AFFAIRE DIEUDONNE. L’humoriste Dieudonné force les néo-fascistes à se démasquer
11 janvier 2014
AFFAIRE DIEUDONNE. L’humoriste Dieudonné force les néo-fascistes à se démasquer
Publié le jan 11, 2014
Par Robert Bibeau
En France, la plupart des gens croient assurément que le fascisme de demain prendra exactement les allures des partis NAZI et des partis fascistes européens des années 1930. D’immenses légions de militants armés déambulant au pas de l’oie, casqués. Que nenni. Il est plus probable que le nouveau fascisme prendra la forme d’un État policier qui assumera lui-même, par en haut, la suppression des libertés fondamentales et la mise aux pas de toutes les résistances (y compris des résistances délinquantes) sous les applaudissements frénétiques de la petite, de la moyenne et de la grande bourgeoisie. L’affaire est déjà lancée et l’État policier français se fait la main sur un humoriste petit-bourgeois qui ose lui résister.
Dans ce contexte, faut-il opposées les attaques que subit Dieudonné – contre sa liberté de pensée, de spectacles, sa liberté d’expression, d’organisation et visant à réprimer sa résistance à la propagation du délit d’opinion? – Faut-il opposée cette résistance et celle des syndiqués CGT qui furent mis en garde à vue par l’État policier pour avoir affiché et placardé? Ou encore doit-on l’opposé à l’arrestation et la répression de deux collégiens coupables de «quenelliser » un préau de l’Essonne (1).
Évidemment pas – ce sont tous des gestes complémentaires et solidaires de la part de l’État policier en guerre. Si l’État policier français en est rendu à s’afficher de la sorte – outrancier – fasciste – oppressif – répressif – renversant les décisions des cours de justice et imposant la volonté d’une coterie au Conseil d’État manipulé par le ministre de la police, c’est parce qu’il y a quelques années, quand les français se sont fait asséner une série de lois interdisant de débattre de la Shoah, ou de discutailler du nombre de victimes de l’holocauste (le chiffre de 6 millions étant déclaré sacré) – ou de discuter de l’historicité des chambres à gaz – (aucune loi semblable à propos des guerres de Napoléon, ni sur l’esclavage noir et ses victimes); tous les donneurs de leçons d’aujourd’hui – ceux qui voudraient d’abord faire le procès de Dieudonné avant de soulever le petit doigt face à la répression affichée par l’État policier – tous ces bonzes de la pseudo « gauche », se sont couchés, terrorisés par la fraction sioniste du capital monopoliste.
Ils étaient tous effrayés ces «gauches goinfrés» d’être accusés d’antisémitisme. Ils ont sali leur froc devant la police des riches… et ont joint leur voix fluette au concert de la chorale des marionnettes, prenant la pose des inquisiteurs qui devaient au préalable examiner le crucifié avant de proclamer sa sainteté.
Et plutôt que d’assumer leur lâcheté, ils ont crié à l’antisémitisme avec la meute des policiers, des politiques, des journalistes de service, alors que la question en jeu était la liberté de pensée, d’expression, de réunion, de manifestation, d’opinion, de distribution de tracts et d’affichage – le droit de résistance à la répression de l’État policier.
Ils ont alors refusé de combattre pour la vraie démocratie se tournant vers les urnes électoralistes laissant croire que la démocratie se cachait dans les bulletins truqués, volés, achetés (Serge Dassault (2). La bourgeoisie a alors compris qu’elle pouvait aller plus loin et attaquer le droit de manifester, de distribuer des tracts, d’afficher et demain ce sera le droit de se syndiquer, le droit de riposter, de protester, de résister.
Et le lâche d’hier explique pourquoi il tient à demeurer le lâche d’aujourd’hui et il fait des salamalecs à tout ce qui traîne dans les salles de rédaction et les médias poltrons proclamant que lui aussi il peut participer à la curée du petit humilié – au lynchage du résistant et de ceux qui refusent de plier l’échine devant la horde aux ordres.
Dieudonné, petit bourgeois artiste de son état a décidé de résister – ce n’est pas son travail d’aller faire le boulot que la CGT refuse de réaliser, incapable de mobiliser pour sauver les pensions des retraités. Dieudonné mène sa guerre de classe petite bourgeoise comme il le comprend et comme il l’entend et, en effet, il fut un temps où seuls les fascistes ont accepté de soutenir son combat et si quelqu’un est à blâmer ce sont tous les lâches de la gauche qui ont soutenu l’appareil d’État policier plutôt que de l’affronter aux côtés de Dieudonné.
Chers camarades français, il vous faut aujourd’hui reprendre la bataille pour le droit de pensée, le droit d’expression, d’organisation, d’affichage, de parole, d’opposition, de distribuer des tracts, d’afficher, chacun dans vos contrées, sans attendre que Dieudonné aille faire le coup de barre de fer au milieu de votre misère. Vous de la gauche, ne manquez pas le bateau à quai. Il vous faut engager la guerre que vous n’avez pas livrée il y a des années. Elle ne fut que reportée. Et si vous la refusez aujourd’hui et bien tant pis, vous aurez à la mener dans un an ou dans cinq ans.
Dieudonné vous montre la voie et mène son propre combat – qu’il assume courageusement avec le soutien de ses milliers de partisans prêt à payer et à manifester pour l’écouter et c’est leur droit avéré. Nous, ouvriers, savons qu’il est plus aisé de combattre l’état policier sous les lois de la démocratie bourgeoise – même imparfaites – que sous les lois fascistes du pétainisme. Voilà pourquoi nous défendons les libertés fondamentales avec qui voudra se joindre à notre combat contre les chacals.
Alors, plutôt que de tergiverser, que chacun dans son milieu en fasse autant que Dieudonné, et on le reconnaîtra comme un résistant plutôt qu’un lâche cherchant à se défausser en prétextant que Dieudonné n’est pas sanctifié, pas assez «blanc», pour être son allié. À la guerre ne regarde pas la couleur de ton frère, ne regarde que la direction de son fusil… de sa quenelle, dirions-nous aujourd’hui ?