt à aller en Afrique sub-saharienne, car j’ai été souvent en Afrique du Nord, dans plusieurs pays du Maghreb, en Libye et en Tunisie notamment.
Je n’ai jamais hésité à sacrifier mon confort ou à prendre des risques.
Vous devez savoir qu’en Russie par exemple, j’ai mené des missions d’observation en 2011 et 2012 dans des régions où les Observateurs occidentaux ne voulaient pas aller. A Novossibirsk, en Sibérie par moins -48C° par exemple, ou encore à Astrakan, dans le delta gelé de la Volga. Et Fabrice BEAUR, Administrateur de la ‘Zone Russie-Caucase’, a lui mené une Mission d’Observation en mars 2012 pour les élections présidentielles russe à Khabarovsk dans l’Extrême-Orient russe, où aucun observateur enregistré de l’OSCE n’a jamais mis les pieds. Trop loin sans doute du confort de Moscou ou de Saint-Petersbourg … Je suis allé aussi souvent en Libye, y compris en avril 2011 sous les bombes de l’Otan. Et encore cette année en juin 2013 au Liban et à Damas, en plein assaut terroriste.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Vous évoquiez à l’entame de cette interview que EODE était active dans le monitoring et l’observation des élections. Aussi vous nous avez fait part de votre attention pour l’Afrique.
Etes-vous certains que l’Afrique soit sur la bonne voie démocratique ?
Gilbert NKAMTO : Notre attention pour l’Afrique est très grande. Je suis comme je vous l’ai déjà dit extrêmement inquiet pour l’avenir de l’Afrique. C’est « malheureusement » un continent riche. C’est un continent plein de richesse : pétrole, gaz, or, diamant, uranium, cobalt, coltan, bois, etc.
Luc MICHEL : C’est aussi, et c’est généralement totalement occulté en Afrique ou ailleurs, un enjeu dans le cadre de la Géopolitique du climat, une réalité nouvelle issue des modifications climatiques.
Vous savez qu’il y a un groupe très important de scientifiques, notamment le groupe du GIEC, qui annonce de grands problèmes climatiques. Montées des eaux des océans, fonte des glaces, augmentation des catastrophes naturelles, etc … Et l’un des paradoxes de ce phénomène, c’est que l’Afrique précisément est tout à fait en-dehors de ces mouvements climatiques et resterait donc un continent au climat agréable au cas où celui-ci se dégraderait en Europe, en Asie et dans les Amériques.
Ma thèse est une thèse qui n’est point encore discutée officiellement, mais qui a fait par exemple l’objet d’un roman géopolitique ‘à clés’ il y a trois ans, où précisément Chinois et Occidentaux s’opposaient pour prendre le contrôle d’une Afrique épargnée par la dégradation climatique.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Nous avons jusqu’ici parlé principalement de deux pays, le Kenya et le Cameroun.
Est-ce que vous avez d’autres expériences en Afrique ?
Luc MICHEL : J’ai bien entendu d’autres expériences en Afrique. Tout d’abord la République démocratique du Congo. Vous savez que j’ai un passeport belge, que notre Secrétariat-général est à Bruxelles et que donc nous y suivons avec intérêt l’avenir chaotique de l’ancienne colonie belge. J’ai beaucoup écrit sur les rapines coloniales des Saxe-Cobourg-Gotha en Afrique, à commencer par Léopold II, et celles de la Belgique. Ou encore récemment sur l’assassinat de Lumumba.
J’ai aussi d’autres expériences en Afrique du Nord principalement.
En Algérie, tout d’abord. Je rédige régulièrement depuis maintenant trois ans des chroniques intitulées « Vu d’Alger », où je suis les troubles que l’occident essaie d’organiser en Algérie.
J’ai enfin une immense expérience et expertise de la Libye, l’ancienne Libye de Mouammar Kadhafi où j’ai voyagé pendant 25 ans, sur laquelle j’ai beaucoup écrit et réalisé un audit en 2005-2007. Et aussi sur la somalisation de la « nouvelle » Libye après novembre 2011. Notre ami Gilbert lui a une expérience encore plus forte évidemment.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Justement parlons de l’Algérie et de la Libye. Commençons par la Libye : Sous Kadhafi on n’avait jamais entendu parler d’élections…
Gilbert NKAMTO : Il faut avoir vécu en Libye pour comprendre comment fonctionnait l’appareil de l’état, et le type de démocratie adopté par les libyens sous le colonel Kadhafi. Le peuple était très impliqué dans les questions de politique générale et dans la gestion de la cité. Il avait un cadre politique commun, les « Comités populaires de base », où les citotens et citoyennes se retrouvaient pour débattre de toutes les questions liées au quotidien et à la société. Bien évidemment, les élections étaient présentes pour valider le projet de société, mettre en place un comité de gestion, qui avait un temps déterminé pour rendre son rapport. Nul ne pouvait se prévaloir du monopole de la gestion de la cité comme dans le modèle occidental où un individu, fut-il déréglé de ses sens parce que s’étant enivré ou drogué la veille, peut se lever le lendemain et prendre une décision pour aller envahir tout un pays et tuer toute une population donnée. Personne ne pouvait se prévaloir de ce droit dans la Libye de Kadhafi. Le « je décide que » n’existait pas dans le vocabulaire libyen. Donc pas d’énigme derrière les questions de députés, de maires… les libyens sous Kadhafi étaient tous députés, maires, conseillers municipaux etc. C’est fou de le dire certainement pour les personnes qui n’ont pas vécu cette expérience pilote de démocratie directe de la Jamahiriya. Aujourd’hui fort malheureusement, plus de 1,2 millions de libyens sont en exil et ce sont les pions des occidentaux qui détruisent le tissu social et politique légué par ce grand homme de la politique africaine. L’histoire reviendra sur lui, comme il en a été pour Kwame N’krumah ou Lumumba. Nous pourrions parler de la Libye de Kadhafi des jours et des nuits, nous n’en finirions pas. Après Kadhafi, quelques mois après sa mort, il y a eu enfin des élections autoproclamées « à l’occidentale »… Où en est-on aujourd’hui ? Le chaos libyen, c’est ça la « démocratie » en Libye ?
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Vous ne pensez pas apparemment, à vous écouter, que la Libye soit bien partie avec ses nouvelles réformes ?
Luc MICHEL : Je voudrais tout d’abord compléter les propos de Gilbert. Vous affirmez que « sous Kadhafi, on n’avait jamais entendu parler d’élections ». C’est totalement inexact ! En réalité, c’est un des mediamensonges propagés par les media de l’OTAN, par l’occident pour discréditer la Jamahiriya de Kadhafi.
La Jamahiriya de Kadhafi était un état hautement politique, où les questions et les débats idéologiques jouaient un rôle très important. En 1977, Kadhafi a remplacé le système libyen d’alors par la Jamahiriya, la « République des masses », avec une expérience de Démocratie directe qui a fait l’admiration de nombreux pays. Notamment à Cuba et dans le Venezuela de Chavez, où elle sert d’expérience pilote pour l’implantation d’une Démocratie directe.
Il y avait des élections sans fin en Libye. On élisait une séries d’assemblées : les assemblées de quartier, les assemblées de municipalités, les assemblées des grandes municipalités, les 22 chaabiyates, qui avaient remplacé les trois provinces issues du colonialisme.
Un autre des mediamensonges c’est en effet de faire croire que la Libye de Kadhafi restait divisée comme la Libye coloniale entre trois grandes provinces : Tripolitaine, Fezzan et Cyrénaïque. La Libye jamahiriyenne était divisée en 22 grandes municipalités, équivalent approximatif d’un département français, qui élisaient leurs « congrès populaires de base » puis leurs « congrès municipaux ». Au sommet de la pyramide existait le « Congrès populaire général » qui jouait le rôle d’un parlement libyen.
Vous noterez deux choses à ce sujet. C’est que le régime imposé par l’OTAN en Libye après l’agression de 2011 a conservé à un mot près comme nom du parlement celui de ‘Congrès populaire général’ : le « Congrès populaire national », tellement le peuple libyen était attaché aux institutions de la Jamahiriya.
A Benghazi dans les premiers jours de l’insurrection, le CNT se revendiquait également du ‘Congrès populaire général’, preuve qu’il existait bien et qu’il était démocratique. Simplement Kadhafi, avec son ‘Livre Vert’, pensait que les partis politiques, le parlementarisme bourgeois, étaient une malédiction et qu’ils n’avaient pas de place dans une démocratie directe véritable.
Les représentants aux différentes assemblées libyennes étaient issues directement de la société civile, des élites tribales, des universités, des syndicats apolitiques, sans partis politiques.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Venons-en si vous le voulez-bien à la « nouvelle Libye » …
Luc MICHEL : J’ai beaucoup écrit sur la « nouvelle Libye » après avoir beaucoup écrit sur l’ancienne et je ne pense évidemment pas que la Libye soit bien partie. D’autant plus que les réformes qui ont été appliquées là-bas sont des réformes bidons, des réformes de papiers.
Il faut dire un mot rapide sur les élections qui ont eu lieu en Libye post-CNT. On a commencé par exclure des listes électorales plus de 800.000 ex-kadhafistes sur 3,2 millions de votants. Cela reviendrait à exclure plus de 28 millions de russes. Imaginez-vous les cris d’orfraie qui seraient ceux des journalistes, des media et des politiciens occidentaux si Poutine faisait ça !?
Ensuite, les élections se sont déroulées dans un pays aux infrastructures détruites par les bombardements de l’Otan, où l’Etat a totalement disparu. L’autorité du nouveau gouvernement libyen se limitant à quelques quartiers de Tripoli, à quelques quartiers de Benghazi, à quelques villages. Il n’y a plus rien. Il y a eu un climat d’extrême violence qui continue encore actuellement. Il y a eu des candidats attaqués et mêmes assassinés.
Les élections se sont déroulées sous la menace des milices islamistes. La nouvelle armée libyenne, qui est une armée néo-coloniale, est dirigée par un ‘général’ libyen, ex-colonel déserteur, Khalifa Belqasim Haftar qui est officiellement un agent de la CIA depuis 1987. Le premier président du parlement libyen, Mohamed al-Megaryef, chef des forces libérales et homme fort du nouveau régime, est également un agent de la CIA depuis 1980, où il dirigeait le groupuscule « Front de Salut National Libyen ». Ce sont les gens qui ont organisé avec l’aide des djihadistes de Ben Laden une série de coups d’état depuis 1982 et ont réussi le coup d’état de février 2011 qui a mis en quelques mois un terme à la Jamahiriya.
Cette armée est confrontée à des armées privées, lourdement armées : milices de Zenten, de Misrata, de Derna, de Tripoli. Celles-ci ont leurs groupuscules, partis et candidats. Les islamistes élus lors des dernières élections l’ont tous été dans des zones où ces milices contrôlaient le pseudo « processus électoral ».
Et évidemment le contrôle du processus électoral était confié à des instituts de l’OTAN et à des ONG occidentales.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Et le rôle du Qatar dont on parle tant, dans cette crise libyenne… ?
Luc MICHEL : Précisément pour vous donner un dernier élément puisque la Libye n’est pas l’objet principal de notre entretien, l’ancien djihadiste et dirigeant d’Al-Qaïda en Libye, Abdelhakim Belhaj, qui a été également prisonnier à Guantánamo, et donc libéré par les américains, a été appointé par les généraux français et anglais de l’OTAN et sur la pression du Qatar « gouverneur militaire de Tripoli » en août 2011. Il a ensuite avec l’argent du Qatar créé son parti politique qui se nomme El-Watan et dont les couleurs sont celles du drapeau qatari. C’est un puisant parti-milice qui défie le gouvernement de Tripoli.
C’est cela la soi-disant démocratie libyenne !
Les Libyens n’ont pas plébiscité les partis libéraux parrainés par les anglo-américains, ceux des Megarief et autres Jibril. Ils ont choisi en l’absence de toute opposition véritable, autre que celle armée de la RESISTANCE VERTE kadhafiste qui boycottait les élections, les candidats non islamistes …
* Karel HUYBRECHTS/ EODE : Et l’Algérie ? C’est une grande démocratie …
Que pensez-vous du Président Bouteflika ?
Luc MICHEL : L’Algérie est effectivement une grande démocratie. C’est aussi un pays, on l’oublie, qui a connu une longue guerre civile. Là aussi avec l’assaut lancé par les islamistes et l’aide discrète alors mais réelle des pays occidentaux, USA en tête mais aussi (et déjà) de l’Arabie saoudite.
L’Algérie après une décennie terrible, après une guerre civile qui a fait des morts sans nombre, a réussi à s’en sortir.
Abdelaziz Bouteflika, qui est un des vieux politiciens du FLN, est revenu aux affaires car il n’y avait pas d’autre solution. Il a réussi à maintenir une certaine stabilité. On peut le critiquer mais l’on peut critiquer partout les dirigeants. Les dernières élections ont cependant vu une défaite historique des islamistes et une victoire du FLN et des partis du Front patriotique regroupé autour de lui. Je pense que ça, c’est le merci des algériens à la politique du président Abdelaziz Bouteflika.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : Apparemment vous ne faites pas dans la langue de bois. Vous semblez être là aussi en opposition totale sur certains points avec l’Union européenne ou les ONG occidentales ?
Luc MICHEL : Je ne pense pas que la langue de bois ou le mensonge face à la catastrophe mondiale à laquelle nous devons faire face – qui est globale : financière, économique, sociale, politique, climatique et militaire -, soit la solution.
Au niveau d’EODE et de toutes mes autres activités, j’ai fait le choix de dire la vérité, même si elle choque ou si elle blesse.
Nous sommes effectivement en opposition avec l’Union Européenne, l’OSCE et les ONG occidentales puisque nous nous sommes organisés à partir de 2006 principalement pour apporter une réponse aux manipulations et aux actions déstabilisatrices de ces dernières en Eurasie et maintenant en Afrique.
* Karel HUYBRECHTS/ EODE Press Office : En tout cas, c’était un plaisir de partager cette interview avec vous. Avez-vous quelque chose de plus à ajouter ?
Luc MICHEL : Je voudrais m’adresser au public africain puisque l’Afrique a dominé cet entretien.
On parle beaucoup à propos de la crise au Mali mais aussi de la re-colonisation de l’Afrique, de l’AFRICOM, le commandement militaire US en Afrique. Je vois beaucoup d’Africains qui baissent les bras aujourd’hui. Vous ne devez pas le faire. Pas plus que nous ne devons baisser les bras en Europe. Je pense que notre cause est juste. C’est celle d’un monde multipolaire. C’est celle d’une démocratie véritable. C’est celle de la justice sociale. Je vous remercie.
Gilbert NKAMTO : Vous savez les deux précédentes guerres mondiales (1914-18 et 1939-45) ont eu des conséquences désolantes pour l’Europe mais elles avaient permis à l’Afrique un sursaut face aux colonisateurs. L’Afrique avait saisi cette opportunité pour se remettre dans la marche de l’histoire avec la vague de mouvements indépendantistes qui avaient suivi les lendemains de 1945 et qui ont permis aux états africains d’obtenir leur « indépendance ». Vous savez, les injustices contre l’Afrique sont énormes de nos jours. Nonobstant le faux prétexte du « printemps arabe », qui a vu déferler en Afrique tous les assassins du monde entier et transformer une religion de paix et de tolérance – ce qu’est la religion musulmane – en une religion de violence et de terrorisme, l’Afrique a un regain d’espoir. Et cet espoir va renaître bientôt à la suite des événements qui se trament au Moyen-Orient notamment en Syrie et très indirectement en Iran. C’est justement là où j’attends les pays occidentaux mais c’est aussi à partir de là que j’espère que l’Afrique va renaître de ses cendres. Comme après les guerres de 14 et de 39, l’Afrique a tiré son épingle du jeu, elle devrait tirer son épingle du jeu de ce qui se trame au « Grand Moyen-Orient ». Qui sait ? Voyons voir ce que nous réservera 2014. Je vous remercie,
Entretien mené par Karel HUYBRECHTS
Rédacteur en Chef de EODE Press Office / EODE-TV
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# Première partie sur :
EURASIE ET AFRIQUE : COMPLEMENTARITES GEOPOLITIQUES, VISION ET ACTION UNITAIRES D’EODE (1)/
EODE, CONCEPTIONS ET ACTIONS
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Photo : Gilbet KNAMTO et Luc MICHEL lors d’un Symposium international à Tripoli, en Libye, au Congrès Populaire Général, en octobre 2009.
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